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Séries Agents of S.H.I.E.L.D. Marvel’s Agents of SHIELD : la métamorphose d’une série.

Marvel’s Agents of SHIELD : la métamorphose d’une série.

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Spoilers | Cet article revient sur Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. du pilote à l’épisode 10 de la saison 3 et contient alors des révélations sur ce qui s’est produit dans la série jusqu’à ce point.

Quand Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. a débuté il y a de cela deux ans et demi, on ne donnait pas cher de sa peau après les premiers épisodes. Trop conventionnelle, pas assez audacieuse, n’utilisant pas l’univers dont elle est le prolongement, la série décevait semaine après semaine.

Même si le potentiel était là et qu’elle pouvait parfois s’en servir à bon escient, une majeure partie de la première saison n’installait pas un climat de confiance en l’avenir du show. Pire, sa formule s’épuisa rapidement et l’aspect espionnage et protection de la Terre sans super-héros montrait des limites dommageables à l’univers Marvel. Logiquement, les fans n’étaient pas au rendez-vous et les quelques irréductibles peinaient à trouver les arguments pour défendre leur série.

Arrive alors la fin de la première saison et l’entrée en jeu physique de l’entité Hydra. Par cet ennemi qui prend enfin corps et la trahison inattendue de Grant Ward (Brett Dalton), pilier de l’équipe de Coulson, Agents of S.H.I.E.L.D. opère un tournant décisif pour son avenir. À partir de ce moment, des enjeux bien plus intéressants et complexes se mettent en place, offrant à l’univers du show une portée plus sérieuse et des objectifs plus importants, notamment grâce à un final de saison permettant de reconnecter avec différents éléments jusqu’ici en retrait ou inexploités.

Démarre alors une seconde saison avec des attentes étrangement élevées, dans un contexte bien plus favorable au niveau qualitatif même si l’engouement n’est pas encore extraordinaire. La série, malgré un déséquilibre dans la répartition de ses storylines, capitalise sur un contexte cinématographique et mythologique bien plus étoffée. Dès lors, elle parvient à délivrer des épisodes de bonne facture en construisant en toile de fond une intrigue imprévisible et plutôt bien menée autour d’Hydra et le S.H.I.E.L.D. comme ennemis jurés. Se greffent autour des aventures d’espionnage dispensables, mais la machine est lancée.

Agents of S.H.I.E.L.D. place ses pions exactement là où elle veut et profite largement du talent de son casting pour donner corps à ses enjeux. Clark Gregg incarne un Phil Coulson tout en nuances face à une équipe de plus en plus approfondie, notamment l’anciennement uniforme Skye/Daisy (Chloe Bennet). Véritable fil rouge foireux de la première saison, ses origines et son avenir super-héroïque prennent une autre ampleur dès qu’entrent en compte son père (Kyle Machlahan) et sa mère (Dichen Lachman). Autour d’eux gravitent des valeurs sûres, parvenant à s’extirper du matériel erratique qui leur est donné.

Les enjeux montent crescendo tout au long de la seconde saison, donnant une cohésion et une cohérence à l’ensemble lorsqu’arrivent les derniers épisodes. Plus que la bataille finale contre Hydra, c’est tout le travail fait autour des Inhumains — introduisants plus de personnages dotés de pouvoirs — qui surprend et définit la direction dans laquelle ira la série pour la suite. Plus qu’une usine à cliffhangers, la fin de la seconde saison redéfinit l’ADN du show, vivier de perspectives des combats à venir.

Commence alors la troisième saison avec la disparition de Simmons (Elizabeth Henstridge), l’entrée en jeu de Rosalind Price (Constance Zimmer) et les nouvelles missions du S.H.I.E.L.D. auprès des Inhumains. Touffu, mais pas fouillis, ce début de saison prend à bras le corps chaque pan de sa mythologie pour la traiter de façon intelligente sans délayer dans le temps. Les effets de chaque intrigue sont immédiats, à l’image de Coulson, de sa relation avec Rosalind et des conséquences que cela peut entraîner sur son agence.

Les avis sont divergents sur la manière de procéder face aux menaces qui arrivent et elles se comprennent toutes grâce à un travail en profondeur d’exposition des motivations de chacun. C’est d’autant plus flagrant avec Simmons et Fitz lorsque celle-ci est secourue de la planète où elle était enfermée. On prend alors la pleine mesure de la métamorphose de la série quand des enjeux personnels (l’avenir amoureux de la jeune femme) se télescope avec un plan bien plus large (le contrôle d’une force extraterrestre par Hydra), mais aussi quand elle nous donne un épisode comme 4,722 Hours, morceau de bravoure de la part des scénaristes et d’Elizabeth Henstridge.

Avec Macveth, le dernier épisode en date, c’est une résolution presque shakespearienne qui nous est proposée : toutes les intrigues ont leur apogée et se rassemblent dans un nœud de tension qui ne sera démêlé qu’en apparence. La machine Hydra par Ward est relancée avec encore plus d’intérêt quand l’équipe du SHIELD est au plus mal. Les répercussions sur May, Coulson et Simmons risquent de bouleverser les dynamiques avec leurs partenaires.

Agents of S.H.I.E.L.D. achève une première partie de saison proche de la perfection. Si cela ne vient pas comme un sursaut de créativité ni un regain de popularité, c’est parce que la série a su progressivement apprendre de ses erreurs et ses errements pour se construire de façon plus solide, déterminant et corrigeant ses faiblesses. La série est devenue alors ce que l’on pouvait attendre d’elle dès le départ : un divertissement intelligent, cohérent avec son univers et véritablement prenant. L’investissement dans une série n’est pas toujours payant, mais ici, on peut réellement dire que l’attente fut laborieuse et le résultat plus que satisfaisant.

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