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Outlander : Devenir un homme (4.13 – fin de saison)

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outlander saison 4 episode 13 - Outlander : Devenir un homme (4.13 - fin de saison)

Cet article contient des légers spoilers sur la conclusion de l’épisode.

Improbable mais vrai, ils l’ont fait. Toutes les intrigues amorcées en cours de saison ont été conclues, et en beauté s’il vous plaît ! Écourtons le suspense, cet épisode d’Outlander est une franche réussite, tant au niveau du fond que de la forme, et qui clôt avec brio une belle saison.

Mieux vaut tard que jamais, cette semaine sonne le retour en force de Claire (Caitriona Balfe) et Jamie (Sam Heughan). Si leurs motivations divergent, ils sont animés par la même volonté de retrouver Roger et de le ramener auprès de Brianna (Sophie Skelton), quitte à risquer leurs vies. Dans l’adversité, Claire rappelle qu’elle n’est pas à court de ressources (en témoigne l’Indien à qui elle décroche une droite), tout comme Jamie qui, en homme d’honneur, brille par son sens inné du sacrifice.

Les deux partagent peu de moments seuls à l’écran, mais parviennent en quelques jeux de regards à nous toucher en plein cœur à plusieurs reprises. Les deux acteurs ont atteint un tel niveau d’alchimie qu’ils se passent de mots pour communiquer leurs peurs et leur amour. Leurs émotions se lisent sur leur visage et dans leurs larmes. Chapeau bas à Sam Heughan qui incarne depuis plusieurs années une vision originale et décomplexée d’une masculinité positive.

Le deuxième homme de l’épisode, c’est Ian (John Bell). Cet éternel enfant, plus mémorable pour ses bonnes répliques que pour son impact sur le déroulement des événements, va faire un choix qui le propulse d’un seul coup de l’autre côté de la barrière, celui des adultes qui inspirent le respect. Bien que nourrissant une admiration sans limites pour son oncle, Ian n’a jamais trouvé sa place au sien du clan Fraser. Ce départ doux-amer, gentiment préparé depuis le début de la saison, ouvre un nouveau chapitre de sa vie dans lequel il pourra, on l’espère, s’épanouir pleinement.

Le retour à la réalité est bien plus violent pour Roger dont les retrouvailles avec Claire et Jamie sont explosives. Sans perdre de temps, les trois ont la grande discussion tant redoutée. Ce moment d’une extrême violence psychologique et verbale dans lequel se mélangent toutes les émotions humaines reste étonnamment fluide et crédible. Le nouveau Roger accuse le coup et rebondit d’une magnifique façon qu’on n’aurait osé espérer il y a quelques semaines. Maintenant on peut le dire, l’arc de Roger est l’un des mieux écrits et des plus intéressants d’Outlander.

Take me to my son.

De son côté, Brianna tire définitivement une croix sur la jeune fille immature qu’elle était pour devenir une grande dame. Elle possède dorénavant un charisme incroyable probablement développé au contact de Jocasta (Maria Doyle Kennedy) avec qui elle continue d’entretenir une relation particulièrement touchante. La rencontre avec son enfant est magnifique. Entre les plans, le jeu impeccable et la musique, on ne sait pas vraiment si la série cherche à nous faire rire ou pleurer, mais les deux fonctionnent.

Parce qu’Outlander se doit d’élargir un peu le prisme de son intrigue, l’épisode offre enfin une discussion politique nous permettant de comprendre les enjeux et les points de vue autour des « regulators ». Le timing ne pouvait être mieux choisi, Jocasta et Murtagh (Duncan Lacroix) sauront faire remonter des souvenirs traumatisants de repas de famille ces derniers mois en France. Comme quoi, les grands débats politiques n’ont pas beaucoup évolué en 300 ans.

La romance et les drames ont une belle place cette année, mais Outlander n’oublie pas qu’elle est également une série fantastique. Le folklore nord-américain et la mythologie entourant le voyage dans le temps s’entremêlent cette semaine parfaitement pour former une fable bien sombre. La morale ? Chercher à changer l’Histoire est, au mieux, stérile, au pire, fatal, et la violence se retourne toujours contre son utilisateur. Simple et efficace.

Les prestations incroyables des acteurs font définitivement de cet épisode une grande réussite.  Si j’ai déjà adressé les performances des interprètes de Jamie, Claire, Ian, Roger et Brianna, il faut aussi souligner celles de Maria Doyle Kennedy et de Duncan Lacroix qui sont éblouissants en amants contrariés. Leur alchimie et la tension sont d’une intensité rare. On signe où pour un spin off ?

L’ensemble peut, comme toujours, s’appuyer sur une superbe réalisation. Un effort notable est aussi fait sur le montage pour rendre l’épisode le plus fluide possible. Visuellement, Outlander prouve également qu’elle regorge d’idées et nous offre notamment des scènes de combats nocturnes, éclairées à la torche et avec une caméra extrêmement mobile, qui resteront dans les mémoires.

Véritable ascenseur émotionnel, la conclusion de l’épisode nous trimballe dans tous les sens, mais parvient à ne pas paraître forcée ou précipitée. Outlander réussit à nous proposer un dernier twist alléchant, tout en mettant brillamment un terme à toutes ses intrigues principales. On en sort un sourire aux lèvres et des larmes séchées sur les joues, avec la satisfaction rare d’un visionnage qui a tenu ses promesses, impatient de revenir pour une nouvelle année.

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