Les critiques à la semaine ont cela de cocasse : un épisode peut paraître souligner la date de péremption d’un personnage et le suivant le réhabilitera d’une manière spectaculaire. Les scénaristes ont magnifiquement répondu à mes réserves concernant l’utilité du personnage de Damien Darhk, en utilisant une technique qui va vous étonner ! La réponse est plus de Damien Darhk !
Capturé par les Darhk, Ray va devoir les aider à assembler le totem du Feu. Lui et Nora se retrouvent ainsi à Berlin-Est, en 1962, afin d’empêcher l’assassinat d’un scientifique. Petite surprise au menu : le meurtrier n’est autre qu’un jeune Damien Darhk. De leur côté, les Légendes tentent de retrouver leur coéquipier, avec l’aide de Rip et Wally.
Cet épisode 13 de la saison 3 de Legends of Tomorrow, en plus de son très visible hommage au film No Country For Old Men des frères Coen, remet donc l’un des grands méchants de la saison au centre de l’action. Ce qui change par rapport à d’habitude se trouve dans le développement du personnage ; trop souvent réduit à jouer — bien, il faut l’admettre — le rôle de méchant avec de la répartie, Neal McDonough délivre une performance plus subtile qu’à l’accoutumée.
La relation qu’il tente d’avoir à nouveau avec sa fille est bien approfondie cette semaine, et cela aide à humaniser le tout. Nora en veut à son père de l’avoir poussée dans les bras d’un démon pour qu’elle puisse plus tard lui sauver la vie ; Damien n’arrive pas à dire à sa fille à quel point il est fier d’elle. Le postulat de départ est tout simple, mais s’avère redoutablement efficace, puisqu’il nous permet de ressentir de l’empathie pour les deux méchants.
Au milieu de ces affaires de famille, Ray s’en sort plutôt bien. Le côté gentil scout du personnage est ici utilisé à bon escient, permettant aux Darhk de réussir à reconnecter, tandis que son côté débrouillard s’avère être un véritable atout. Après la semaine dernière où il était plus que benêt, cela fait du bien de le revoir sous une lumière positive. Mais qu’on ne s’y trompe pas, même influencés par la bonté de Ray, les Darhk restent des super-vilains, comme le montre la scène de combat finale.
Darhk: I am gonna kick my ass
Ce qui rend Legends of Tomorrow si efficace cette semaine réside dans la balance entre l’humour et l’émotion dans toute cette intrigue. Le passage de Darhk à Upswipes est terriblement drôle, ce qui réduit la violence effective de la scène. De plus, le style très léché de l’épisode, fait de doubles écrans et de musique folk allemande — sans aucun doute empruntés à Fargo de Noah Hawley — nous met véritablement dans l’action. Et à ce sujet, la bataille Darhk contre Darhk est très belle visuellement, surtout pour un budget d’une série de la CW. En d’autres mots, on s’amuse, on s’émeut et on ne quitte pas notre écran pour une seule seconde.
Sara (à Wally): We are kind of the All-stars of bad first impressions.
Du côté du Waverider, les affaires sont un peu moins intéressantes, mais restent tout à fait agréables. Il y a presque un côté sitcom à l’ensemble avec Zari qui interrompt Sara et Ava le matin, Wally qui balance maladroitement une insulte sur l’ex de Nate devant Amaya ou juste les costumes de Mick et Nate, tout est fait pour que l’on passe un bon moment. Cela renforce encore davantage le côté famille dysfonctionnelle que sont devenues les Légendes. La remarque presque méta de Sara à Wally fonctionne d’ailleurs extrêmement bien comme résumé de ce qu’est l’équipe aujourd’hui.
Enfin, la conclusion frappe très fort, en mettant à la fois Ava directement au centre de l’action et en remettant dans nos cerveaux un méchant qu’on avait oublié dans les méandres des contraintes budgétaires de The CW. Là encore, la violence de la scène est coupée par une remarque humoristique quelques secondes plus tard. L’essence même de Legends of Tomorrow.
Je n’ai véritablement pas de reproches à faire à cet épisode, l’un des meilleurs de la saison. Non seulement il fait preuve d’un véritable style, mais il réhabilite le personnage de Damien Darhk en lui donnant plus de profondeur que j’aurais pu espérer. Cela lié à la continuité de l’intrigue de Mallus à travers Amaya et Zari en fait un épisode compact, drôle et varié. Un bonheur.