Nous entrons dans le dernier acte de cette saison 7 de Homeland. Du moins, nous sommes en pleine transition pour y arriver avec cet épisode 10 qui s’occupe de clôturer la storyline ô combien passionnante sur la garde de Franny.
La fille de Carrie est un bagage qui encombre clairement les scénaristes de la série depuis plusieurs saisons. Il apparait évident une fois cet épisode terminé que l’un des buts à atteindre durant cette saison 7 était de mettre la petite Franny là où elle ne dérangerait pas.
Bien entendu, au lieu de faire cela entre deux saisons et de nous livrer un résumé rapide à la reprise, il fallait que la crise familiale se déroule dans sa totalité devant nos yeux. Ce ne fut pas l’idée la plus excitante de cette saison. Au contraire, jouer de nouveau sur la maladie de Carrie et y ajouter cette histoire de garde par dessus, c’était pousser un peu trop loin la distraction.
Homeland n’est pas une série qui brille quand elle baigne dans le mélodrame familial. Les pires moments de Saul sont ceux qui concernaient son couple par exemple. Limiter cette partie aurait certainement été bénéfique pour permettre à l’espionnage de ne pas sembler n’être qu’une arrière-pensée à de trop nombreuses reprises.
D’ailleurs, l’histoire des Russes dans cet épisode 10 est réduite à n’être qu’une excuse pour justifier la crise qui prend place dans les couloirs de la Maison-Blanche, confirmant que la mission de Yevgeny était surtout de fournir un catalyseur, mais pas de la substance.
Il a atteint son but. Maintenant, Saul essaie de rectifier le tir, mais il n’avance pas vite en étant cantonné à n’être qu’un joueur secondaire — ce qu’il a été durant la majorité de cette saison 7. Heureusement, il semble être en passe de reprendre les choses en main.
Cet épisode fait en effet tout pour que l’on ferme le chapitre « crise chez les sœurs Mathison » et que l’on ouvre celui de conclusion. Dans ce sens, Keane se débrouille pour faire monter les enjeux en se mettant elle-même dans une position délicate. Concrètement, si Saul et Carrie obtiennent ce qu’ils cherchent dans les deux prochains épisodes, elle restera dans le bureau ovale. Sinon, ce sera Beau Bridges qui prendra sa place.
Ce n’est pas la pire des perspectives. En fait, cela donnerait presque envie de voir les Russes gagner, car Keane n’est pas un personnage très intéressant. Elle est réduite à n’être qu’un dommage collatéral dans les jeux d’espion que Homeland aime nous servir. Sa présidence est en danger, mais il est difficile de se sentir concerné. C’est peut-être pour cette raison que la série ne se préoccupait pas du POTUS auparavant, il n’est pas évident d’avoir un joueur de cette taille quand on se focalise sur des individus qui agissent dans l’ombre.
Quoi qu’il en soit, cet épisode 10 fait ce qu’il a à faire efficacement. Il offre à Claire Danes l’occasion d’être émotionnelle sans que cela soit trop poussif et il met en place les enjeux pour les deux derniers épisodes. Concrètement, il fait le ménage pour que l’on puisse se concentrer sur ce que fait le mieux Homeland, de l’espionnage.
