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Séries Jack Ryan Saison 1 : L’espion qui était trop bon pour son propre bien

Jack Ryan Saison 1 : L’espion qui était trop bon pour son propre bien

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Jack Ryan Saison 1 - Jack Ryan Saison 1 : L'espion qui était trop bon pour son propre bien

Est-il encore besoin de présenter Jack Ryan ? Le héros des romans de Tom Clancy a fait sa première apparition en 1984 dans le livre À la poursuite d’Octobre rouge qui a été adapté au cinéma 6 ans plus tard avec Alec Baldwin qui lui prêtait ses traits. Depuis, plusieurs films ont vu le jour et toujours plus de romans sont sortis.

Amazon Prime Video aime les adaptations de best-sellers — après tout, ils savent quels sont les livres qui vendent le plus — et ne pouvait visiblement pas passer à côté d’une version série. Nous avons donc John Krasinski qui reprend le rôle. Il est cet ancien Marine qui a rejoint la CIA où il est un analyste.

On revient au début, mais Jack Ryan n’est pas un spécialiste de la Russie, il est un expert de la finance, traquant des virements de grosses sommes d’argent qui vont le mener à déceler l’existence d’un terroriste que personne ne recherche, Mousa Bin Suleiman (Ali Suliman).

Dans Jack Ryan, notre héros fait tout pour justifier que ce soit son nom qui s’affiche en grand au début de chaque épisode. Sans lui, rien ne va. Du moins, tout irait pour les terroristes, puisqu’il n’y aurait personne pour deviner ce qu’ils préparent. Jack a un don particulier pour mieux savoir que ses collègues expérimentés — y compris son supérieur Jim Greer (Wendell Pierce) — ce que Suleiman compte faire.

Quand on pense à la modernisation d’un héros sortant des ‘80s, on imagine une incarnation complexe, une écriture plus subtile et des thématiques qui raisonnent avec notre temps. Étrangement, Jack Ryan ne fait pas du tout cela.

Cette série qui nous vient de Carlton Cuse et Graham Roland n’a rien de subtil ou de complexe. D’ailleurs, pauvres Français que nous sommes devons en payer le prix fort avec une représentation terriblement simpliste qui fait un peu honte tellement elle vire à la caricature.

Nous ne sommes pas les seuls touchés, car les scénaristes prennent chacune de leurs idées intéressantes et les exploitent avec une paresse qui fait peur et qui affecte tous les pans de cette production trop grosse pour ses ambitions.

Ainsi, il n’y a pas réellement de storylines secondaires de développées. Chaque épisode a une chose à accomplir et tout est étiré au maximum sans raison pour y parvenir, car il n’y a simplement rien à ajouter. Les heures se suivent alors, devenant toujours plus prévisibles les unes après les autres, livrant un récit creux dans lequel il n’y a pas de place pour le suspense ou pour la moindre nuance.

Une fois que l’on est arrivé au bout, on peut se demander pourquoi tant de temps a été perdu pour tenter d’humaniser un terroriste qui est réduit à n’être qu’une cible à abattre et dont le discours n’est jamais pris en compte. Après tout, Jack Ryan est le genre de série où le héros est le vecteur des grandes valeurs américaines, celles qui ne semblent exister que dans le cerveau de scénaristes aveuglés par un patriotisme mal placé.

Définitivement, cette première saison de Jack Ryan nous présente un héros venu d’une époque révolue, mais qui ne le réalise pas — ce qui tend à le rendre particulièrement nocif. Pour ne rien aider, malgré les moyens mis en œuvre, les 8 épisodes n’ont pas de quoi divertir suffisamment pour que l’on puisse passer outre une partie des problèmes du show. Après tout, si le récit est haletant, on a au moins de quoi rester jusqu’au bout. Pas de cela ici, au contraire, il n’y a pas vraiment de raison d’aller au bout, voire de commencer.