Il semble que l’idée derrière cette saison 6 de Homeland était qu’elle diffère non seulement des précédentes dans sa structure, mais également dans son propos. Ainsi, là où le show passe habituellement à la vitesse supérieure, l’histoire continue de s’étirer dans plusieurs directions sans qu’une finalité s’affirme.
Il n’apparait pas qu’il y ait quelqu’un d’autre que Dar Adal qui tire les ficelles. Il n’est pas le seul impliqué, mais cet épisode 7 fait tout pour montrer qu’il est le principal ennemi à surveiller cette saison. Le personnage a toujours été douteux, mais on peut espérer que ses motivations seront plus complexes que ce que l’on nous a exposé jusqu’ici.
Quoi qu’il en soit, pour le moment, nous avons le droit de voir Carrie, Saul et Quinn séparés. Dar fait tout pour qu’ils soient tous trop enfermés dans leurs propres problèmes pour réussir à connecter les différents points de son plan. Cela fonctionne, mais ce n’est pas réellement palpitant à suivre. On pourrait même aller dire que cela devient irritant.
Heureusement, Saul continue à livrer ce que cette saison a de mieux à offrir. Il doit cela à Javadi qui débarque sur le sol américain et se retrouve rapidement pris dans un piège. C’est cette partie qui nous rappelle que l’on regarde bien du Homeland et la chute de l’histoire suggère que cela pourrait sérieusement faire décoller cette saison 6.
Néanmoins, il faut encore être patient. Donc, pour le moment, Carrie doit gérer des problèmes avec une assistante sociale qui lui enlève la garde de Frannie après l’attaque sur sa maison, tandis que Quinn est mis face à la réalité de sa situation — ayant été déposé dans une maison isolée en pleine nature, loin de tout et sous la garde d’Astrid.
Ce qui a été le plus surprenant cette saison, ce n’est pas tant le fait que les scénaristes paraissent étirer plus que de raison des situations au point de diluer totalement le peu de tension qui restait, mais qu’ils semblent suggérer que leur intrigue est une conséquence de tout ce qui s’est produit depuis la fin de l’arc Brody.
Concrètement, Homeland explore son passé pour servir une critique de la politique américaine. Entre les déclarations de Keane, les oppositions de Dar Adal, les traumatismes de Quinn et les méthodes de Carrie, sans oublier quelques références assez spécifiques, tout s’accumule pour former un argument qui reste pourtant assez superficiel. Le souci étant que l’on se focalise trop sur ce qui arrive aux personnages sur le court terme et pas assez sur le développement d’un propos. Faire des reproches sur les méthodes employées par la CIA et le gouvernement est finalement assez facile, proposer une autre approche est plus difficile et ne parait pas être au programme pour le moment.
Concrètement, cette saison 6 de Homeland continue d’avancer sans s’égarer, mais sans vraiment aller quelque part également. Les scénaristes cherchent visiblement à nous emmener vers quelque chose de gros, mais font tout pour éviter que l’on puisse le voir venir. Si tout cela finit par tomber à plat, le gâchis aura été complet. Il est néanmoins encore temps de donner de la consistance à cette histoire avant qu’il ne soit trop tard.