Brody n’arrive plus à maintenir une cohésion dans son existence et craque. Il veut tout lâcher et Carrie doit intervenir pour que la CIA puisse conserver le seul informateur qu’elle a sur l’attaque à venir. Dana se rend chez Mike pour y trouver du réconfort suite à ce qui s’est passé près du poste de police.
Sans surprise, Brody pète un câble. C’était ce qui était mis en place dans le dernier épisode et le voilà donc à tout plaquer, qu’importent les conséquences. Le politicien est sous le contrôle de tout le monde, mentant continuellement, et il arrive ainsi à un point de non-retour.
Rien d’étonnant à voir Homeland s’engager dans cette voie, de même que celle suivie par Carrie, décidée à garder l’avantage avec Brody – le seul que la CIA possède au sujet de l’attaque que prépare Abu Nazir. Encore une fois, les scénaristes utilisent l’ambiguë relation qui lie le terroriste reconnu à l’instable agente de la CIA pour construire sa première partie d’épisode. De nouveau, cela repose beaucoup sur ses deux acteurs, mais on peut, à un certain point, compter sur Quinn et Saul pour apporter au moins un regard différent sur ce qui se déroule.
Quinn prend de plus en plus d’importance, et lui qui était assez sous-exploité, gagne en prestance à force que la saison progresse. Avec Saul, ils sont là pour tenter de garder Carrie dans le droit chemin, ce qui est compliqué vu qu’elle n’écoute jamais. Il est par contre légèrement incohérent de voir Quinn laisser Carrie agir, surtout qu’à ce stade, il sait très bien que le moment venu, il ne pourra pas l’empêcher de faire ce qu’elle veut. De son côté, le mentor connait suffisamment sa protégée pour savoir que, malgré ses sentiments, elle fait avant tout son job. Qu’importe ce qui se déroule entre Carrie et Brody, les deux sont éternellement dans cette zone de flou, où leurs intérêts professionnels et personnels se mélangent.
Alors, si la première partie de l’épisode autour de Brody et Carrie emprunte une route maintenant beaucoup trop familière, la seconde partie se montre plus haletante, grâce à une bonne gestion du suspense. La fin n’a pas l’effet-choc clairement recherché (et on passera outre le fait que cela parait hautement improbable), la montée en puissance de la tension autour de Brody était on ne peut plus maitrisée.
Il va donc de soi, encore une fois, Brody est absent de chez lui. Jessica semble être arrivée à un point où elle ne cherche même plus à savoir, et il est difficile d’imaginer comment il va pouvoir revenir chez lui et que cela n’aboutisse pas sur une discussion sur le divorce. En attendant, Dana est elle aussi loin de sa maison, elle a choisi de se réfugier chez Mike. En réendossant de nouveau le rôle de père de substitution, ce dernier se montre plus à sa place que dans tout ce qu’il a pu tenter d’accomplir au cours des épisodes passés. Dana tente en tout cas de gérer sa culpabilité, et il faut reconnaitre qu’il y a un certain soin apporté à l’épreuve qu’elle traverse. Comme son père, elle est prise à un piège, et doit se plier à la volonté des autres qu’importent ses sentiments.
Au final, cet épisode de Homeland se montre au départ trop mécanique et codifié avant de réellement se démarquer grâce à une seconde partie qui entretient très bien le suspense.