Quand Syfy a renouvelé Killjoys, la chaine américaine a par la même occasion fixé une date de fin. La création de Michelle Lovretta était destinée à revenir pour une saison 4 ET une saison 5 qui sera alors la dernière.
L’équipe scénaristique, maintenant dirigée par Adam Barken, pouvait dès lors planifier son récit en conséquence, pour nous mener naturellement vers la conclusion de cette histoire. Cela a un effet visible, que ce soit dans la gestion du budget, le déroulement de l’intrigue et l’exploitation du passé.
Se reposant avant tout sur son trio de chasseurs de primes formés par Dutch, D’av et Johnny, Killjoys s’est par le passé pris un peu les pieds dans le tapis lorsqu’il était question de donner forme à sa mythologie. Il n’était pas rare que l’histoire devienne confuse dès lors que l’on s’approchait de trop près des éléments liés à Dutch, son père et les Hullen.
La troisième saison se terminait par ailleurs par Dutch et Aneela s’alliant et entrant dans le plasma vert pour combattre The Lady, cette entité Hullen qui a des ambitions de conquête. Le début de la quatrième a donc pour vocation de résoudre le cliffhanger de fin — pour Dutch, mais aussi pour ses proches — pour mieux replacer les pions sur l’échiquier et asseoir la position de vilaine de The Lady.
Jaq is the product of merging DNA of D’Av and a 275-year-old woman who disappeared in a trans-dimensional space, and now we’re being hunted by her undying enemy.
Si les scénaristes n’évitent pas tous les clichés du genre — Jaq, le fils de D’avin, devenant un adolescent en un épisode étant le plus flagrant —, ils restent concentrés sur ce qui compte et cela permet de faire progresser l’histoire naturellement. On alterne avec fluidité entre gros enjeux et développements personnels. Les dynamiques relationnelles sont exploitées à bon escient pour faire naitre l’émotion et jouer de la place de chacun dans l’intrigue.
Que ce soit Pree et son adorable mari ou encore Dutch et Pip, cette saison 4 de Killjoys prend le temps — mais pas trop tout de même — pour donner aux personnages des motivations personnelles, une raison d’agir et d’être investis. Comme les saisons précédentes, on peut juste pointer du doigt que Fancy Lee ne fait pas grand-chose, mais Killjoys gère mieux qu’à l’accoutumée sa palette de personnages.
Bien évidemment, le récit reste concentré sur Dutch, D’avin et Johnny — avec un soupçon d’Aneela — qui doivent trouver comment détruire The Lady et mettre ensuite leur plan en action. L’adversaire présentement n’a pas un visage unique, mais prend celui de personnages familiers pour une meilleure manipulation de l’esprit. The Lady est une créature qui exploite les souvenirs pour avoir une ascendance sur son adversaire et gagner le contrôle.
L’ensemble se développe en remettant intelligemment en avant la place que chacun occupe et solidifier les liens en même temps pour mieux créer un retournement final. Le dernier épisode de cette saison 4 de Killjoys nous introduit dans ces dernières minutes à une nouvelle situation, mettant ainsi en place avec efficacité les enjeux pour l’ultime saison.
Pas de doute que Killjoys profite de savoir qu’elle approche de sa fin pour construire un récit où action, humour et sentiment s’entremêlent de manière fluide. On obtient une saison équilibrée quasiment d’un bout à l’autre formant un ensemble divertissant et rythmé.