Carrie se réveille chez Aasar Khan qui lui explique ce qui lui est arrivé. Quand elle revient à l’ambassade, Lockhart est obligé de poursuivre la comédie avec les Pakistanais. Saul trouve le moyen de s’enfuir.
Après le délire sous influence de la semaine dernière, Homeland revient comme Carrie, reposée et prête à passer à l’action. L’analogie est obligatoire, dans le sens où la série et son héroïne ne font vraiment plus qu’un à ce stade, les scénaristes n’ayant visiblement pas trouvé nécessaire d’inclure d’autres points de vue dans leur show.
Quoi qu’il en soit, Halfway to a Donut offre un changement de rythme bienvenu à ce niveau avancé de la saison. Alors que l’on s’apprête à entrer dans la dernière ligne droite, le suspense est de nouveau minutieusement dosé et mène l’intrigue. Celle-ci ne dépend donc pas de la stabilité d’esprit de Carrie, ce qui permet à celle-ci de se recomposer.
Cela était clairement nécessaire pour parvenir à exploiter convenablement la dynamique Saul-Carrie. Un élément crucial pour réussir à explorer une approche plus émotionnelle à laquelle il est finalement aisé d’adhérer, puisqu’elle se repose sur la relation la plus ancienne développée dans la série. Le lien entre Carrie et son mentor est au bout du compte l’un des derniers à rester connecté avec ce que Homeland était à l’origine. Nous n’en sommes certes qu’à la saison 4, mais tant fut accompli depuis les débuts, en particulier pour justement installer une distance avec ce qui caractérisait ce que l’on pourrait appeler la première ère.
Concrètement, il est question de réinvention, de prendre un second départ, mais le passé est encore bien présent et la connexion entre Saul et Carrie est utilisée pour explorer cet angle en dépit de ce qui a été construit pour entrainer la série dans une direction différente. Sans surprise, c’est donc ce qui fonctionne le mieux. Ce n’est pas tant que la nouvelle Homeland n’a pas de potentiel, mais quitte à ne pas lui laisser l’espace nécessaire pour grandir, autant aller jusqu’au bout.
Ainsi, quand Saul s’enfuit, nous sommes aux côtés de Carrie pour ressentir la tension montée et pour apprécier pleinement la difficulté accompagnant les dilemmes auxquels elle doit faire face. Cela nous donne des scènes qui distillent un suspense qui capte l’attention au point que le temps s’écoule rapidement.
Bien entendu, il y a d’autres choses, par exemple la mise en avant de plus en plus flagrante du fait que Lockhart n’est plus vraiment celui que l’on connaissait. Maintenant qu’il n’est plus utilisé comme antagoniste, le personnage semble avoir été en partie réinventé. Non seulement son autorité ne parait plus mal placée, mais elle sert à consolider l’intrigue en permettant à Carrie d’agir plus librement sans que le contexte dans lequel elle se trouve perde de sa cohérence. C’est clairement une évolution pertinente.
Dans le même registre, mais à une échelle tout de même moindre, affirmer les positions d’Aasar Khan met fin à une sorte d’indécision qui était source de confusion.
Concrètement, malgré le fait que les scénaristes jouent avec les cordes les plus anciennes pour faire fonctionner leur épisode, la nouvelle conjoncture du show parvient à se solidifier grandement dans le processus. Halfway to a Donut jongle impeccablement avec les différents aspects de Homeland qui devaient être utilisés pour donner envie de s’investir dans l’histoire et nous avons alors un épisode étonnement solide qui fait naitre un intérêt presque inédit pour la suite.