Après avoir identifié le contact de Walker à Washington, Carrie et Saul doivent l’interroger, mais des lois diplomatiques posent problème. Brody est approché pour se présenter au congrès.
Après avoir porté toute l’attention de la CIA sur Walker et d’avoir dévoilé les motivations de Brody, il ne restait bien plus qu’une étape à Homeland avant l’approche du bouquet final (soit de la saison) : ramener l’attention sur la taupe. En effet, après avoir « innocenté » Brody, le mystère restait entier sur qui avait fait passer la lame à l’ancien geôlier et prisonnier de la CIA.
Representative Brody est donc là pour rapporter l’attention de notre duo d’agents là-dessus. Bien entendu, comme le titre de l’épisode le suggère, il est aussi question de lancer officiellement la carrière politique de Brody.
Pas de quoi s’exciter de ce côté-là, la série a plus que préparé le terrain et il ne restait au fond qu’à rendre tout cela officiel. Avant, Homeland s’attarde sur la place de la famille dans la carrière de Brody, bien évidemment prêt à accepter, mais qui ne rencontre pas le soutien de Jesse. Il faut dire qu’en devant succéder à un homme tombé pour un scandale sexuel, il y a de quoi ne pas se réjouir au vu des problèmes conjugaux que le couple a rencontré. La couverture médiatique est de nos jours suffisamment importante pour qu’une décision d’un tel acabit soit prise en toute connaissance de cause. Jessica sait exactement ce que les journalistes vont faire une fois que son mari sera dans la course, et son refus de voir sa vie et ses enfants étalés dans la presse sont légitimes.
C’est donc sans doute une approche assez classique du problème que nous fait Homeland, mais elle en profite surtout pour faire un point sur la relation entre Brody et Mike, le mari et l’ancien amant. Celui absent pendant 8 ans et celui qui fut présent pendant tout ce temps. Pour le coup, les silences de ce dernier sont assez douloureux. Si Mike ne fut pas le personnage le plus finement écrit jusque-là, l’écroulement de son existence se fait ici réellement ressentir avant même qu’il ne signifie son état d’esprit à Jessica. Pire que tout, en connaissant maintenant la position de Brody, on ne peut s’empêcher de se dire que ce brave Mike ne méritait pas tous les sentiments négatifs qu’il a pu suscité et que la famille serait plus en sécurité avec lui.
Car du côté de la CIA, c’est justement la famille que Carrie va utiliser pour obtenir des informations. L’éternelle carte utilisée pour faire pression – cela et le potentiel scandale sexuel dont personne ne semble se lasser dans la politique. Avec Saul, l’agent Mathison explore donc leur nouvelle piste, quitte à venir contrecarrer les lois en vigueur. La scène dans le bureau de David est d’ailleurs là pour rappeler à notre bon souvenir la place et le rôle de la CIA qui se doit de dépasser ses propres codes pour être performante face à une menace terroriste qui, elle, n’a pas à suivre des lois. Carrie mène donc l’interrogatoire en présence de son mentor, et ce dernier se révèle particulièrement stressant et efficace. Mais, c’est la scène près de la fontaine qui reste certainement le moment le plus maitrisé, avec une excellente montée de tension. D’ailleurs, le retour de Virgil dans cet épisode est plus que le bienvenu, le personnage apporte toujours une certaine fraicheur ; sa présence dans un moment dramatique vient aussi montrer qu’il occupe une place bien particulière dans cette équipe.
En bout de route, Representative Brody nous laisse surtout avec une Carrie en miettes. Brisé personnellement par Brody dans le domaine privé (la petite visite chez elle est presque sadique), et à terre après avoir vu les plans s’écrouler dans cette chasse au terroriste, le personnage est au bord du gouffre. Peut-être, justement, est-ce dans ses pires moments paranoïaques que Carrie est la plus menaçante. La fin de saison approchant dangereusement maintenant, c’est bien le moment de vérifier cela.