Deux mois après l’attaque contre la CIA à Langley, Saul doit décider de l’élimination de terroristes associés avec le responsable de l’attentat. De son côté, Carrie témoigne devant une commission d’enquête.
Si la seconde saison s’est terminée de façon – littéralement – explosive, Homeland ne revient pas en faisant des vagues. Bien au contraire, puisqu’il semble qu’il soit avant tout question de relancer doucement la machine en exposant les différentes situations dans lesquelles se trouvent à présent les personnages.
Ainsi, ce season premiere s’ouvre sur Peter Quinn alors qu’il assemble une bombe, avant d’enchainer sur Carrie qui se retrouve devant une commission d’enquête. Deux scènes diamétralement opposées qui sont là pour montrer que Carrie n’est plus au cœur de l’action, ce qui se confirmera sans tarder avec Saul. Ce dernier est désormais en charge à la CIA et il doit prendre des décisions importantes pour sauver l’agence.
Les enjeux introduits pour cette dernière partie sont donc assez clairs à saisir pour le moment, puisque Saul s’occupera de bien les mettre à plat. Que ce soit de l’opération qui est menée sur le terrain ici à son point de vue sur la commission d’enquête, il connait le but à atteindre et ne le cache pas.
Les choses se compliquent légèrement quand on s’approche de Carrie. Cette dernière ignore réellement si elle est utilisée comme bouc-émissaire et où cela doit l’entrainer. De plus, elle joue quelque peu avec son traitement, ce qui permet d’amplifier sa paranoïa et d’injecter dans cet épisode de reprise une certaine dose de confusion, du moins, en ce qui la concerne. Néanmoins, rien n’est dit sur la direction qu’elle doit prendre, ce qui laisse légèrement perplexe quand on cherche à saisir qu’elle est désormais sa place dans un système qui n’a visiblement plus besoin d’elle.
Il n’y a cependant pas à s’inquiéter pour Carrie, puisque les scénaristes confirment qu’ils sont prêts à poursuivre avec des personnages qui n’ont plus de réels rôles à jouer. C’est comme cela que l’on se retrouve de nouveau plongés au cœur de la famille Brody et, plus particulièrement, au milieu des problèmes de Dana. Cette dernière occupe dès lors une place étrangement prépondérante ici par rapport à ce que l’on aurait pu attendre, alors que son père – en fuite – est malheureusement absent de l’épisode. On peut tout de même espérer que la famille Brody ne se contentera pas d’évoluer de son côté, car les suivre n’était pas toujours intéressant par le passé, alors sans Nicholas, il est difficile d’imaginer que cela puisse réellement donner quelque chose de pertinent.
Ce Tin Man Is Down est ainsi alourdi par une storyline qui parait accessoire, tandis que le reste prend forme avec une conviction qui est loin d’être consistante d’un bout à l’autre.
Saul s’impose en tout cas comme rarement auparavant et on peut s’attendre à ce qu’il continue dans cette direction de façon à gagner la place qu’il mérite vraiment dans le show. Par contre, ce qui concerne Carrie a de quoi laisser perplexe au premier abord. Il faudra patienter pour voir comment elle parviendra cette fois à renégocier un rôle au cœur de l’action. Cela apparait quelque peu redondant pour le personnage, mais les challenges qui l’attendent pourraient bien l’aider à s’affirmer dans un nouveau registre.
Bien entendu, ceci doit encore être confirmé et ce retour de Homeland peut dès lors se résumer en grande partie à de la simple exposition et à un manque d’étincelles qui semble promettre une saison qui se jouera sur un rythme et une approche différente de la précédente. Reste donc à voir si cela permettra au show de se renouveler.