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Houdini : Biopic avec peu de magie (mini-série)

Houdini mini series - Houdini : Biopic avec peu de magie (mini-série)

Déjà publié en septembre 2014, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion de la diffusion de Houdini sur D17 à 20h50.

Fils d’émigrés hongrois, Ehrich « Harry » Weiss rêvait de devenir magicien. Avec son épouse, Bess, ils deviennent les Houdini et organisent des spectacles où ils peuvent. Le talent d’Harry pour se libérer de menottes lui ouvre une voie vers le succès avec des cascades toujours plus grosses et des illusions qui le sont d’autant plus.

Après Bonnie & Clyde, History propose une nouvelle mini-série qui s’intéresse à une autre figure populaire américaine, le grand magicien Harry Houdini. Composé de 2 – ou 4 selon le découpage – parties, ce show cherche à nous raconter les moments importants de la vie de cet homme défiant la mort pour vivre.

Incarné par Adrien Brody, Harry Houdini nous narre ainsi ses débuts, mais commence par le milieu. Le récit se veut non linéaire et la raison principale à cela parait être l’envie du scénariste, Nicholas Meyer, de nous servir une parabole en s’appuyant sur un célèbre tour du magicien. On reviendra donc à plusieurs reprises à ce point de départ afin de recentrer les choses, car même avec l’appui imposant de notre figure centrale en voix off, l’égarement est bien malheureusement de mise.

Narrativement parlant, Houdini manque dès lors de consistance, mais l’interprétation d’Adrien Brody compense en partie cela. Néanmoins, si son investissement dans le rôle fait certainement honneur au magicien, ce n’est pas suffisant pour injecter la dose d’émerveillement que l’on tente de nous suggérer. La faute incombe en grande partie à la réalisation peu inventive d’Uli Edel qui se montre mécanique et plate, tout particulièrement durant les représentations d’Houdini qui ne sont alors jamais aussi impressionnantes qu’elle le devrait.

Concrètement, cette mini-série fait le strict minimum pour mettre réellement en valeur son sujet. Il n’est même pas question de faire illusion en développant la part plus sombre de Houdini afin d’apporter un peu d’épaisseur à ce biopic. À la place, tout est progressivement réduit à l’amour que portait le magicien à sa mère, ce qui ne laisse pas beaucoup d’espace pour creuser son mariage, malgré l’excellent travail de Kristen Connolly dans la peau de Bess Houdini qui compose bien souvent avec trop peu. Elle était pourtant aux premières loges et était le point d’entrée naturel pour explorer l’histoire du magicien loin des projecteurs.

À ce niveau, comme à tant d’autres, Houdini reste donc à la surface. En dépit de cela, l’ensemble n’ennuie pas, car même si le potentiel de cette histoire n’est pas pleinement exploité, la vie d’Harry Houdini contient suffisamment d’évènements qui se suffisent à eux-mêmes pour faire naitre l’intérêt. Ses représentations sont peut-être traitées avec un manque d’imagination qui se montre par moment limitatif, mais les costumes, les décors et les acteurs aident à s’immerger dans le récit.

Au final, Houdini avait tout pour devenir une mini-série mémorable et adopte à la place une forme trop conventionnelle pour être à la hauteur de la richesse du matériel de base. Si le résultat final reste sympathique grâce au casting, l’ensemble est malheureusement anecdotique et on peut vraiment espérer que cette histoire sera un jour racontée par des personnes plus talentueuses.

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