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Mom a un excellent casting et sait s’en servir

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Mom Saison 3 - Mom a un excellent casting et sait s'en servir

À ne plus en douter, Mom est une excellente dramédie. Ce n’est plus vraiment la peine de présenter la manière dont elle a su mêler avec brio rires et larmes autour de l’enjeu difficile et dangereux qu’est l’alcool. Non, ce qui caractérise la troisième saison en cours sur CBS, c’est la capacité de la série de Chuck Lorre à construire un casting féminin aussi large qu’hétéroclite et nécessaire.

Au départ, elles étaient deux. Christie et Bonnie, la mère et la fille, deux alcooliques essayant avec un peu de mauvaise foi de rattraper les erreurs que leur alcoolisme héréditaire avait causées. Même s’il n’était pas toujours simple en première saison de s’identifier à leur quête de rédemption, les deux personnages portaient la série par leur simple dynamique, Allison Janney aidant, pour ma part, beaucoup à l’investissement dans cet éternel combat contre l’addiction.

C’était sans compter sur l’introduction de Marjorie (Mimi Kennedy), leur sponsor aux réunions des Alcooliques anonymes. Sa présence fut d’abord univoque, elle était là simplement comme un outil de réprimande dès que la mère ou la fille faisait un mauvais choix et devait faire amende auprès de sa « victime ». Les scénaristes l’ont peu à peu fait sortir de cette position en accordant une place plus importante à ses histoires personnelles, notamment autour de son mariage ou de son cancer.

Puis vinrent les propres filleuls de Bonnie et Christie. Regina (Octavia Spencer) d’abord en tant que récurrente, a permis de sortir la fin de la première saison de la redondance qui la guettait déjà en relançant la réflexion autour de l’addiction et en plaçant les filles dans le rôle compliqué de mentor. Même si cela ne fut pas tout de suite un succès pour elles, la série s’en est de suite mieux portée et a su ainsi épaissir autant son humour que la portée de son message.

Ce passage de témoin qui continua avec – entre autres – Jill (Jaime Pressly) et Jodie (Emily Osment) nous permet d’avoir en troisième saison un casting étoffé, renouvelant sans cesse l’humour de Mom et ses intrigues. La série ne se focalise plus sur le duo mère-fille et offre ainsi une multiplicité des regards sur l’alcool. L’intrigue de Jodie se termine tragiquement et n’épargne en ce sens aucune des issues que l’addiction peut prendre, renvoyant ce collectif de femmes à leurs responsabilités, leur culpabilité, mais aussi leur envie de s’en sortir.

Mom établit petit à petit un ensemble show féminin qui impressionne. Chaque actrice semble totalement à l’aise dans son rôle et si Allison Janney reste le phare de la série, elle est particulièrement bien aidée par Anna Faris, en constant progrès, Jaime Pressly et Mimi Kennedy qui aident à la formation d’une autre famille, celle que l’on se choisit. Si l’homme est quasi absent de la série, c’est peut-être pour mieux nous dépeindre une communauté de femmes qui se construit par elle-même, sur leurs propres forces et faiblesses. On ne sombre jamais dans le féminisme simplifié, mais multiple, diffus et compliqué.

Qu’elles soient présentes en régulières ou simplement récurrentes, chacune de ses femmes apporte à la série une plus-value non négligeable. Chaque expérience est une variante de la précédente et sort la série de la redondance qui pouvait la guetter. Leurs allées et venues réactivent continuellement les intrigues, faisant de Mom une sitcom aussi complète que drôle, aussi complexe que touchante. Merci les filles !