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Mr Selfridge Saison 2 : le business de la guerre

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1914. Selfridges célèbre son cinquième anniversaire. Harry et Rose se sont éloignés l’un de l’autre, mais le premier est bien déterminé à reconquérir son épouse. Agnes Towler revient à la boutique après avoir travaillé à Paris. Alors que la guerre approche, le mari de Lady Mae s’installe de nouveau à Londres pour ses affaires.

À l’image de Downton Abbey, Mr Selfridge se frotte à la Première Guerre mondiale au sein de sa saison 2. On retrouve ainsi le patron américain et les employés de son magasin alors que ce dernier célèbre son cinquième anniversaire à l’approche du conflit international.

Celui-ci s’immisce progressivement dans la vie des personnages et sera bien évidemment abordé avec un patriotisme classique sans pour autant que celui-ci ne devienne trop dominant. Le magasin se révèle être un environnement idéal pour traiter la guerre loin du front, mais sans conteste occupant bien des esprits sur le territoire anglais.

Le monde des affaires aidera ainsi le scénariste Andrew Davies et son équipe à avoir un angle d’approche qui colle parfaitement à l’univers de la série. L’esprit familial de Selfridges trouve de nouvelles opportunités de s’exprimer, teinté d’un certain idéalisme, avec tout de même de la place pour quelques notes moins réjouissantes, mais bienvenues – à l’image de la place des Italiens. Si rien n’est réellement approfondi à l’arrivée, on peut quand même se réjouir de voir cette saison 2 de Mr Selfridge s’intéresser à ses différents aspects du conflit, se penchant aussi sur les troubles émotionnels des familles et la place de la femme dans la société.

C’est aussi la guerre qui fournira un rôle à jouer à Lord Loxley, le mari de Lady Mae, au cœur de cette saison. Celui-ci restera d’un bout à l’autre cet époux détestable, manquant singulièrement de complexité. Cela diminuera d’une certaine façon la peinture délivrée sur le pendant financier peu reluisant de la guerre, sujet assez intéressant et naturellement plus complexe que Loxley lui-même.

Ce dernier se présente à sa façon comme une sorte d’opposé à Harry Selfridge. La saison précédente nous avait offert le portrait d’un businessman avec ses faiblesses et cette nouvelle fournée d’épisodes se repose solidement sur ce qui a été construit. Selfridge est à la fois enthousiaste, dévoué et déterminé, et la guerre fait ressortir ses particularités chez lui. La reconstruction de son couple avec Rose se fait aussi avec un certain naturel, alors que son épouse trouve plusieurs occasions de s’immiscer dans les activités du magasin et dépasser le simple statut de femme trahie par lequel elle avait été trop définie.

Loxley n’est par ailleurs pas le seul nouveau visage de cette saison. Particulièrement présente dans la peau d’une propriétaire d’un club et amie de Rose, Delphine Day perd très rapidement de son charme. Les ambitions finissent, à l’image de Loxley, par la rendre presque caricaturale et sans saveur.

Les nouveaux membres du personnel de Selfridges s’en sortent bien mieux. Bien qu’assez unidimensionnel dans son registre, Mr Thackeray apporte une certaine dose d’humour dans son dédain pour Agnes ou Henry. Étonnamment, cela permet de dynamiser un peu la relation de ces deux-là qui est d’une platitude déconcertante. Il faut aussi dire que Mr Selfridge ne brille pas forcément dans le développement de la romance. Le triangle amoureux qui est développé avec Victor est convenu au possible et les scénaristes ne prendront aucun risque notable. On ne peut alors assister que passivement à son déroulement jusqu’à sa conclusion aussi prévisible que non excitante.

On pourra au moins compter sur Kitty Hawkins et Mr Edwards pour des échanges un peu plus efficaces, voguant entre une véritable légèreté relationnelle et le développement de sentiments plus que tangibles. Ils évitent ainsi le côté moralisateur ou sirupeux qui définit certaines relations mises en scène par la série – où l’on retrouve Miss Mardle et son prétendant.

Au final, si les bons sentiments ont parfois trop pris le dessus (particulièrement dans le final), l’humour était aussi présent, de même qu’un traitement social occasionnellement superficiel, mais pas dénué ni de charme ni d’intérêt. Cette saison 2 de Mr Selfridge aura sans aucun doute su traverser la première guerre mondiale avec une certaine habileté.

Publié une première fois en avril 2014, ce bilan de Mr Selfridge saison 2 a été mis à jour et remis en avant à l’occasion de la diffusion sur Chérie 25 à partir de ce vendredi 12 février 2016. Se composant au final de 4 saisons, poursuivez l’aventure avec le bilan de la saison 3.