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Séries Nightflyers Saison 1 : Dans l’espace, les mauvaises idées ne peuvent pas vous sauver (disponible sur Netflix)

Nightflyers Saison 1 : Dans l’espace, les mauvaises idées ne peuvent pas vous sauver (disponible sur Netflix)

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Nightflyers Saison 1 Episode 5 - Nightflyers Saison 1 : Dans l'espace, les mauvaises idées ne peuvent pas vous sauver (disponible sur Netflix)

Peu de temps après la nouvelle Origin sur Youtube Premium, c’est SyFy (en association avec Netflix) qui nous propose l’histoire d’un groupe de personnes affrontant des horreurs dans le vide de l’espace en route vers ce qui pourrait être le futur de l’humanité. La différence étant que Nightflyers est basée sur Le Volcryn, une nouvelle de G.R.R. Martin (Game of Thrones).

Ce n’est bien entendu pas la seule différence, puisque nous avons là une série qui s’ouvre en nous annonçant d’emblée que les choses vont mal tourner et ne prend pas une minute pour bien introduire son intrigue, préférant enchainer directement sur tout ce qui va mal… et n’arrête pas jusqu’à la fin.

Dans Nightflyers, la vie sur Terre est apparemment en danger et il y aurait un objet non-identifié au fin fond de la galaxie qui pourrait résoudre le problème, selon le docteur Karl D’Banin (Eoin Macken). Heureusement pour lui, il trouve dans Roy Eris (David Ajala) un allié qui croit en lui et l’invite à bord du vaisseau Nightflyers afin qu’il puisse accomplir le voyage qui permettra de vérifier ses théories. C’est le début d’un périple dangereux qui se finira mortellement pour un certain nombre de passagers.

Tout débute dans une précipitation qui laisse penser pendant un instant que le pilote de la série a été mis à la poubelle et que seulement quelques scènes d’exposition ont été conservées. On nous plonge en effet dans une conjoncture à la tension palpable qu’il est difficile à appréhender, car il nous manque des informations. Les morceaux finissent plus ou moins par se coller, mais il faut un bon moment avant que cette saison gagne une réelle cohésion.

Il faut aussi dire que les personnages sont immédiatement définis par un unique trait de caractère et rares sont ceux qui auront le droit d’avoir plus. Pourtant, ils vont traverser des épreuves qui transformeraient n’importe qui, mais les scénaristes sont surtout concentrés sur leurs twists et autres effets-chocs. D’ailleurs, ils le sont au point qu’ils perdent de vue qu’ils n’ont jamais pris le temps de nous expliciter pourquoi nous devrions être intéressés par leurs surprises.

Pour ne rien aider, Nightflyers recycle à tout va des concepts déjà éculées par les classiques (et moins classiques du genre). On a le droit à une histoire de télépathe hors de contrôle qui est poussive dès la première minute, à une intelligence artificielle qui est bien plus que cela, à un culte de femmes cannibales perdues dans l’espace (et ne demandez pas où elles trouvent leur nourriture), à des spores mortelles dont l’origine n’est jamais exposée, à de l’ingénierie génétique à peine justifiée, à une espèce alien qui contrôle l’espace et le temps… et plus encore.

On saute d’une crise à une autre à l’aide de bonds temporels qui ne font que renforcer la confusion. Que veulent raconter les scénaristes ? Nightflyers n’est-elle qu’une collection des clichés du genre ? Est-ce que ces voyageurs méritent d’être sauvés ? Quand cela va-t-il se terminer ?

Plus les épisodes passent et pire la série devient. Les personnages ne fonctionnent plus les uns avec les autres, ruinés par des rebondissements à peine cohérents dans une intrigue noyée dans une surenchère uniquement justifiée par le fait qu’il faut tenir 10 épisodes. Pour ne rien arranger, plus on avance et plus le scénario souffre de la paresse d’écriture lors de l’introduction, puisque les concepts trop abstraits au point de départ se décomposent progressivement jusqu’au niveau où ils n’ont juste plus aucune logique.

Concrètement, Nightflyers est une démonstration de ce qu’une série de science-fiction ne doit pas être. Elle n’a pas de propos, ses idées ne sont pas originales, son casting ne reçoit aucune direction précise et le style visuel ennui. Un ratage sur toute la ligne.


Publié en décembre 2018, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion de la mise en ligne sur Netflix de cette saison 1 de Nightflyers.

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