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Séries Arrowverse Que vaut Legends of Tomorrow, la série dérivée d’Arrow et The Flash ?

Que vaut Legends of Tomorrow, la série dérivée d’Arrow et The Flash ?

legends of tomorrow saison 1 cw - Que vaut Legends of Tomorrow, la série dérivée d’Arrow et The Flash ?

Cela s’appelle l’Arrowverse, en l’honneur du justicier de Star(ling) City. Cela désigne l’univers dans lequel prennent place les séries super-héroïques de The CW développées par Greg Berlanti, Mac Guggenheim, Andrew Kreisberg et Geoff Johns. Arrow – la première – aura rapidement eu le droit à son premier spin-off, The Flash.

L’univers a continué de s’étendre sous forme animée avec Vixen, mais aussi avec Legends of Tomorrow qui arrive en France sur TMC.

L’arrivée de celle-ci fut bien préparée, ayant occupé toute la première partie de la saison 4 d’Arrow (diffusée actuellement le mardi en seconde partie de soirée sur TF1) et de la seconde de The Flash. Une demi-saison consacrée à articuler l’histoire dans la bonne direction pour mener à un cross-over tournée vers les éléments mythologiques qui seront en partie au cœur de Legends of Tomorrow. En somme, beaucoup de temps a été dédié à cette série avant même qu’elle n’arrive sur les écrans.

Cela en valait-il la peine ?

Une équipe hors du commun

Legends of Tomorrow promet de nous faire voyager dans le temps et l’espace avec Rip Hunter (Arthur Darvill), le voyageur temporel qui forme une équipe dans le but de retourner dans le passé pour éliminer le grand méchant Vandal Savage et changer l’histoire.

Ray Palmer (Brandon Routh), Sara Lance (Caity Lotz), Captain Cold (Wentworth Miller), Heat Wave (Dominic Purcell), le Pr Martin Stein (Victor Garber), Jefferson Jackson (Franz Drameh), Kendra Saunders (Ciare Renee) et Carter Hall (Falk Hentschel) forment cette équipe.

Inventeur et homme d’affaires ; tueuse badass ; criminels carriéristes ; Firestorm ; les réincarnations d’une princesse et d’un prince égyptien. L’équipe de Legends of Tomorrow est hétéroclite et contre nature. Pour cette étrange raison, elle fonctionne étonnamment bien. Ses limites se situent en vérité plus dans ce que les scénaristes veulent faire avec chaque personnage que dans cette collaboration en grande partie improbable.

L’équipe est le grand atout de la série, à commencer par Sara Lance et Leonard Snart. Là où la première délivre sur le plan de l’action tout en apportant un bagage émotionnel plus lourd que tous les autres, le second brille par son sens de l’improvisation et des développements qui font évoluer le personnage de manière notable. De tous ceux présents, il est le seul à vraiment être transformé par cette aventure, passant alors de criminel ayant plongé dans cette histoire pour ses intérêts personnels à membre d’une équipe plus grande que lui et peut-être véritable héros en devenir.

Bien que sous-exploité tout au long de la première saison, le duo formé par Stein et Jefferson Jackson  prendra définitivement corps et jouera de manière plaisante sur l’opposition entre le scientifique et le sportif pour donner le jour à une collaboration et une amitié attachante. Rory finira également par tirer son épingle du jeu, malgré un traitement narratif manquant quelque peu de cohérence.

Vandal Savage, un méchant manquant de charisme

L’handicap premier de cette saison 1 de Legends of Tomorrow se trouve dans son grand méchant : Vandal Savage. Immortel de 4000 ans, il a traversé les siècles en manipulant les leaders, cultivant ses connaissances pour mieux asseoir son pouvoir dans le but de prendre le contrôle du monde. Pour prolonger son existence, il chasse et tue les différentes réincarnations de Hawkman et Hawgirl. Il est également l’ennemi juré de Rip Hunter.

Sur papier, il y a donc de quoi faire de Vandal Savage un terrifiant adversaire quasi impossible à abattre. À l’écran, Vandal Savage est un vilain qui frôle la caricature, la faute à des scénarii qui ne savent pas quoi faire de lui.

