Le plan d’Elliot contre Evil Corp est compliqué par le fait que sa cible prépare l’implémentation de nouvelles mesures de sécurité. Le temps est donc compté, mais après avoir coupé Shayla de son fournisseur, le manque de drogues se fait sentir et devient handicapant.
Ce n’est pas un euphémisme de dire qu’Elliot a de sérieux problèmes. Néanmoins, ce sont ceux-ci qui font que nous nous investissons dans Mr. Robot. Ce sont eux qui le poussent à nous parler directement, à envisager un monde meilleur, à imaginer une alternative dans laquelle il sort de sa passivité et prend le risque de passer à l’action. C’est la source d’un drama de qualité.
Le souci est sa consommation de drogues. Sorte de gimmick qui est rapidement devenue une distraction ajoutant sa part de confusion à ce qui compose la réalité vue et comprise par Elliot, son addiction est déjà un obstacle.
Mr. Robot décrit les stupéfiants comme étant un moyen utilisé par certains pour éviter d’être submergé par les problèmes. Shayla encourage même Angela à suivre son exemple afin de l’aider à faire ce qui est nécessaire pour laisser derrière elle ce qui la tracasse.
Pour Elliot, la morphine était une arme contre ses démons. Ne plus pouvoir en consommer le pousse donc à traverser une épreuve de laquelle il doit ressortir armé pour mener à bien sa mission. Sam Esmail profite ainsi du violent sevrage de son personnage pour injecter dans son scénario une période étendue d’hallucination – et une blague méta à l’aide du film Hackers. Nous suivons alors le processus de réflexion qui, d’une certaine façon, en dit long sur Elliot, même si une partie est libre à interprétation à l’heure actuelle.
eps1.3_da3m0ns.mp4 n’offre en effet pas plus d’éclaircissements sur certains points clés de l’histoire – du moins, du côté d’Elliot. Darlene à l’opposé, évolue dans la réalité et nous entraine un peu plus dans son univers. Elle qui ne servait jusque-là qu’à relier Elliot au groupe, elle prend finalement forme en tant que personnage à part entière. Elle ouvre par la même occasion de nouvelles voies à explorer dans le monde des hackers qui, pour l’instant, reste relativement opaque.
L’histoire avance donc en suivant plusieurs routes et certaines ne sont d’ailleurs pas hallucinées. Cela dit, c’est bien dans la tête d’Elliot que se déroule la partie la plus intéressante de la série. Savoir quelle part Mr. Robot y occupe pourrait aider à appréhender plus facilement ce que l’on voit, mais il est indéniable que l’on peut mieux comprendre le chaos qui habite le hacker une fois que l’on a aperçu à quoi il ressemble. Elliot a figurativement parlant peur d’un monstre dont il refuse d’admettre l’existence. Pour lui, combattre Evil Corp est plus ou moins thérapeutique. C’est une façon de reprendre le contrôle d’une vie qui a commencé à lui échapper le jour où son père lui avoua sa maladie.
Une fois de plus donc, nous ne pouvons qu’apprécier à quel point chaque épisode de Mr. Robot ne ressemble pas au précédent. Se déroulant en grande partie dans la tête d’Elliot, eps1.3_da3m0ns.mp4 se permet tout de même de faire avancer son histoire par des voies secondaires. L’ensemble est étrangement cohérent, en dépit du fait que c’est un cerveau malade qui nous sert de narrateur. En tout cas, à l’approche de la fin de sa première moitié, il est clair que cette première saison va quelque part de précis et ce n’est peut-être pas là où Elliot désire aller.