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Mr. Robot : L’illusion du contrôle (Pilote)

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Mr Robot Pilote - Mr. Robot : L'illusion du contrôle (Pilote)

Comprenant 10 épisodes, la première saison de Mr. Robot est diffusée sur France 2 à partir du lundi 19 septembre à 22h40. L’occasion de revisiter ce qui avait été écrit il y a plus d’un an de cela…

Malgré le semi-échec que fut son retour dans la comédie, USA Network est une chaine qui cherche à évoluer au niveau de ses séries. C’est un processus long et périlleux, surtout quand on a une identité si marquée. Avec Mr. Robot, c’est un pas dans la bonne direction qui est fait, puisque nous avons un show qui – avec son pilote – affirme rapidement une personnalité propre, mais qui conserve l’approche USA en se focalisant sur les personnages. C’est pourtant là que les choses changent vraiment.

Nous rencontrons ainsi Elliot (Rami Malek, gagnant d’un Emmy Award pour son rôle), un informaticien antisocial qui travaille pour une entreprise de sécurité la journée et qui est un hacker justicier la nuit. Un de ses clients devient la cible d’attaques et ses deux mondes entrent alors en collision.

Elliot n’est pas un héros avec une attitude qui en met plein la vue. Au contraire, il est le genre de personne qui ne veut pas se faire remarquer, car il n’est pas à sa place dans la société. La seule façon qu’il connait de développer un contact avec quelqu’un est d’hacker ses mails et autres réseaux sociaux. Cela ne fait en tout cas pas de lui un bavard, mais Sam Esmail a écrit le scénario de son pilote en jouant avec cette notion, puisqu’il utilise la condition d’Elliot pour le faire parler. Le twist est qu’il s’adresse à nous directement.

L’approche narrative est alors immersive, car on nous ouvre une fenêtre qui offre une vue donnant dans la tête de ce hacker qui s’imaginerait bien sauver le monde s’il n’était pas seul. Contrairement à sa meilleure amie, sa psychiatre ou son patron, nous sommes amenés à comprendre Elliot. C’est un avantage qui n’est pas négligeable dans un show qui mise sur une représentation réaliste du monde du hacking. Ici, pas de magicien du clavier qui vient sauver une situation en dix secondes ou pirater les serveurs de la NSA entre deux pauses café. Le jargon est authentique et la mise en images de l’informaticien au travail n’est pas glamourisée – bien au contraire.

Mr. Robot a beau se présenter comme un cyberthriller conspirationniste, c’est avant toute chose l’histoire d’Elliot, cet anarchiste qui veut faire le bien et ne pas être seul. Il a conscience qu’il joue avec le feu, mais ne peut pas s’en empêcher, ce qui devient clair que le fameux Monsieur Robot du titre – interprété par Christian Slater – vient ajouter de la confusion dans son monde.

Avec son ambiance particulière et étrangement claustrophobe, ce pilote nous promet donc une intrigue peu conventionnelle et légèrement déroutante. Avec son héros qui flirte continuellement avec la paranoïa et qui voudrait au fond de lui mener la révolution pour nous aider à nous libérer de la prison dans laquelle nous nous sommes enfermées – et que l’on appelle la société –, Mr. Robot est visiblement une série qui cherche à nous faire réfléchir en nous impliquant dans le développement de son propos.

Ce premier épisode pose donc des bases intéressantes en termes de thématiques et cela devient d’autant plus accrocheur quand il apparait clairement que la paranoïa d’Elliot est fondée et qu’une conspiration commence à prendre forme.

Avec ses personnages qui ne demandent qu’à gagner en dimension, son sujet intelligent et intelligible, son approche rafraichissante du hacking et sa narration particulière, Mr. Robot débute en faisant des promesses qu’elle semble capable de tenir. Du moins, si elle ne tombe pas rapidement dans les travers des séries USA Network et confirme bien que la chaine cherche sérieusement à faire évoluer son offre… ce que la suite nous confirmera donc.