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Séries Manhunt: Unabomber ou l’histoire vraie de la capture d’un terroriste américain (désormais sur netflix)

Manhunt: Unabomber ou l’histoire vraie de la capture d’un terroriste américain (désormais sur netflix)

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Manhunt Unabomber - Manhunt: Unabomber ou l’histoire vraie de la capture d’un terroriste américain (désormais sur netflix)

À l’image de National Geographic, la chaine américaine Discovery se lance plus sérieusement dans le domaine de la série, sans pour autant sacrifier l’approche documentaire qui fit sa notoriété. Ainsi, avec Manhunt: Unabomber, c’est une histoire vraie qui nous est racontée.

Se composant de 8 épisodes, cette mini-série développée par Andrew Sodroski nous propose donc de revenir sur la capture de Ted Kaczynski — incarné par Paul Bettany. Il est principalement connu sous le nom Unabomber à cause du fait qu’il envoyait des bombes dans des universités et des aéroports (UNiversity & Airline BOMber). Cela dit, sa carrière de terroriste débuta en 1978 et s’arrêta en 1996.

C’est une longue période et Manhunt: Unabomber ne se propose pas de nous la raconter. À la place, l’histoire se concentre sur ce qui mena à l’arrestation de Kaczynski. Après 6 ans de pause, il a en effet repris ses activités meurtrières en 1993 et c’est là que l’agent Jim Fitzgerald (joué par Sam Worthington) a fini par rejoindre l’investigation. La série est d’ailleurs plus à son sujet dans un premier temps ou, pour être honnête, à propos des techniques qu’il aida à développer et qui menèrent à l’identification de Kaczynski.

Bénéficiant d’un montage qui alterne soigneusement entre une progression linéaire de la traque de l’Unabomber et ce qui se passe après son arrestation — avec Fitz qui tente de le convaincre de plaider coupable —, la série cherche et parvient à captiver en s’intéressant pourtant à une science qui est difficilement traduisible visuellement.

Ici, il n’est en effet pas question de suivre des scientifiques collectant de l’ADN et des empreintes. Au contraire, il n’y avait rien de tout cela. On apprend d’ailleurs à apprécier l’intelligence de Kaczynski, ses convictions et son savoir-faire, car cela met encore plus en valeur l’énormité du travail accompli par ceux qui le traquaient. Cela est d’autant plus vrai quand Jim Fitzgerald commence à étudier ce qui se révèlera être la seule arme qui comptait réellement pour l’Unabomber, ses idées.

Manhunt: Unabomber s’impose ainsi comme étant une véritable appréciation de l’étude de la linguistique. Avant cette affaire, cela ne se faisait pas et c’est ce qui rendait nécessaire l’admission de culpabilité de Kaczynski. Si Fitzgerald croyait dans ses méthodes, il a dû se battre pour que d’autres les acceptent.

Des lettres envoyées aux journaux à son fameux manifeste, Kaczynski voulait qu’on écoute ce qu’il avait à dire et l’on nous montre que, en faisant exactement cela, Jim Fitzgerald découvrit le moyen de l’appréhender. Bien entendu, il faillit se perdre lui-même dans le processus et cela rend le récit d’autant plus captivant.

Ce qui aide également se trouve être le casting, Sam Worthington et surtout Paul Bettany, mais aussi Chris Noth ou encore Lynn Collins délivrent des performances solides qui sont sublimées par la réalisation de Greg Yaitanes. Après avoir sévi sur Quarry, ce dernier enchaine donc en démontrant une fois de plus son talent pour développer des atmosphères particulières et captivantes.

Techniquement irréprochable, Manhunt: Unabomber vaut tout de même en premier lieu pour l’histoire qu’elle raconte qui offre de quoi réfléchir en ne se contentant pas de diaboliser Ted Kaczynski. La série n’est définitivement pas une chasse au tueur de plus et le fait qu’elle se base sur la réalité lui donne un poids qui rend le visionnage d’autant plus passionnant.


Déjà publié en septembre 2017, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion de l’arrivée en France sur Netflix ce 12 décembre 2017 de cette saison de Manhunt: Unabomber.