Cette saison 6 de Homeland s’approche de sa conclusion et il ne reste plus longtemps à Carrie pour stopper l’attaque terroriste qui se prépare… Enfin, c’est ce qu’elle fait d’habitude à ce stade. C’est surement pour cette raison que les scénaristes ont décidé de nous suggérer qu’elle devra passer le prochain épisode à stopper quelque chose de ce genre, même si l’on ne sait pas encore exactement ce que c’est.
Cet épisode 11 nous annonce ainsi l’émergence d’une menace concrète qui parait être là pour simplement précipiter l’histoire vers une conclusion en y ajoutant une véritable dimension dramatique. Il faut dire que piéger les ennemis de Keane dans une procédure juridique n’a rien de palpitant.
D’ailleurs, à ce stade, quelles sont réellement les personnes les plus dangereuses à arrêter ? Il semble qu’il y ait du changement à ce niveau en ce qui concerne Dar Adal. Sa rencontre avec Max ne prend ainsi pas la direction que l’on nous avait suggérée dans le précédent épisode et ouvre la porte pour qu’un retournement de situation de dernière minute modifie la perspective de ce que l’espion a entrepris.
Saul s’efforce d’ailleurs de bien mettre en avant ce qu’était le plan avec des parallèles qui font peur et qui ouvre la voie qui nous mène au véritable commentaire politique substantiel de cette saison 6. Jusqu’ici, on avait le droit à du Homeland sur lequel les scénaristes avaient ajouté à la va-vite des clichés frôlant la parodie pour tenter de répondre à la nouvelle réalité des États-Unis. L’élection de Donald Trump pendant le tournage a poussé l’équipe créative à réviser leur copie, mais il fallait attendre la confrontation entre Keane et Brett O’Keefe pour que prenne forme un discours critique intelligible.
Cela n’efface pas les raccourcis un peu trop faciles qui ont été pris jusqu’ici ou la maladresse avec laquelle tout ceci fut forcé dans l’intrigue. Malgré tout, il est appréciable d’avoir une condamnation des fameuses « fake news » qui découle d’une véritable réflexion et qui n’est donc pas que de la simple rhétorique.
Il est également agréable d’avoir Quinn et Carrie qui reviennent sur l’origine des tensions entre eux. Cela appuie sur la corde sensible d’une manière authentique, ce qui redonne du cœur à une saison qui fut assez peu satisfaisante dans le registre. Homeland n’est pas une série qui verse dans le sentimentalisme. Si Carrie n’est pas devenue un robot à ce stade, c’est en grande partie grâce à Claire Danes qui parvient toujours à injecter des émotions là où, depuis quelques saisons, l’écriture valorise de plus en plus actions et réactions avant le reste.
Cet épisode 11 nous entraine donc vers la conclusion de cette saison 6 de Homeland en marquant des points du bon côté, même si l’on peut reprocher au twist de fin d’être un peu facile. Il faut après tout faire monter la pression à l’approche de la chute et on peut espérer que cela n’effacera pas ce qui a été accompli ici.
