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Séries La Foire aux Vanités : Une ambitieuse satire qui n’a rien perdu de sa verve

La Foire aux Vanités : Une ambitieuse satire qui n’a rien perdu de sa verve

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vanity fair la foire aux vanites 1998 - La Foire aux Vanités : Une ambitieuse satire qui n'a rien perdu de sa verve

Œuvre emblématique de William Makepeace Thackeray, Vanity Fair ou La Foire aux Vanités connait une nouvelle adaptation par la chaine britannique ITV. Avant cela, le roman a déjà été porté plusieurs fois à l’écran (petit ou grand), dont en 1998 pour la BBC — une version qui arrive en France en DVD.

Au scénario, on retrouve le spécialiste du genre Andrew Davies, à qui l’on doit entre autres Orgueils & Préjugés. Pour l’occasion, il a donc aiguisé sa plume pour mieux retranscrire l’esprit mordant de Thackeray.

La Foire aux Vanités nous dépeint la société anglaise de la première moitié du XIXe siècle, où l’hypocrisie et l’opportunisme sont rois. L’histoire suit plus spécifiquement le destin de Rebecca (dite Becky) Sharp. Issue d’un milieu plus que modeste, elle est déterminée à se faire une place dans la bonne société londonienne et compte sur son amie Amelia Sedley (Frances Grey), venant d’une famille bourgeoise fortunée, pour y parvenir.

Incarnée à la perfection par Natasha Little, Becky est aussi intelligente que manipulatrice, observatrice que menteuse et d’une malice indéniable. Becky est une arriviste qui est prête à tout pour toucher à son but, prête à exploiter l’attachement d’autrui à ses fins. Des traits de caractère qui pourrait la rendre détestable, mais il n’en est rien. Son ingéniosité fascine, comme le contraste entre sa beauté et son esprit machiavélique.

Qui plus est, Becky nous introduit à une palette de personnages où même les plus vertueux finissent par révéler une nature imparfaite, consumée par leurs désirs personnels ou leurs superficialités. La Foire aux Vanités est impitoyable dans ses portraits humains, se développant pour mieux exposer les travers de ses personnages – et par extension, de la société qu’ils représentent.

La série nous offre une galerie de protagonistes particulièrement riches et complexes, où certains provoquent même un sentiment de dégoût. De ce côté-là, le scénario d’Andrew Davies servi par son casting excelle à ne pas diminuer le trait, bien au contraire. David Bradley fait forte impression dans la peau du ragoûtant Sir Pitt Crawley.

La Foire aux Vanités possède une distribution inspirée dans laquelle on retrouve Philip Glenister, Nathaniel Parker ou encore Anton Lesser et qui donne parfaitement corps au récit. Ils sont aidés par des décors et costumes convaincants, mais desservis par une musique parfois encombrante, et surtout une réalisation peu inspirée.

La Foire aux Vanités porte le poids de ses années sur un plan visuel, les choix artistiques de Marc Munden ayant de quoi agacer. Les quelques plans aériens ne peuvent compenser pour la multitude de plans serrés et une absence de mouvement qui rend la réalisation terriblement plate. Les personnages sont haut en couleurs, mais la caméra peine à vraiment représenter cette notion. Il est heureux que l’histoire soit si mordante pour compenser.

Très loin du film de 2004 avec Reese Whiterspoon (pour ceux qui l’ont vu), cette adaptation de La Foire aux Vanités retranscrit l’esprit du roman pour nous délivrer une impeccable satire de la société britannique du 19e siècle, à l’aide d’une Becky Sharp étonnante et envoûtante, et d’une galerie de personnages qui ne peut laisser indifférents pour nous offrir un sombre, mais fascinant portrait de la nature humaine.

La Foire aux Vanités est disponible en DVD chez Koba Films à partir du 18 octobre 2017.