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Séries Outlander : Le revers du rêve américain (4.01)

Outlander : Le revers du rêve américain (4.01)

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Outlander Saison 4 Episode 1 - Outlander : Le revers du rêve américain (4.01)

Bien loin des grandes plaines d’Écosse, c’est sur les plages de Caroline du Nord en 1767 qu’Outlander avait achevé sa troisième saison, nos héros à bout de souffle, mais savourant leur chance d’être en vie et réunis à nouveau. Quatre mois après leur arrivée tonitruante, nous retrouvons Claire (Caitriona Balfe) et Jamie (Sam Heughan) dans l’Ouest américain, prêts à affronter les nouveaux obstacles que le destin mettra sans aucun doute sur leur route.

Nouveau lieu, nouvelle culture, nouveau départ ! Plus que jamais, Outlander bouleverse ses habitudes. La série s’octroie alors le droit de prendre son temps pour poser les enjeux à venir et développer une ambiance. Contraints de se rebâtir un foyer à partir de rien, les personnages sont plongés au sein d’une Amérique en devenir où la fascination laisse vite place à la consternation. Ce retour aux origines du Nouveau Monde, où racisme et génocides sont monnaie courante, sonne étrangement actuelle et résonne avec les problèmes sociétaux et politiques d’aujourd’hui.

Au milieu de cette agitation, Jamie et Claire rayonnent, plus forts et soudés que jamais. Leur couple entre dans une nouvelle ère, plus sereine, où la peur de devoir partir n’a plus lieu d’être. Leur relation, parsemée de longues conversations et de moments tendres, est pour la première fois presque banale, dans ce que cela a de plus enviable. Les quelques lenteurs qui en découlent sont nécessaires et habilement disséminées pour permettre aux personnages de reconnecter après leur longue séparation et les tumultueuses aventures qui ont suivi leurs retrouvailles.

L’autre personnage à sortir du lot est le jeune Ian (John Bell), dont le traumatisme de sa récente séquestration ne peut plus être contenu. Seul avec son oncle, le jeune homme peine à exprimer toute la culpabilité qu’il ressent. Jamie puise alors dans ses propres souvenirs enfouis pour trouver les mots et le rassurer. Cette belle, mais difficile, conversation à cœur ouvert entre les deux hommes est vraiment touchante. Avec ce moment fort, probablement l’un des plus réussis de l’épisode, Outlander corrige le tir, l’évènement pourtant majeur n’ayant pas été traité avec le soin qu’il aurait mérité l’an passé.

Le temps est également aux prises de décisions. Faut-il retourner coûte que coûte en Écosse ou faire son nid dans cette toute jeune Amérique coloniale ? Saisissant l’offre alléchante, mais non sans risque, du gouverneur, Claire et Jamie repensent leur futur alors que la Révolution approche et les poussera une nouvelle fois à choisir un camp. Cela permet subtilement de placer quelques réflexions pertinentes sur le fait d’appartenir au « bon côté de l’histoire » — comprendre celui des gagnants. Claire aborde également le génocide amérindien, avec dans la voix une certaine résignation qu’on ne lui connaissait pas.

En terres inconnues, le danger peut être partout et nos héros dépaysés se laissent malheureusement attendrir. Pour offrir une sépulture digne à Hayes (James Allenby-Kirk) dont la pendaison était inévitable, ils s’aventurent en forêt et font la connaissance du pirate Stephen Bonnet (Edward Speelers). Convaincus par le charme et le franc-parler du bonhomme, Jamie et Claire lui viennent en aide. Fort à parier qu’ils regrettent déjà, ce dernier n’étant pas étranger à la boucherie qui clôture ce premier épisode.

Les dernières scènes d’une extrême violence sont amenées sans transition et contrastent brutalement avec le reste de l’épisode. Alors que coulent le sang et les larmes, on peut entendre une version moderne de l’hymne patriotique « America the Beautiful », un choix osé — et fortement décrié — d’une rare puissance, véhiculant un message fort sur la dépravation des États-Unis et la violence qui est depuis toujours au fondement de cette nation si spéciale.

Ce début de saison solide alterne entre le très convenu et l’incroyablement téméraire. On retrouve en effet tout que l’on pouvait attendre d’Outlander : des décors somptueux, des dialogues travaillés, un peu de nudité et un regard neuf sur les histoires dans la grande Histoire. Avec cette fin d’épisode sans ménagement, on ne peut qu’attendre la suite avec beaucoup l’impatience et un soupçon d’appréhension.

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