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Séries Outlander : Cohabitation sous tension (4.05)

Outlander : Cohabitation sous tension (4.05)

outlander saison 4 episode 5 - Outlander : Cohabitation sous tension (4.05)

Réunion inattendue, conflit sanglant, révolution latente… Cette semaine, Outlander nous plonge directement dans le quotidien mouvementé de Claire (Caitriona Balfe) et Jamie (Sam Heughan), quelques mois après leur arrivée à Fraser‘s Ridge. La construction de leur maison est achevée, Claire reprend du service en tant qu’aide-soignante et des liens se nouent avec leurs voisins Cherokees. Ne manquent plus que quelques âmes pour faire vivre ce grand lopin de terre. Jamie et Ian (John Bell) se mettent donc en quête de colons prêts à travailler, sans se douter de la difficulté de la tâche.

Pour la première fois de la saison, Claire et Jamie sont séparés, une bonne chose pour les personnages qui s’étouffaient quelque peu mutuellement depuis leurs retrouvailles. On retrouve avec plaisir un Jamie charismatique, débrouillard et charmeur dans la grande ville, tandis qu’à son habitude, Claire profite de cette solitude pour se dévoiler plus humaine et fragile, tout en gardant son flegme caractéristique.

Le duo formé par Jamie et Ian, de plus en plus présent, fonctionne toujours et est très agréable à suivre. Les deux hommes, aussi sympathiques soient-ils, ont cependant du mal à recruter des colons, tous étant très remontés par les surenchères des taxes du gouvernement britannique. Dépouillés du peu qu’ils ont, ils nourrissent contre le gouverneur une haine vivace qui ne manquera d’éclater à la fin de l’épisode. Bien qu’il soit improbable que l’appel de Jamie ait mis le feu aux poudres de cette rébellion, cette coïncidence rend intéressante la confrontation des points de vue et soulève la réalité du rêve américain sous contrat.

S’ils repartent bredouilles, cette escapade n’aura pas été vaine, Jamie retrouvant une vieille connaissance, son parrain Murtagh (Duncan Lacroix). Personnage emblématique d’Outlander, son retour ravit probablement autant les personnages que les fans. La joie communicative de Jamie nous embarque dans l’euphorie de l’instant et nous fait presque oublier qu’en vingt ans, ce bon forgeron n’a presque pas pris une ride.

Claire, de son côté, ne met que quelques jours pour s’attirer de nouveaux problèmes. Alors que le ton monte entre les Mueller, des colons allemands, et des Cherokees venus se désaltérer dans « leurs » eaux, Claire désamorce le conflit et permet d’éviter le pire. Du moins un certain temps. Quelque temps plus tard, les Mueller sont frappés par la rougeole. Le père de famille alors fou de tristesse commet l’irréparable et déclenche un conflit qui ne pourra que s’envenimer.

Les scènes autour des Mueller et des Cherokees sont d’une extrême violence et teintées d’une tension perpétuelle, difficilement soutenable. Entrecouper cette intrigue avec les aventures plus légères de Jamie étaient donc bienvenu. Si l’histoire de Claire est forte en symbolisme, on peut regretter quelques facilités scénaristiques. Tout va en effet beaucoup trop vite, ne permettant pas l’implication émotionnelle que l’intrigue aurait méritée. Pourquoi absolument boucler l’histoire des Mueller en un seul épisode ? Surtout après deux épisodes bien plus lents et contextuels, on constate à quel point l’équilibre est bancal.

Bien loin des préoccupations coloniales, Roger (Richard Rankin) part en Écosse à la recherche de Brianna (Sophie Skelton). Avares en révélation, ces scènes semblent uniquement titiller la curiosité du spectateur, faisant monter la tension pour les épisodes à venir. Les rares moments au XXe siècle sont cependant très justes et visuellement magnifiques. Le retour à Craigh na Dun d’une Brianna en robe d’époque sur la lecture de sa lettre d’adieu par l’homme qu’elle aime est notamment d’une immense poésie.

Avant même son arrivée au XVIIème siècle, la jeune femme est omniprésente dans la vie de ses parents. Figure mystique qui s’exprime par la culpabilité de Claire et les prophéties d’Adawehi, elle apparaît également en rêve à Jamie. Le mysticisme des natifs américains se mêle décidément parfaitement à l’ambiance doucement fantastique d’Outlander. À propos de la relation entre Jamie et Brianna, aucune scène de l’épisode n’était plus touchante que ce subtil moment où Jamie parle de sa fille à Murtagh avec, dans le regard, toute la fierté d’un père.

L’épisode s’inscrit parfaitement dans la lignée du précédent, continuant à disséquer cette cohabitation des peuples et les bases fragiles sur lesquelles se sont construits les États-Unis. De ce contexte de choix, on continue à s’intéresser aux multiples visages de la violence et du mot « sauvage ». À travers la confrontation des croyances et des cultures, Outlander apporte également des réflexions pertinentes autour de l’argent et de la notion d’appartenance.

Outlander délivre cette semaine un épisode touchant, jonché de scènes particulièrement poignantes. Porté par une superbe musique que l’on ne soulignera jamais assez, l’épisode est une réussite en termes de portée de ses propos, mais souffre d’un rythme trop intense rendant l’immersion parfois difficile. Avec l’intrigue de Brianna laissée en suspens, on ne peut qu’attendre patiemment la semaine prochaine, en espérant que ce moment tant attendu soit à la hauteur.

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