En fait, les scénaristes doivent trouver une parade pour justifier pourquoi l’équipe ne parvient pas à s’organiser pour l’éliminer convenablement à chaque rencontre. La série mise alors sur un manque d’imagination certain et un long apprentissage pour les membres de l’équipe.

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Vandal Savage, le supervilain qui laisse malheureusement de marbre

Ce n’est pas faute d’avoir introduit dans le troisième épisode avec Sara l’idée pour s’attaquer à Vandal Savage : si tu ne peux pas tuer ton ennemi, affaiblis-le. Cela aurait pu donner une véritable direction à toute l’équipe pour vraiment atteindre son but.

Au lieu de suivre cette route, cela vire à l’improvisation générale, menée par Rip Hunter qui est plus le genre à foncer tête baissée qu’à établir un plan de qualité – malgré le fait qu’il tente de faire croire que ce n’est pas le cas.

Il était aisé d’imaginer Vandal Savage susurrer des mots doux à Jules César, manipuler des rois et des dictateurs, être amie avec Delphine Lalaurie. Le personnage n’est donc pas le moins du monde à la hauteur de sa réputation, ne suscitant pas d’anxiété et loin d’être si atteignable. Peut-être quelqu’un l’a-t-il enterré vivant à un autre moment de son existence et que personne ne choisit de reproduire l’expérience le temps de mieux s’organiser pour une bonne raison. Allez savoir ! Au final, l’affrontement ne parviendra jamais à être vraiment à la hauteur de la menace annoncée.

Un voyage à travers le temps et l’espace

Au visionnage des épisodes, on pourrait arriver à la conclusion que les scénaristes ont eu l’idée de l’équipe voyageant à travers le temps et l’espace. Il leur fallait une raison et ils ont choisi Vandal Savage, pour le meilleur et pour le pire.

Le concept est avant tout une occasion d’entrainer les personnages dans des époques différentes – assez limités tout de même, car nous sommes majoritairement bloqués au 20e siècle.

Commençant d’abord en délivrant des diptyques, Legends of Tomorrow multiplie les décors et les costumes. Les voyages dans le temps sont alors des occasions pour jouer avec les forces et faiblesses des personnages, ainsi que d’offrir des contextes sociaux variés. Cela n’est pas foncièrement creusé, malgré une volonté de dépasser l’approche superficielle à force que la saison progresse. On reste néanmoins dans un traitement assez classique où la période parait avoir été choisie plus pour le cliché qui va être exploité que pour les véritables besoins du récit.

Au sein de sa première saison, Legends of Tomorrow se veut avant tout fun et musclée, au détriment d’une histoire narrative cohérente et accrocheuse. Avec un récit quasiment indépendant d’Arrow et The Flash, Legends of Tomorrow peut donc se regarder sans qu’on se préoccupe de ce qui se passe de l’autre côté, mais parait aussi particulièrement dispensable à ce jour. Ce n’est pas tant que rien d’important ne peut s’y passer, mais pour autant rien qu’un petit rappel ou une ligne de dialogue ne pourrait combler le moment venu. Le voyage ne se révèle pas suffisamment ambitieux pour pleinement satisfaire.

Et après ?

L’aventure n’est pas terminé pour l’équipe de Legends of Tomorrow qui revient prochainement sur la CW avec une saison 2. Des changements sont néanmoins au programme qui pourrait assurément aidé la série super-héroique à laisser derrière elle certains travers et mieux exploiter ses forces. Une équipe modifiée, de nouveaux adversaires et des enjeux revus promettent ainsi une nouvelle saison où action et aventures seront dans tous les cas toujours au rendez-vous.

  • La première saison de Legends of Tomorrow est diffusée à partir de ce samedi 17 septembre à 20h50 sur TMC.
  • La saison 2 arrive sur la CW à partir du jeudi 13 octobre et sera disponible en US+24 sur MYTF1 VOD.
  • Cet article a déjà été publié en mars 2016. Il a été complété avant d’être remis en avant à l’occasion de la diffusion française.
  • Terminons par rappeler que l’Arrowverse a continué de s’étendre après en accueillant Supergirl.