Blessé par balle suite à une rencontre avec des Colombiens, Brody est récupéré par un groupe qui s’occupe de lui et l’emmène à Caracas où il est soigné. Il réalise bientôt qu’il ne peut plus partir. Carrie tente de quitter l’hôpital, en vain.
Changement de ton et de rythme pour ce troisième épisode, puisqu’il est temps de reconnecter avec Brody. Les scénaristes de Homeland voulaient le tuer à un certain point, mais la chaine s’y est opposée. Maintenant, le voilà à souffrir, perdu au Venezuela.
On ne nous dira pas comment il est parvenu à parcourir toute cette distance, car il est préférable de ne pas trop creuser la question. L’idée de l’épisode est de toute façon de commencer par le réintroduire pour mieux définir les limites de la position dans laquelle il se trouve.
Cela va tout de même bien plus loin que ça, puisque les scénaristes ont décidé de ne pas consacrer entièrement l’épisode à Brody, injectant progressivement des scènes avec Carrie dans un but très précis. La construction de l’histoire s’éloigne dès lors des ressorts dramatiques habituels pour créer un parallèle entre les situations dans lesquelles les personnages sont forcés.
Pour Carrie et Brody, il est ainsi question de réaliser qu’ils sont physiquement prisonniers, même si tout est fait pour leur faire croire qu’il est possible que ce ne soit pas totalement le cas. Il y a tout de même une différence notable entre les deux, puisque Carrie, bien qu’elle soit tentée par se laisser entrainer dans sa paranoïa, sait pourquoi elle est là. Brody peine à saisir complètement la gravité de sa situation.
Les deux vont de cette manière voyager en parallèle pour atteindre le bout de la route qui prend la forme de produits chimiques qu’ils doivent accepter de consommer. Les médicaments sont ici pour symboliser leur résignation à un certain degré, mais il est probable qu’ils soient pour Carrie plus libérateurs que pour Brody.
En tout cas, ce Tower of David confirme que cette saison de Homeland se veut bien différente des précédentes. Cela ne concerne pas seulement Carrie qui, pourtant, semblait s’engager dans une voie déjà parcourue. Pour Brody, rien n’est comme avant et ne le redeviendra jamais. Il est difficile de voir à partir de là où il doit aller, mais il n’y a pas vraiment de place pour l’espoir de son côté et, d’une certaine manière, il pourrait finir par retourner – figurativement parlant – au fond du trou qu’il avait quitté au début de la série.
Quoi qu’il en soit, le changement de rythme et de ton a beau donner l’impression que cette saison n’avance pas, il y a tout de même quelque chose de frais qui en ressort. En s’éloignant du chaos ambiant qui règne à la CIA et en laissant la paranoïa étouffante qui ronge Carrie s’estomper légèrement, Homeland retrouve une certaine pertinence, même si cela repose sur la nécessité de garder en vie un personnage qui aurait dû disparaitre il y a bien longtemps. Brody est étrangement ce qui manquait vraiment à ce début de saison pour que la machine soit complètement relancée.