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Notorious : est-elle plus que la remplaçante de Scandal de la rentrée ?

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Notorious Saison 1 - Notorious : est-elle plus que la remplaçante de Scandal de la rentrée ?

En cette rentrée 2016, ABC s’est retrouvée face à un challenge de taille. Scandal ne pourrait pas revenir avant la mi-saison, il fallait alors trouver une remplaçante. C’est donc Notorious qui a été sélectionnée et, si la réduction de la commande d’épisodes est un signe, ce n’était peut-être pas le choix le plus judicieux.

Création de Josh Berman et Allie Hagan, Notorious s’intéresse à la relation entre l’avocat Jake Gregorian (Daniel Sunjata) et la productrice Julia George (Piper Perabo). Il l’utilise pour manipuler l’opinion publique. Elle l’utilise pour avoir des scoops pour son émission d’informations. Quand un des riches clients de Jake se voit accusé du meurtre de sa femme, Julia se retrouve prise entre son ami et son devoir de journaliste.

Ne pouvant pas simplement nous proposer une Olivia Pope bis, Notorious a donc trouvé son propre concept et se donne des airs pour le mettre en œuvre. Concrètement, la série ne sort pas de l’écurie Shondaland, mais cela ne l’empêche pas d’imiter le style. Le souci étant que celui-ci commence à sérieusement fatiguer et ce n’est pas une simple copie qui va lui redonner de la pertinence.

Quoi qu’il en soit, Berman et Hagan nous ont concocté un show qui nous sert des clients de la semaine et une affaire feuilletonnante. Cette dernière semble clairement être inspirée par Murder One. Nous avons donc un homme riche avec un bel avenir devant lui et une femme morte. Des secrets font surface, l’opinion publique s’en mêle, le client est difficile, etc. La série de Steven Bochco est née du procès d’O.J. Simpson, Notorious surfe sur le fait que celui-ci est revenu sur les devants – et ne peut pas s’empêcher d’y faire référence.

La différence est l’approche sexy et sous adrénaline à la Scandal qui impose un rythme effréné, une exploitation superficielle de thématique sérieuse pour se donner bonne conscience et trop de twists pour nous tenir en haleine.

Notorious va donc très vite. Trop vite pour être crédible, en particulier à cause du fait que nous avons une affaire judiciaire qui est systématique connectée à l’émission de Julia. Il est alors question de coincer dans un épisode la partie investigation journalistique et le travail des avocats. Sachant que l’on rebondit systématiquement de l’un à l’autre à coup de révélations et de retournements de situations en tous genres, aucune des deux facettes n’obtient l’espace suffisant pour se développer correctement.

Pire, les scénaristes pensent qu’il est nécessaire de proposer des romances entre certains personnages secondaires, quand on met l’intrigue feuilletonnante par-dessus, c’est la surcharge garantie.

Dans ce sens, on pourrait dire que Notorious souffre de vouloir suivre à la lettre la recette du succès d’une autre série tout en y ajoutant ses propres particularités. Il faut faire des choix et si certains pans du show ne sont pas rapidement sacrifiés, il ne décollera jamais véritablement avant sa conclusion.

Pour le moment donc, le résultat est aussi superficiel qu’anecdotique. Les ambitions sont honorables sur papier, mais elles ne se concrétisent pas à l’écran. Par conséquent, il manque un véritable propos. Peut-être est-ce trop en attendre pour une série qui ne fait que combler un trou sur la grille de la rentrée.

Si on veut malgré tout être indulgent, Notorious a au moins le mérite de se laisser regarder sans effort. Les acteurs sont sympathiques et, puisque tout est proche de la caricature, l’ensemble se révèle être suffisamment excentrique par moment pour que l’on ne prenne rien au sérieux.

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