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Séries MacGyver : Savoir manier le couteau suisse ne fait pas tout (Pilote)

MacGyver : Savoir manier le couteau suisse ne fait pas tout (Pilote)

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macgyver 2016 saison 1 episode 1 - MacGyver : Savoir manier le couteau suisse ne fait pas tout (Pilote)

Héros qui aura marqué le petit écran à l’aide de son couteau suisse, MacGyver représente une période bien différente, où la technologie n’occupait pas la même place dans notre quotidien. Cela tombe bien, car il se présentait déjà en son temps (pas si éloigné que cela) comme un personnage qui offrait une alternative à des méthodes plus violentes. MacGyver était un homme qui détestait les armes à feu et résolvait des problèmes avec son intelligence et son sens de l’improvisation au lieu d’utiliser ses poings.

Après avoir délivré une version plus explosive de Hawaii Five-0, CBS a voulu faire de même avec MacGyver, tout en cherchant à reconnecter avec l’esprit de l’œuvre originale. Lucas Till dans la peau de ce nouveau Angus MacGyver fait ce qu’il peut pour faire tenir debout un épisode qui menace de s’écrouler sous le poids d’un tas de rouages narratifs insipides, mais son amour du trombone n’est pas suffisant.

Pouvant clairement se défendre, Mac peut utiliser ses talents d’agent de terrain pour passer certains obstacles, mais il est épaulé dans ses missions. Agent pour le DXS (Department of External Services), il fait équipe avec Jack Dalton (George Eads) qui représente les muscles et une informaticienne aux doigts de fées (Tracy Spiridakos, puis Tristin Mays) pour récupérer une arme biologique avant que celle-ci se retrouve entre de mauvaises mains.

Développé par Peter M. Lenkov, ce MacGyver de 2016 multiplie dans son premier épisode les références à la série originale sans pour autant les exploiter comme il se doit. En fait, certaines sont tellement forcées que cela en est irritant.

Le problème de MacGyver n’est pas tant dans sa façon un peu poussive de chercher un équilibre entre les méthodes propres à son héros et l’environnement plus technologique dans lequel il doit évoluer. C’est plutôt dans la manière dont l’équipe derrière la série choisit de se reposer sur une formule usitée pour donner à Mac une forme de légitimité dans un univers où il y a des caméras de sécurité partout sauf quand ça arrange tout le monde, et où l’on peut accéder à un flux d’informations avec un clic pour peu que l’on sache hacker comme Felicity Smoake. La réalité de Mr. Robot refuse de s’immiscer sur les networks.

À l’image du générique qui reprend durant 4 secondes le thème original avant de partir dans une tout autre direction, ce pilote de MacGyver nous introduit à un show qui utilise les composants de base avant de les jeter par la fenêtre. Le procédé se répète à plusieurs reprises, cet épisode carburant au Red Bull et laissant peu de répit pour s’arrêter sur quoi que ce soit.

La voix off de Mac est là pour s’assurer que l’on saisisse bien ce qu’il fait, même si au final, l’épisode en lui-même est plus préoccupé par faire que son approche ne prenne pas trop de temps. Tant pis s’il aurait été plus intelligent de respirer deux minutes pour mieux légitimer ses choix. Mac n’aime simplement pas utiliser des armes à feu, mais cela ne l’empêche pas de cogner quand il le faut et de créer une explosion qui conduira à la mort de minions.

Ce pilote de MacGyver mise sur un trop-plein d’action et de violence, ce qui nous éloigne finalement de ce qu’est censé représenter Mac. Détaché de l’œuvre d’origine, le premier épisode est, quoi qu’il arrive, un enchainement de scènes précipitées et de stéréotypes qui ne font que renforcer l’emploi d’une formule classique qui se montre en plus didactique (cette façon d’indiquer « paper clip » à chaque fois). Il va falloir faire beaucoup de bricolage pour aider MacGyver à devenir une série décente.

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