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Séries Mayans MC Saison 1 : Plus qu’une simple suite à Sons of Anarchy

Mayans MC Saison 1 : Plus qu’une simple suite à Sons of Anarchy

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Mayans MC Saison 1 EZ Angel - Mayans MC Saison 1 : Plus qu'une simple suite à Sons of Anarchy

C’est en décembre 2014 que Sons of Anarchy est arrivée à sa conclusion. Depuis, il a été question plus d’une fois qu’une série dérivée voit le jour. Cela s’est finalement concrétisé et nous avons à présent Mayans MC qui, comme son nom l’indique, s’intéresse aux bikers appartenant aux Mayans, des alliés — et occasionnels ennemis par le passé — du SAMCRO.

Nous sommes donc en territoire connu, mais avec une nouvelle histoire qui reprend deux ans et demi après la conclusion de la série mère. On se focalise sur Ezekiel « EZ » Reyes (J. D. Pardo), un prospect qui a récemment rejoint les Mayans évoluant en Californie à la frontière avec le Mexique. Là, il roule avec son frère Angel (Clayton Cardenas), aide son club à transporter la drogue d’un puissant Cartel et se retrouve pris entre des révolutionnaires mexicains et un agent de la DEA.

Dès les premières minutes de Mayans MC, il y a cependant quelque chose de terriblement familier. Souvent, une série dérivée cherche à imposer un style différent pour se démarquer, mais puisque SOA est terminée, il semble que l’idée soit de simplement faire la même chose — techniquement parlant.

D’ailleurs, les épisodes utilisent au point de départ la formule Sons of Anarchy. On commence avec l’exposition du challenge qui va devoir être surmonté dans l’heure qui vient. On enchaine avec un peu de mélodrame, quelques plans à moto, un premier affrontement — principalement à mains nues — aux conséquences anecdotiques, puis un autre plus important et enfin une touche de développements relationnels. On injecte ici et là un peu de courses poursuites et de l’humour.

On ne peut pas dire que Mayans MC rejette son héritage. En fait, les références à Sons of Anarchy sont bien visibles, avec même quelques sympathiques caméos. Néanmoins, l’histoire s’articule autour d’une nouvelle dynamique grâce des protagonistes différents.

EZ n’est pas Jax Teller. Il n’a pas les mêmes bagages à trainer et sa personnalité est moins intense. Son rapport avec son père n’a rien à voir avec la connexion entre Jax et Gemma, et ses intentions pour le club ne sont pas conflictuelles.

Par contre, les scénaristes n’y sont pas allés de main morte pour compliquer sa vie. Entre son ex qui est maintenant la femme de Miguel Galindo (Danny Pino) qui est le leader d’un cartel de la drogue travaillant avec les Mayans, un agent de la DEA qui est sur son dos pour avoir des informations sur ce Cartel et son frère qui est impliqué avec le groupe de rebelles mexicains menant une guérilla contre le fameux Cartel, EZ ne l’a pas facile.

En fait, EZ est réduit par moment à n’être qu’un simple rouage dans une histoire qui le dépasse et dont il ne comprend pas tous les tenants et aboutissants. Il faut dire que Mayans MC fait la part belle aux autres personnages comme le père d’EZ (Edward James Olmos), Miguel Galindo ou encore Angel et leur ami Coco (Richard Cabral). Plus la saison progresse et plus elle s’affirme comme étant un ensemble show qui trouve sa force dans ses multiples portraits et les différents enjeux qui en découlent et s’équilibrent étonnamment bien.

Cela est en partie aidé par le fait que la série a le mérite d’évoluer dans l’Amérique d’aujourd’hui et non pas dans un petit coin de Californie isolé de tout. Kurt Sutter et Elgin James écrivent alors une histoire qui nous parle des sanglantes conséquences de la politique américaine concernant l’immigration et la guerre contre la drogue, sans pour autant oublier le mélodrame qui est au cœur de sa formule. Le mélange fonctionne bien mieux ainsi.

De même, le fait que toutes les storylines majeures de la saison soient bouclées en 10 épisodes et ne sont donc pas destinées à s’étirer sur plusieurs années fait que Mayans MC ne s’égare pas dans des digressions inutiles. Les personnages sont forcés d’évoluer et de s’adapter à une conjoncture en mouvement.

Concrètement, cette première saison de Mayans MC débute comme n’étant qu’un facsimilé de Sons of Anarchy, une copie avec un décor différent. Néanmoins, cela change progressivement et, au bout d’une saison, ce spin-off a su prouver sa pertinence avec un propos plus universel, des protagonistes compliqués et une structure narrative plus intéressante qu’escomptée. C’est une première saison bien menée qui dépasse ce que l’on pouvait en attendre.


Publié en novembre 2018, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de cette première saison de Mayans MC en France sur Canal+ ce 4 juillet 2019 à partir de 21h00.