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Lucifer : Le Diable roule en Corvette (pilote)

Lucifer FOX Pilote - Lucifer : Le Diable roule en Corvette (pilote)

Propriétaire d’une boîte de nuit à Los Angeles, Lucifer a une vie bien remplie depuis qu’il a choisi de prendre congé des Enfers. Lorsqu’une de ses amies est assassinée alors qu’il était présent, il se décide à mener l’enquête afin de trouver le responsable. La police est également sur le coup et le Diable doit travailler avec la détective Chloe Dancer, paria de son département.

Plus que jamais les adaptations de comics ont la cote. Nouveauté prévue pour février 2016 sur FOX – déjà disponible au visionnage suite à un piratage d’aucuns diront organisé –, Lucifer a pour objectif de nous montrer comment le Diable en personne passe ses journées. La scène d’ouverture est plus qu’efficace et, entre une musique terriblement accrocheuse et un Tom Ellis plus que charmeur, on se rend vite compte que l’on ne va pas s’ennuyer.

Librement adaptée du comics The Sandman de Neil Gaiman ainsi que de son spin-off Lucifer de Mike Carey (tous deux publiés par Vertigo), cette série développée par le créateur de Californication, Tom Kapinos, se concentre ainsi sur Lucifer Morningstar, PDG des Enfers. S’ennuyant ferme, il décide de rejoindre la Terre pour trouver des sources d’amusements diverses et variées.

Lucifer nous plonge dans le monde glamour de la cité des Anges – remarquez l’ironie –, entre du sexe (beaucoup), de la drogue (pour l’enquête) et du rock’n’roll (pour la BO). La série est indubitablement esthétique et bénéficie de plusieurs scènes tournées à la fois en extérieur et en plein jour, ce qui est toujours appréciable.

Maintenant, la question était de savoir si le pilote possédait un fond derrière toute l’emphase mise sur la forme. La partie policière démarre maladroitement, avec notamment une alchimie bancale entre Lucifer et Chloe (Lauren German), la détective se chargeant de l’affaire. Au fur et à mesure de l’épisode toutefois, les interactions se verront moins forcées et l’on se prend même à sourire lors des dialogues entre les deux protagonistes. En elle-même cependant, l’investigation est plus que classique, même si Lucifer menant l’enquête donnera lieu à des moments réjouissants.

Comme tout pilote se doit de le faire, celui-ci pose le décor dans lequel les personnages principaux vont par la suite évoluer. Chloe a un ex-mari (Nicholas Gonzalez, qui sera remplacé par Kevin Alejandro dans la suite de la série), un autre détective qui ne fait absolument pas confiance à Lucifer, et une fille qui semble adorer ce bon Diable. Ce dernier possède son propre lot d’ennuis avec son frère ailé Amenadiel (D.B. Woodside) qui cherche à le ramener sur son trône tout en étant plus qu’impatient de lui déclarer la guerre. Également des Enfers, Maze (Lesley-Ann Brandt) travaille dans la boîte de nuit de Lucifer, frustrée néanmoins que celui-ci ne fasse pas grand-chose d’important sur Terre.

La partie humoristique s’appuie principalement sur le « don » de Lucifer. Il peut révéler les désirs les plus enfouis de chacun, ce qui rend les conversations aussi gênantes qu’elles peuvent être drôles. Ce fragile équilibre repose les épaules de Tom Ellis qui s’en sort relativement bien. Il possède une présence naturelle qui rend son personnage aussi crédible que convaincant. S’il force occasionnellement son jeu, il donne néanmoins de la profondeur à un quelqu’un qui pourrait très bien n’être qu’une coquille vide. Par moment, Lucifer apparait avoir une conscience et c’est probablement ce qui l’amènera à se confronter à ses compagnons des Enfers. Pour l’instant, il semble motivé à confesser ses péchés à Linda, une psychologue jouée par Rachael Harris. Cela ne va certainement pas être un long fleuve tranquille.

Le problème de ce premier épisode est qu’il se repose par moment trop sur des dialogues connotés sexuellement. Censés nous représenter le côté débauche de Los Angeles, certains sonnent faux et diminuent l’intérêt de l’intrigue. À l’opposée, d’autres fonctionnent cependant très bien. Il s’agira une fois de plus pour les scénaristes de trouver un bon équilibre.

Globalement, ce pilote de Lucifer réussit à être très plaisant à regarder. Esthétique, drôle et posant relativement bien les bases du monde au sein duquel les personnages vont évoluer, il bénéficie en outre de l’interprétation d’un Tom Ellis inspiré et d’une Lauren German avec juste ce qu’il faut de sarcasme. Malgré des défauts qui pourraient bien devenir usants sur le long terme, il n’a jamais été aussi intéressant de suivre les péripéties du Diable.

Cette critique a été publiée une première fois en  aout 2015 et est aujourd’hui remise en avant à l’occasion du lancement officiel de Lucifer sur FOX.