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Malcolm in the Middle – Pilot (Je ne suis pas un monstre – 1.01)

Malcolm in the middle pilot - Malcolm in the Middle - Pilot (Je ne suis pas un monstre - 1.01)

Le jeune Malcolm découvre qu’il est un surdoué et doit rejoindre, bien malgré lui, la classe des fameuses « têtes d’ampoules » dirigée par Caroline Miller. Cette nouvelle stupéfait l’ensemble de sa famille, à commencer par ses deux frères, Reese et Dewey. Désormais, « persona non grata » au sein de sa propre école, Malcolm doit apprendre à faire face aux moqueries et autres humiliations de ses camarades.

Malcolm in the Middle est arrivée sur FOX le 9 janvier 2000 et en France, un an plus tard, le soir du réveillon de Noël 2001. Aux États-Unis, le pilote de la série a été suivi par près de 23 millions de téléspectateurs ! Après des audiences en chute libre et des critiques de plus en plus sévères, elle s’est éteinte en mai 2006, au terme de sa septième saison. Mais, comme de nombreuses séries, Malcolm in the Middle a failli ne jamais voir le jour. En effet, le panel de spectateurs à qui Fox avait proposé le visionnage du premier épisode avant sa diffusion n’était pas très enthousiaste et déplorait le caractère assez « trash » et amoral de la série, illustré en particulier par le personnage de Lois, la mère de Malcolm.

Malgré le fait que la série ne soit jamais sortie en DVD en France, rien de plus simple que de replonger dans l’univers si particulier de Malcolm et de sa famille déjantée : les multi-rediffusions sur M6 et Paris Première ! J’ai donc eu la chance de voir, revoir et (re)revoir à de multiples reprises ce pilote si unique en son genre.

La scène d’ouverture nous plonge magnifiquement dans l’ambiance, Malcolm (Frankie Muniz) présentant ses frères, Francis (Christopher Masterson), Reese (Justin Berfield) et Dewey (Erik Per Sullivan), et lui-même. Il conclut alors en affirmant que la « meilleure chose dans l’enfance, c’est qu’à un moment donné, ça se termine » ! Cette phrase pourrait résumer à elle seule l’esprit de cet épisode. Comme dans tout pilote, nous faisons tranquillement connaissance avec les personnages : Francis, le rebelle auto-destructeur expédié en Alabama ; Reese, le rebelle bien moins stupide qu’il n’y parait ; Malcolm, la « tête d’ampoule » ; Dewey, le cadet malicieux ; Lois (Jane Kaczmarek), la mère ultra-autoritaire et Hal (Bryan Cranston), le père totalement irresponsable à la pilosité très développée. Les Simpson en chair et en os ! Petite remarque qui a son importance : Malcolm nous présente sa famille, certes, mais face caméra, dans une sorte d’aparté entre lui et les téléspectateurs. Ce procédé, peu commun à l’époque, sera appliqué tout au long du show au personnage afin que le spectateur découvre ses ressentis, sentiments, doutes et réflexions… Malcolm nous livre donc sa vision personnelle des choses, son interprétation acide de ce que nous voyons à l’écran. Une lecture des évènements parallèle à la nôtre, en somme.  Soulignons également le fait que la série est filmée en single camera, ce qui n’est pas en soit une nouveauté, mais c’est ici utilisé de façon assez recherchée, ce qui permet surtout la réalisation d’effets de style ingénieux et sophistiqués. De même, le fait que la série ne soit pas tournée en public, laisse plus de place à l’accompagnement musical, ce qui donne à Malcolm une esthétique globale assez luxueuse.

S’étant inspiré de sa propre enfance, Linwood Boomer dresse ici un portrait unique, parfois caricatural, mais toujours tendre d’une famille sale, bruyante et grossière. Véritable ovni télévisuel, la série ose tout et va systématiquement plus loin. En bonne introduction, la force de ce pilote est de poser la colonne vertébrale du show : Malcolm est un génie avec un QI de 165 qui vit dans une famille quelque peu excentrique. Il ne rêve que d’une chose : la normalité. Même après avoir brillamment réussi le test de Mme Miller, il refuse catégoriquement d’intégrer la classe des « têtes d’ampoules », préférant la compagnie de son amie Julie. Avec leurs calculettes à la main, ils sont méprisés par le reste des élèves, car, comme le souligne Malcolm, « ici, être intelligent, c’est comme être radioactif ! ». Il ne s’y fera d’ailleurs qu’un unique véritable ami, Stevie Kenarban, handicapé moteur. Lui qui aspire à une existence tout ce qu’il y a de plus normale et paisible, il doit s’adapter à sa nouvelle vie, entre famille déjantée et camarades brillants, mais névrosés. Le seul semblant de normalité dans cette introduction est le traitement de Malcolm par ses parents, étant donné que même si ces derniers reconnaissent son intelligence, il est puni au même titre que ses frères lorsqu’une bêtise est commise. Décidément, « la vie est injuste ! ». Parfois désagréable et égocentrique, Malcolm sait pourtant se battre pour ce qui est juste. D’ailleurs, après s’être disputé avec son ami Stevie, il va le défendre contre Dave Spath, la brute de l’école. À la fin de l’épisode, Malcolm tire le bilan de cette journée si éprouvante pour lui et semble accepter sa différence, tant sur le plan intellectuel que familial.

Onze années ont passé depuis la diffusion de ce pilote qui n’a pourtant rien perdu de sa fraicheur technique et scénaristique. Les bases sont posées, les aventures de Malcolm et de sa folle famille ne font que commencer.