Aller au contenu
Séries I Am The Night : Qui est Fauna Hodel ? (diffusion 13ème Rue)

I Am The Night : Qui est Fauna Hodel ? (diffusion 13ème Rue)

  • par
  • 4 min read

I Am The Night Serie - I Am The Night : Qui est Fauna Hodel ? (diffusion 13ème Rue)

Après The Alienist l’année dernière, TNT a ajouté à sa « Suspense Collection » une nouvelle mini-série historique s’orientant autour d’un crime et nous entrainant auprès de détectives peu conventionnels avec I Am The Night qui nous vient de Sam Sheridan et Patty Jenkins.

L’intrigue prend place en plein cœur des années 60 et nous introduit à la jeune Pat (India Eisley), une adolescente biraciale qui apprend qu’elle a été adoptée et qu’elle s’appelle réellement Fauna Hodel. Elle commence à enquêter sur son passé pour découvrir d’où elle vient et cela l’emmène à Los Angeles sur les traces d’un homme aussi élusif que puissant, son grand-père, le Dr George Hodel (Jefferson Mays).

Cette partie est basée sur le livre autobiographique de la véritable Fauna, One Day She’ll Darken. Des dates ont été changées, tout comme certains noms, mais dans l’ensemble, sa recherche identitaire qui sert de point de départ à I Am The Night est ancrée dans la réalité. Cependant, tout le reste ne l’est pas.

La mini-série emprunte les codes du film noir pour nous raconter une histoire plus large qui sera connectée au célèbre meurtre du Black Dahlia – une touche de true crime devient inévitable de nos jours. C’est avec le journaliste Jay Singletary (Chris Pine) que l’on plonge dans un monde plein de secrets où un tueur en série, des flics corrompus et un étrange homme de main sèment le chaos.

Jay finit bien entendu par rencontrer Fauna, puisque sa cible est George Hodel. Leurs investigations respectives se croisent dans les endroits les plus improbables et se terminent en plein cœur des émeutes de Watts, car I Am The Night utilise Los Angeles comme une toile de fond pour commenter les conflits intérieurs de ses protagonistes.

Jay est en effet tourmenté. Vétéran de la guerre de Corée, il vit hanté par les gens qu’il a tués et son obsession pour George Hodel s’affirme rapidement comme étant un moyen pour lui d’exorciser ses démons. Il voit un monstre à éliminer, un véritable méchant. De son côté, Fauna réalise progressivement qu’elle n’est pas qui elle pensait être et se retrouve prise dans une crise identitaire qui est externalisée par le scénario — s’articulant autour de l’opposition entre sa famille noire et pauvre dans laquelle elle a grandi et sa famille biologique blanche, riche et moralement décadente.

Les métaphores ne sont pas toujours subtiles, en particulier quand les personnages se mettent à parler d’art, mais I Am The Night exploite assez bien ses thématiques. Cela dit, c’est l’ambiance qui donne aux 6 épisodes une véritable pertinence — ainsi que la performance de Chris Pine.

Le problème de la série est qu’elle nous plonge dans un monde captivant, mais ne parvient pas à l’explorer pleinement, car l’intrigue se focalise sur les obsessions de ses protagonistes. Même quand le dépaysement est de rigueur avec un voyage à Hawaii, l’univers du show devient toujours plus étroit au lieu de s’étendre. Il y avait clairement le potentiel pour peindre une image plus large de cette Los Angeles d’un autre temps avec sa corruption et ses contradictions.

En bout de course, I Am The Night offre donc une histoire complète qui semble n’être qu’une petite partie d’une plus grande qui ne demande qu’à être racontée. C’est un peu frustrant, mais entre le casting, l’ambiance atypique, l’étrange aura de l’époque et ce mythe construit autour du Dahlia noir qui continue de passionner après toutes ces années, le résultat se révèle être d’assez bonne facture dans son genre. Cela aurait cependant pu être plus que cela.


Publié en mars 2019, cet article sur la mini-série I Am The Night est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion sur 13ème Rue ce dimanche 31 mai à 20h55