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Séries Luke Cage Saison 2 : Les Jamaïcains investissent Harlem

Luke Cage Saison 2 : Les Jamaïcains investissent Harlem

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Luke Cage Saison 2 Misty Luke - Luke Cage Saison 2 : Les Jamaïcains investissent Harlem

Après la saison 2 de Jessica Jones, Netflix poursuit son deuxième tour de piste de ses héros Marvel en retournant pour une seconde saison dans le Harlem de Luke Cage.

Et finalement, ça n’est pas après les événements de fin de la première saison que nous reprenons le cours des choses, mais après ceux de la mini-série The Defenders qui ont eu un impact sur plusieurs personnages de la série, et tout particulièrement Misty.

Celle-ci essaie donc de se reconstruire malgré un handicap qui l’affaiblit physiquement, mais surtout aux yeux de ses collègues de la police. Pendant ce temps-là, Luke patauge un peu avec son statut de héros non masqué qui laisse assez peu de place à sa vie privée avec Claire. Quant à Mariah Dillard — épaulée par Shades — elle fait de son mieux pour blanchir toutes ses activités.

Tout roule donc à peu près normalement à Harlem, jusqu’à l’apparition d’un mystérieux Jamaïcain.

Bye Bye Diamondback, Bonjour Bushmaster

Pour cette seconde saison, on reprend le même schéma que pour la précédente. Nous avons un méchant bien énervé qui sort de nulle part, mais qui s’avère avoir un lien étroit avec un des personnages principaux. Cette fois, ce sera donc le passé de Mariah qui viendra la hanter et, comme ce Bushmaster n’épargne personne, Luke va se sentir obligé de protéger son ennemie jurée pour protéger Harlem.

Néanmoins, c’est surtout la partie concernant le Nightshade, une plante aux pouvoirs étonnants, qui permet à Bushmaster d’être un ennemi à la hauteur de Luke Cage. Mais il manque quand même cruellement de nuances et en devient vite pénible. Surtout qu’il contraste pas mal avec un Luke qui est peut-être à l’épreuve des balles, mais qui commence à être de plus en plus transparent.

Toute cette saison 2 aura finalement servi à faire ressortir des personnages desquels on n’attendait pas nécessairement beaucoup. Si Claire et Mariah deviennent véritablement pénibles (heureusement, la première quitte le devant de la scène assez rapidement), Misty, Shades et la nouvelle arrivée, Tilda, prennent le relais. Misty était déjà un des gros points positifs de la première saison et elle confirme cela ici. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié sa collaboration avec Colleen. Shades est aussi bien plus creusé dans cette saison. Le méchant roublard a des sentiments et se laisse pas mal guider par eux, tout en gardant la distance qui fait le personnage. Enfin, la saison 2 marque l’arrivée du docteur Tilda Johnson qui monte en puissance au fil des épisodes et pourrait bien devenir un personnage central en cas de troisième saison.

Il n’en reste quand même pas moins regrettable que le héros et le méchant de la saison soient éclipsés par des personnages secondaires.

Crise existentielle du héros

Finalement, l’implication réellement intéressante de Luke Cage dans cette saison 2 aura été sa place en tant que super héros et toutes les questions qui peuvent aller autour. Daredevil préfère œuvrer dans l’ombre, cela lui laisse un peu plus de marge pour se laisser aller à quelques pulsions. Mais Luke avance le visage démasqué et ne doit pas seulement sauver la veuve et l’orphelin et être à l’épreuve des balles, il doit aussi être irréprochable. Quand s’ajoute à cela un père religieux et moralisateur, cela n’aide pas à être en phase avec sa conscience.

Entre lenteur et redondances

Le problème récurrent des séries Marvel de Netflix est le rythme, et cette saison n’y échappe pas. Il semblerait que le format de 13 épisodes soit bien trop long pour nous tenir en haleine toute la saison. Pas assez de rebondissements, les mêmes problèmes qui se posent aux mêmes personnages, encore et encore. Encore Luke demande à Claire de rester en retrait et encore elle ne l’écoute pas. Encore Luke veut bien faire et envenime un peu plus les choses. Encore Mariah veut se débarrasser de ses activités louches et se prend les pieds dans le tapis.

Finalement, ce qui aura reboosté la saison, c’est la participation à un épisode de Danny Rand — alias Iron Fist. Beaucoup de personnes ont détesté le personnage et la première saison de sa série éponyme, mais pour ma part j’aime beaucoup la candeur zen de Danny. Dans cet environnement très sombre, il rayonnait. D’autant que le duo marche vraiment bien et que je continue à espérer que les « Héros à Louer » se concrétisent sur Netflix. J’ai regretté qu’il ne reste pas plus longtemps à Harlem, mais son passage fait autant de bien à Luke qu’à la saison en général.

Quand la musique est bonne

Il faut bien avouer que si cette seconde saison est sur la même lignée que la première, l’un des points communs est clairement la qualité de la bande originale. Je dois dire qu’elle est même meilleure. Les groupes qui se produisent au Harlem’s Paradise sont excellents et donnent à la musique une place prépondérante. Elle n’est pas seulement un bruit de fond ou une façon de rythmer une action, mais bel et bien un élément esthétique qui sert le propos de la série.

D’autant plus qu’étant donné qu’on nous parle beaucoup des Jamaïcains, la musique est un peu moins axée sur le hip-hop et dérive sur d’autres racines de la musique noire, le blues et le reggae. On voudrait presque que l’action ne se passe qu’au Harlem’s Paradise tellement c’est bon.


Là où une fois de plus les scénaristes sont forts, c’est qu’alors que cette saison 2 de Luke Cage est poussive et qu’il a souvent fallu que je me force un peu pour enchaîner les épisodes, on ne peut qu’en redemander. Reste maintenant à savoir si la série telle qu’elle est sera renouvelée pour une troisième saison.