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En saison 1, Magic City revisitait le rêve américain à la sauce film noir

Magic City Saison 1 1 - En saison 1, Magic City revisitait le rêve américain à la sauce film noir

S’il y a maintenant des séries tout au long de l’année, nous avons décidé chez Critictoo de profiter de la période estivale pour dépoussiérer et actualiser des archives. Le mois de juillet 2016 débute ainsi par une rétrospective (par saison) de la courte Magic City.

Quand Chris Albrecht a pris la tête de Starz, il chercha à élever les standards de la chaine et s’essaya à plusieurs styles. Avec Magic City, une création de Mitch Glazer, on nous plongea dans une ambiance proche du film Noir sous le soleil de la Floride en 1959. L’histoire tourne autour de la famille Evans qui est aux commandes du Miramar Playa, l’hôtel de luxe par définition à Miami.

Nous accompagnons principalement Ike Evans (Jeffrey Dean Morgan) alors qu’il tente de garder son business à flots. Pour y arriver, il passe des deals avec des personnes qui ne sont pas toujours intègres et il doit faire de nombreuses concessions pour obtenir ce qu’il veut. Il a de l’influence et de l’argent, mais moins qu’il en a réellement besoin pour pouvoir se libérer d’associés peu recommandables. L’idée est donc de voir comment Ike se retrouve à devoir payer le prix d’erreurs passées tout en construisant un avenir pour sa famille.

Le point de départ n’offre cependant pas véritablement d’enjeux clairs pour cette première saison, mais il est rapidement évident que Magic City compte se reposer énormément sur son ambiance pour pouvoir entretenir une impression de danger presque constante. Il faut dire que le mafieux Ben Diamond (Danny Huston) est aussi imprévisible que nécessaire en se montrant complètement instable et incroyablement violent. Il est ce qui alimente la tension continuelle qui permet aux scénaristes de prendre leur temps pour définir une image solide de ce qu’ils veulent accomplir.

Diamond est donc plus un artifice narratif qu’un personnage solide, mais il est convenablement instrumentalisé pour apporter au show une base concrète afin que l’on puisse s’attacher et s’inquiéter pour ses potentielles victimes, à savoir, la famille Evans. Il n’est pas l’unique pourri en ville, mais il donne le ton à la série, à défaut de faire plus.

Il a d’ailleurs le même souci qu’une partie des protagonistes principaux. Stevie Evans (Steven Strait – The Expanse) n’aura le droit qu’à une seule storyline étendue sur 8 épisodes, ce qui est plus que son frère Danny (Christian Cooke) qui parait n’être là que pour d’éventuels développements futurs — se contentant pour le moment de sortir avec une des femmes de ménage. Heureusement, d’autres ont plus de chance, comme Vera (Olga Kurylenko), la seconde épouse d’Ike qui tente de faire sa place dans la famille et dans le business, tout en rêvant de la simplicité de sa vie passée.

Dans tout ça, on trouve également quelques têtes patibulaires, une prostituée exotique, des politiciens véreux, des représentants de la loi prêts à tout et des secrets de famille empoisonnés. C’est très classique dans le fond, cela semblant sortir d’une autre époque, mais Magic City n’est pas dénuée de modernité dans sa forme. Esthétiquement irréprochable, elle est d’ailleurs par moment bien plus soignée visuellement que scénaristiquement, ce qui éclipse occasionnellement la redondance de certaines situations, mais ce n’est au final pas suffisant pour camoufler certaines hésitations qui ralentissent le décollage de l’histoire.

Ainsi, il est nécessaire d’attendre la seconde moitié de la saison pour commencer à véritablement prendre la mesure des choses. Heureusement, le casting est des plus solides, tout particulièrement avec Jeffrey Dean Morgan, Danny Huston et Olga Kurylenko qui donnent un véritable intérêt au visionnage, et ce, dès le début.

Cette première saison fonctionne ainsi convenablement grâce à un agencement chanceux qui a permis à l’ensemble de prendre forme tranquillement. C’est indéniablement perfectible, mais même quand le scénario est un peu trop plat ou cliché, Magic City se révèle être un divertissement plaisant et suffisamment dépaysant pour ne pas être dénué d’intérêt. La qualité allant en s’améliorant d’un bout à l’autre, la seconde saison s’annonçait comme étant des plus prometteuses — et on en parle donc la semaine prochaine.