Grande chirurgienne à Washington, Ellen Sanders est choisie pour opérer sur le Président des États-Unis. La veille de l’opération, sa famille est prise en otage par un groupe dirigé par un agent du FBI pour la pousser à commettre l’irréparable.
Avec Hostages, CBS mise sur le thriller feuilletonnant, un genre assez périlleux sur le petit écran où les incohérences et les excès sont souvent nombreux. Dans son registre, cette nouvelle série qui met en scène Toni Collette et Dylan McDermott parait déjà s’orienter dans une mauvaise direction.
Ce pilote nous introduit donc à la chirurgienne Ellen Sanders et à famille : son époux Brian (Tate Donovan), son fils Jake (Mateus Ward) et sa fille Morgan (Quinn Shephard). Ils vont se retrouver pris en otages par Duncan Carlisle, un agent du FBI qui semble avoir changé de bord, et de son équipe dans le but de pousser Ellen à tuer son patient, qui n’est autre que le Président des États-Unis.
C’est déjà une situation particulièrement oppressante, mais apparemment quelqu’un a pensé que ce n’était pas suffisant. Les Sanders ont chacun un petit secret pour pimenter l’ensemble et on ne peut pas dire que l’un d’entre eux ait cherché à faire original. Leurs kidnappeurs se retrouvent donc dans leurs vies, sachant soi-disant tout et étant aussi prêts à utiliser cela pour les faire chanter. Étrangement, ils semblent tous penser à un certain niveau qu’il vaut mieux préserver leurs ridicules secrets plutôt que d’assurer l’avenir du pays – tout particulièrement Brian, qui se révèle être un époux plus qu’imparfait. Tate Donovan est plus ou moins coincé dans ce genre de rôles ces derniers temps, ce qui fait que cela ne prend pas trop par surprise.
Toni Collette hérite sans contexte du seul personnage qui ressort avec un minimum de complexité, aidant à donner une réelle épaisseur au dilemme auquel fait face Ellen et aux décisions qu’elle doit prendre. Elle est sans conteste habituée à travailler sous pression, ce qui aide aussi à légitimer ses actes. Cependant, s’il y a de son côté des enjeux précis et bien définis, on ne peut pas en dire autant au sujet de l’agent Duncan Carlisle. Après une introduction très cowboy sur une prise d’otage, le voilà à mener aussi la sienne, bien plus intimiste tout de même pour des raisons quasi inconnues.
L’histoire se révèle dès lors confuse dans le sens où il est difficile de savoir exactement ce que tente d’accomplir Duncan et ses hommes et quelles sont leurs réelles motivations. Où sommes-nous censés nous diriger avec une telle situation ? Cette dernière ne pourra pas durer éternellement, ce qui laisse face à un show qui va devoir fournir plusieurs twists assez rapidement et se montrer crédible en le faisant. Le pilote tire déjà sur quelques cordes un peu trop fort pour faire accepter son point de départ, il faut donc espérer que les gens en coulisse ont une idée précise de la direction dans laquelle ils veulent aller.
En attendant, Hostages se présente comme une série à suspense qui se repose un peu trop sur les codes du genre avec un abus de clichés au point de ne pas parvenir à maintenir concentré d’un bout à l’autre. Pas de doute sur le fait que Toni Collette est un atout important, mais elle ne pourra pas seule justifier un investissement sur la durée, surtout que ce premier épisode peine à captiver. Autant dire que la suite se devra de convaincre très rapidement pour donner vraiment envie de suivre cette saison.