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House of Cards : la face cachée du pouvoir (saison 1)

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House of Cards Saison 1 - House of Cards : la face cachée du pouvoir (saison 1)

Après avoir permis au Président d’être élu, Frank Underwood a la mauvaise surprise d’apprendre qu’il n’obtiendra pas le poste qui lui avait été promis. Il décide alors de mettre son génie politique à son propre service pour s’approprier le pouvoir pour lui-même.

Nouveau show du service de vidéo à la demande Netflix, House of Cards est l’adaptation de la série anglaise d’Andrew Davies par le dramaturge Beau Willimon et le réalisateur/producteur David Fincher. C’est un thriller politique qui se centre sur Francis « Frank » Underwood, un politicien influent à Washington qui n’a pas apprécié de se faire doubler. Il est déterminé à prendre ce qu’on lui doit, voire plus encore. Ceux qui le croisent deviennent instantanément des pions dans son jeu et il est prêt à en sacrifier quelques-uns pour arriver à son but.

C’est Kevin Spacey qui se retrouve donc dans la peau de ce politicien aussi intelligent que dangereux. C’est un rôle complexe, car Frank a sa propre façon de penser et est un maitre manipulateur. Même s’il nous met dans la confidence en brisant le quatrième mur d’un air complice, savoir ce qu’il est vraiment capable de faire est souvent une inconnue que l’acteur utilise savamment pour repousser des limites sous-entendues et donner aux scénarii une noirceur parfois inattendue.

Spacey porte donc la série sur ses épaules, mais il reçoit de l’aide, tout particulièrement de Robin Wright. Elle incarne Claire, l’épouse de Francis, et ce n’est pas un titre ostentatoire. Même si la fidélité n’est visiblement pas quelque chose qui fait partie de leur contrat de mariage, Frank et Claire sont simplement faits l’un pour l’autre. Leurs ambitions et leur vision du monde concordent à merveille, ce que peu semblent réellement percevoir et comprendre. Claire s’impose en tout cas comme l’outil indispensable pour saisir son mari, apportant énormément de nuances aux personnages et à l’histoire.

Le couple Underwood est donc relativement unique, tout particulièrement à la télévision, et il rend le visionnage de cette première saison de House of Cards fascinant à un certain degré. Malheureusement, c’est un élément qui, bien que primordial, ne parviendra pas à systématiquement compenser le fait que la forme et le fond manqueront occasionnellement d’harmonie au cours des 13 épisodes. Un problème qui est un peu surprenant pour une série qui est vendue par son diffuseur comme étant consommable d’une traite. Les chapitres sont plus indépendants qu’on pouvait s’y attendre, imposant un découpage de l’intrigue parfois légèrement trop rigide. Ce n’est d’ailleurs pas aidé par des personnages secondaires dont les storylines paraissent par moment ne servir qu’à faire du remplissage.

C’est tout particulièrement le cas avec la journaliste Zoe Barnes. Elle est un pion dans le jeu de Frank et est bien plus présente qu’elle n’est réellement utile. Il faut attendre les derniers épisodes pour la voir prendre une dimension la rendant enfin intéressante – ce qui est donc long à venir. Dans un registre plus négligeable, la militante écologique Gillian Cole parvient tout juste à exister dans l’ombre de Claire et ne dépassera jamais l’état d’accessoire scénaristique. Heureusement, même si de nombreux autres protagonistes ne sont que peu développés, on trouve Peter Russo qui offre une compensation notable. Il est un politicien tourmenté qui prouvera rapidement son utilité en ajoutant une dimension humaine importante au show et en maintenant continuellement sa pertinence dans l’histoire.

Cette première saison de House of Cards aurait indéniablement gagné à être plus homogène à plus d’un niveau. Malgré cela, ses qualités sont nombreuses, aussi bien au niveau de sa production, de son casting que de son histoire. Celle-ci possède tout ce qu’il faut pour délivrer le suspense attendu et les rebondissements nécessaires pour ne jamais perdre son intérêt. Bien entendu, ceux qui connaissent déjà la version anglaise ne pourront que rarement être surpris par ce qui se passe, mais cela n’atteint aucunement le plaisir du visionnage.

Précédemment publié le 6 mars 2013. Republié à l’occasion de la diffusion sur Canal+ à partir du 29 aout 2013.