Aller au contenu
Séries Autres séries Jericho : Il était une fois le train anglais

Jericho : Il était une fois le train anglais

Jericho Saison 1 - Jericho : Il était une fois le train anglais

Ce début 2016 est marqué par les séries anglaises ambitieuses. BBC One nous propose War and Peace, tandis que du côté d’ITV, nous avons le droit à Jericho. Le style est différent, moins étincelant et prestigieux, mais il est clair que la chaine a mis les moyens pour essayer de nous offrir ce qui s’apparente à un western.

Il y a quelque chose d’intrigant à voir ce genre traité à la sauce britannique. On pourrait même dire que cela apparait presque comme étant innovant et ITV compte clairement là-dessus pour tenter de s’imposer avec Jericho là où on ne l’attendait pas.

L’histoire est celle de la construction d’un viaduc dans les années 1870 dans les Yorkshire Dales. Nous entrons alors en contact avec la communauté de Jericho qui grandit dans l’ombre de ce chantier colossal.

Tout débute avec l’arrivée d’Annie Quaintain (Jessica Raine), une mère de famille qui a tout perdu et qui cherche à se construire une nouvelle vie avec ses enfants. Elle n’est pas la seule à débarquer à Jericho dans l’espoir de trouver du travail, et il y en a. Il y a aussi des manigances diverses qui germent dans l’ombre et qui mènent à un drame dans ce premier épisode.

Il est clair que si cette création de Steve Thompson (Sherlock, Doctor Who) se présente en quelque sorte comme étant le Hell on Wheels britannique, elle ne possède pas la même touche de noirceur que la série américaine. De plus, les quelques notes de la soundtrack qui renvoient étrangement à Deadwood encouragent également une autre comparaison qui n’est pour le moment pas très flatteuse pour le show ITV.

La bande-son s’avère par ailleurs être un peu problématique, car elle est terriblement classique et n’apparait pas être à sa place. Jericho nous offre le décor et la conjoncture d’une série voulant parler de la rudesse de la vie des travailleurs, mais la forme cherche à instiguer une sophistication qui n’est pas en accord avec cela, ce qui induit une confusion qui dérange par moment.

Concrètement, ce premier épisode montre le challenge réel qu’est l’appropriation d’un genre typiquement américain à la sauce britannique. Steve Thompson écrit pour l’instant un western qui parait chercher à être le nouveau Downton Abbey. Le résultat est un peu trop superficiel et le sens du danger devant corriger cela est aussi forcé que téléphoné.

Il y a tout de même du potentiel, car si la mise en place apparait parfois peu en accord avec les ambitions affichées, le casting tient plus que la mesure. On retrouve ainsi, aux côtés de Jessica Raine, Clarke Peters (The Wire, Treme) qui apporte sa petite touche d’Amérique, tandis que Hans Matheson (Tess of the D’Urbervilles) ajoute une pointe de mystère.

Tout est bien trop propre et poli dans Jericho, mais il y a malgré tout assez d’histoires dramatiques à raconter pour que cela puisse changer. Le casting est en tout cas suffisamment engageant – l’arrivée de Mark Addy à la fin de l’épisode aidant également – pour que l’on soit motivé à donner une chance à cette première saison. Le western à l’anglaise n’a peut-être pas un potentiel énorme, mais cela prend ici la forme d’une idée qui pourrait mener quelque part.