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Séries Outlander : Tueur d’ours (4.04)

Outlander : Tueur d’ours (4.04)

Outlander Saison 4 Episode 4 - Outlander : Tueur d'ours (4.04)

Pour concrétiser les grandes décisions prises la semaine dernière, Jamie (Sam Heughan) accepte l’offre du gouverneur et, au prix de quelques sourires entre deux remarques xénophobes, devient l’heureux propriétaire de pas moins de 10 000 acres (5 000 hectares) de terres. Jamie, Claire (Caitriona Balfe), Ian (John Bell) et Rolo – certifié meilleure alarme anti-effraction du XVIIIe — se laissent embarquer par l’euphorie de ce nouveau départ et s’en vont donner vie à Fraser’s Ridge.

Leurs projets sont nombreux, mais la route est encore longue. Leur futur coin douillet n’est pour l’instant que friche et forêt sauvage. Néanmoins motivés, ils se lancent dans la construction. À trois. Sans matériel. Dans le froid. La grande frileuse et l’Européenne de base vivant au XXIe siècle que je suis a plusieurs questions d’ordre pratique, mais passons. Si la joie des premiers moments prend légitimement le dessus, l’épisode ne retranscrit peut-être pas suffisamment toute la difficulté de la tâche.

Quoi qu’il en soit, cette préoccupation devient vite secondaire lorsque les héros réalisent qu’ils ne sont pas seuls. Une tribu de Cherokees vit également ici, et il y a fort à parier que les terres dont ils sont si fiers étaient auparavant les leurs. Le traitement des Indiens – que je me permets d’appeler ainsi parce ce que c’est de cette façon qu’ils sont nommés à l’époque et dans la série — est très réussi, indéniablement le point fort de l’épisode.

La scène de rencontre entre les Fraser et les Cherokees est un moment pivot, avec une parfaite gestion de la tension. Toutes leurs altercations sont à un mot de dégénérer. Les armes ne sont jamais loin, mais on sent une véritable envie commune de nouer des liens, malgré les frontières culturelles et linguistiques. Curiosité pour les uns, presque nécessitée pour les autres, on peut s’attendre à ce que cette relation complexe soit davantage explorée dans la suite de la saison.

Dans la forêt, une autre menace rode, une bête sauvage qui sème la peur et n’hésite pas à s’en prendre à ceux qui y vivent. Pour mettre fin au carnage, Jamie se met en quête de ce qu’il pense être un ours et se retrouve démuni en découvrant la nature réelle de sa proie.

Outlander propose ainsi cette semaine une réflexion intéressante autour du « sauvage », se contentant de rappeler des évidences, mais avec talent s’il vous plaît ! Contrairement au gouverneur, Jamie se méfie des Indiens, non pas à cause de la couleur de leur peau, mais parce que ce sont des inconnus armés. Il ne s’arrête cependant pas à ça et essaie de les comprendre, s’intéressant à leur langue et à leurs coutumes. C’est finalement leur rejet commun de la violence et de l’injustice qui finira de les rapprocher.

« Savagery can exist in many forms, Your Excellency. ” Jamie

À des lieux de là, Roger est retourné à Oxford. Il continue d’enquêter sur Claire et Jamie, et découvre qu’ils se sont retrouvés et ont vécu aux États-Unis. Le coup de téléphone durant lequel il annonce à Brianna la nouvelle est très touchant. Les acteurs font un travail formidable pour faire transparaître autant d’émotions avec de simples jeux de regards. Nous n’aurons pas la chance de voir en détail la réaction de la jeune femme, mais le retournement final laisse sous-entendre que tout n’est pas perdu, la semaine prochaine peut-être.

Visuellement encore une fois à la hauteur des attentes, Outlander reste une merveille pour les yeux, et l’Amérique lui réussit. La forêt transparaît à la fois comme un lieu envoûtant et terrifiant, tandis que les Indiens, magnifiques dans leurs costumes, dégagent un réel charisme. Bien que l’action se déroule souvent de nuit, l’ensemble reste d’une grande lisibilité, joue avec les lumières, et n’en devient que plus graphique.

À la fin de l’épisode, les enjeux de la saison semblent enfin réellement se dessiner, laissant enfin entendre une réunification des deux lignes temporelles. En reprenant une construction très classique, Outlander s’accroît un retour bienvenu dans sa zone de confort et se permet d’aborder des thèmes qui lui sont chers, tout en continuant à développer ses personnages et son univers définitivement aussi riche que solide.

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