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Life : Un flic zen pour une série policière pas comme les autres

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Life serie complete nbc - Life : Un flic zen pour une série policière pas comme les autres

Genre dominant du petit écran, la série policière possède une formule bien établie avec ces affaires à la semaine que les scénaristes tentent de pimenter autant que possible en cherchant des approches qui se démarquent. En somme, dans la jungle du procedural drama, avoir un twist fait toute la différence – pour autant que celui fonctionne et fasse son effet.

Dans le genre, et malgré le fait qu’elle ne comprend au final que 32 épisodes, Life est peut-être l’une des meilleures réussites que les networks américains nous ont délivrées durant les années 2000 grâce à son héros atypique qui aura donné à la série son ton unique.

Avant de devenir Nicholas Brody dans Homeland, Damian Lewis incarnait donc Charlie Crews dans Life. Jugé coupable et condamné à perpétuité pour le meurtre de son meilleur ami et de sa famille, Charlie est un ancien policier qui a passé 12 ans en prison avant d’être innocenté grâce à des tests ADN.

Si Charlie n’a pas été brisé au même niveau que Daniel Holden dans Rectify, il ne ressort bien évidemment pas indemne de ses années en prison et doit se confronter à un monde extérieur qui a changé en son absence alors que lui-même a été transformé par son emprisonnement. Aidé par un gros chèque de dédommagement, Charlie cherche à reprendre le cours de son existence – à commencer par reprendre ses activités policières – en y appliquant les leçons existentielles qu’il a tirées au fil du temps.

Charlie a une vision du monde bien à lui qu’il a forgé grâce à une approche zen développée en prison pour survivre. Ce qui ressemble alors aux premiers abords à de l’excentricité dissimule avant tout des traumatismes et surtout une perception de l’environnement et des gens qui a évolué. Un regard qui permet alors à la série de ne pas suivre une route trop conventionnelle et d’apporter à ses enquêtes un angle psychologique différent. Charlie permet d’aborder ce qui se déroule sous nos yeux avec un regard différent et en même temps pousse à remettre en question la manière dont on pourrait nous même réagir.

Au-delà de son amour prononcé pour les fruits, Charlie a aussi soif de vérité et il est déterminé à découvrir qui est responsable de son emprisonnement. Life délivre alors une conspiration à l’intérêt plus ou moins limité, un fil rouge qui n’est pas toujours très bien exploité et qui, au-delà de ses enjeux, sert surtout à mieux comprendre le personnage principal. La série illustre alors la difficulté de suivre ses propres croyances et ce que cela peut demander pour ne pas se laisser entrainer sur la mauvaise route.

Au fond, Life n’avait pas vraiment besoin de développer une quelconque mythologie, trouvant dans ses investigations et sa tête d’affiche tout ce dont elle avait besoin pour fonctionner. Très vite, cette création de Rand Ravich impose aussi un style particulier lorsqu’il est question de ses meurtres qui bénéficient d’une mise en scène plus que travaillée et d’un traitement souvent original donnant pleinement vie à la réflexion humaine qui découle du travail des policiers.

Life s’intéresse sans aucun doute à des personnages qui ont été brisés d’une manière ou d’une autre et qui tentent de trouver un moyen de se reconstruire. La relation entre Charlie et sa partenaire Dani Reese – incarnée par Sarah Shahi – devient alors très vite l’un des moteurs de la série. Life préfère avant tout utiliser les situations policières pour mieux mettre en valeur la complexité de ses personnages et des rapports qu’ils entretiennent qui donne à la série une dimension humaine palpable et fascinante. Le duo est joliment complété par Ted Earley (Adam Arkin), colocataire et conseiller financier de Crews rencontré en prison, Bobby (Brent Sexton), ancien partenaire de Charlie et le Capitaine Kevin Tidwell (Donal Logue) en saison 2.

Entre sa réflexion sur les effets de l’emprisonnement, son approche philosophique et son traitement des conflits internes, Life aura su imposer dans sa formule des composants forts qui lui auront permis de développer une identité forte. Avec au final deux saisons (la première ayant été coupée par la grève des scénaristes), la série aura su délivrer un divertissement de qualité et une réflexion psychologique intéressante tout du long de ses épisodes.

Les deux saisons de Life sont disponibles en DVD. La série est aussi sur Netflix.