L’auteur se met au travail, réécrivant toute l’histoire en inversant les rôles pour offrir aux vilains leur fin heureuse. Henry n’étant pas lié au monde magique, il parvient à trouver un moyen de remettre les choses en ordre, mais il va devoir convaincre une Regina qui ne le connait plus qu’il dit la vérité.
Le pouvoir d’un auteur est qu’il contrôle sa propre histoire. Qu’est-ce qui se passe quand quelqu’un d’autre décide de se l’approprier et de la dénaturer ? Les scénaristes de Once Upon a Time nous offre un début de réflexion là-dessus, sur la puissance du stylo et sur les méfaits des reboots malavisés.
Il y a une certaine ironie à voir un tel sujet abordé dans une série qui ne fait que se réapproprier des histoires écrites par d’autres pour mieux les continuer ou les réinterpréter. Comment faire du neuf avec du vieux ? En respectant l’essence de l’œuvre. C’est ce que le fameux Auteur refuse de faire dans ce season finale. Pour lui, les racines de l’histoire sont pourries et doivent être arrachées afin d’être correctement remplacées par celles qu’il a lui-même conçues. Son approche possède un certain mérite, le principal est celui de nous montrer un monde miroir où méchants et gentils sont inversés.
Cela est presque comique avec Rumple qui joue au héros de la lumière, Hook qui est un trouillard sans pareil ou encore Snow qui est celle qui a été trahie par Regina, devenant alors The Evil Queen. Néanmoins, il ne s’agit que d’un périple aux retombées limitées, et on le sait dès le départ.
En reprenant la même approche que la fin de la saison 3 – à savoir : nous envoyer temporairement hors de la continuité pour raconter une aventure clairement différente –, les scénaristes de Once Upon a Time peuvent s’amuser et ils le font avec un plaisir qui transparait à l’écran. La réalité alternative, aussi éphémère qu’elle était destinée à être, est réellement divertissante et aurait certainement gagné à être développée sur plus d’épisodes pour que son potentiel soit pleinement exploité. Ce n’est pas le cas et, bien que le voyage fût plaisant, il reste de courte durée.
Le souci est finalement que ce détour est presque sans conséquence. Il n’était question que de repousser l’inévitable suffisamment longtemps pour que l’on puisse voir cette saison 4 se clôturer sur un boom. Quand celui-ci se produit, il est heureusement plein de promesses. La nouvelle conjoncture mise en place transforme plusieurs personnages et lance une quête qui devrait être mouvementée.
Ainsi, si on ne sait toujours pas ce que fait Will Scarlet dans toute cette histoire, tout le teasing au sujet du fameux Sorcier aboutit finalement sur quelque chose. Reste à patienter un peu pour découvrir où cela mènera véritablement la grande aventure que l’on semble nous promettre.
En attendant, nous avons donc une saison qui se termine sur une note relativement positive. Le plus appréciable est que la notion de vilains et de héros est désormais nuancée, ce qui ressort par contraste quand on plonge dans la réalité créée par l’auteur. Dans un monde ou dans l’autre, Regina peut avoir sa fin heureuse, non pas parce qu’elle est bonne ou mauvaise, mais parce qu’il est admis qu’à partir du moment où le monde n’est pas noir ou blanc, chaque personne a la capacité de se forger son propre destin sans ruiner celui des autres.
Quoi qu’il en soit, cette fin de saison de Once Upon a Time était avant tout dédiée au pouvoir que détient un auteur sur sa création. Peu importe si quelqu’un veut la dénaturer, ce qui compte au final est la vision originale. C’est celle qui persiste. Elle va même perdurer un peu plus, puisque la série revient donc l’automne prochain sur ABC avec une saison 5.