Aller au contenu
Séries Autres séries Peaky Blinders Saison 3 : Au milieu de la haute société, les Shelby montrent des faiblesses

Peaky Blinders Saison 3 : Au milieu de la haute société, les Shelby montrent des faiblesses

  • par
  • 6 min read

Peaky Blinders Saison 3 - Peaky Blinders Saison 3 : Au milieu de la haute société, les Shelby montrent des faiblesses

C’est le cœur de l’été, le moment parfait pour revisiter une série et, à l’approche de la diffusion de la saison 6 de Peaky Blinders, nous nous lançons donc dans une rétrospective (par saison) de la fameuse série britannique. Bon visionnage !

Arrivée à sa troisième saison, Peaky Blinders était un succès confirmé qui a trouvé une renommée à l’échelle internationale. Cela ne pouvait certainement pas freiner les ambitions de la série qui semblent toujours proportionnelles à celle de son anti-héros, Tommy Shelby (Cillian Murphy). Celui-ci doit néanmoins commencer à sérieusement en payer le prix.

Cette saison 3 nous ramène auprès de la famille Shelby qui a continué son ascension sociale durant les deux ans qui se sont écoulés depuis la fin de la saison 2. Nous voilà en 1924, au plus proche de la haute société, au moment où Tommy est sur le point de se marier. La célébration des débuts va néanmoins rapidement laisser place à la noirceur qui habite Tommy. Cela réduit son mariage à n’être finalement qu’un outil narratif pour expliquer qu’il n’est pas au sommet de son art.

Avec cette troisième saison de Peaky Blinders, le scénariste Steven Knight cherche avant tout à ne pas se répéter. Pour ce faire, il va sortir Tommy de son élément. L’environnement industriel de Birmingham est en partie délaissé au profit de la campagne où vit Tommy — un déracinement qui permet notamment d’explorer l’impact de l’évolution sociale des Shelby sur qui ils sont.

Autre changement notable, le type d’intrigue exploité, puisque la politique prend largement les devants. Le parti travailliste est au pouvoir, ce que l’élite voit sous un mauvais œil, et cela entraine les Shelby en plein cœur d’une histoire où des réfugiés russes et l’Economic League se côtoient, tout le monde cherchant à employer Tommy à son avantage. Naturellement, il cherche à tirer profit de ce qui se passe, mais la situation est en constante évolution, tout comme les positions que les différents protagonistes occupent. Les enjeux n’ont jamais été aussi importants, mais cela n’aide pas le récit à être plus clair. Au contraire, il est surchargé et cela l’empêche de gagner l’intensité nécessaire pour atteindre le niveau de la précédente saison.

You’re fucking about with Russians, in’t you? You silly boy.

Cette saison 3 de Peaky Blinders souffre donc d’un problème qui trouve en grande partie son origine dans les nouveaux adversaires de Tommy avec lesquels il est obligé de s’associer : les Russes. Ils sont définis comme étant plus qu’instables, notamment la grande-duchesse Tatiana Petrovna (Gaite Jansen) dont la forte personnalité et les exubérances se reposent sur des stéréotypes qui parviennent à être aussi irritants que fascinants. Elle ne trouve son salut que dans le rôle qu’elle joue pour mettre à plat les tourments du leader des Peaky Blinders.

En plus des Russes, Tommy doit collaborer avec le père John Hughes, un représentant de la section D (l’Economic League) dans le gouvernement britannique. Il se présente au niveau narratif comme étant un substitut de Chester Campbell, mais il n’entretient pas pour autant un rapport de force similaire avec Tommy. Hughes est avant tout terrifiant pour ce qu’il représente et par l’interprétation sans faille de Paddy Considine. Il n’est en effet pas assez présent pour transcender le rôle qui lui a été donné dans l’histoire.

Peaky Blinders Saison 3 Polly - Peaky Blinders Saison 3 : Au milieu de la haute société, les Shelby montrent des faiblesses

Ces nouveaux personnages se devaient de donner à cette saison 3 de Peaky Blinders de la cohésion et des enjeux de taille, mais ils ne parviennent pas à captiver comme peut le faire Alfie Solomons (Tom Hardy). Son retour dans la dernière partie de la saison donne à l’intrigue l’énergie qui était clairement nécessaire pour que l’histoire puisse délivrer tout ce qu’elle avait. Contrairement aux Russes et au père Hughes, Alfie apporte une connexion avec ce qu’était le clan Shelby, mettant en avant comment s’éloigner de leurs racines les a en quelque sorte dénaturés.

Ainsi, même si la conjecture n’est pas à la hauteur, la série ne perd rien de sa capacité à creuser la psychologie de ses personnages. Cela ne se fait cependant qu’à travers différentes sous-intrigues qui limitent un peu trop les interactions familiales. Néanmoins, la violence quotidienne, le poids des crimes qu’ils commettent, le fardeau du passé, les liens familiaux ou encore la corruption poussent tout de même cette saison 3 de Peaky Blinders vers des choses intéressantes, puisque l’on nous propose une exploration des multiples formes de criminalité qui existent, et l’on peut s’interroger sur laquelle est la plus dangereuse.

À ce stade de la série, il est indiscutable que le scénario n’est qu’une partie de ce qui fait fonctionner l’ensemble. La réalisation, la musique et surtout les acteurs sont aussi — voire plus — importants au succès d’une saison. Sans surprise, Cillian Murphy continue de captiver dans la peau de Tommy qui est plus que jamais ébranlé au cours de cette saison et qui va devoir tirer des conclusions difficiles pour pouvoir redresser la barre. Helen McCrory continue également de délivrer une prestation tout en subtilité, explorant les forces et les faiblesses de Polly. Cependant, c’est bien Paul Anderson qui brille dans cette saison 3. Il a su donner corps aux dilemmes moraux d’Arthur avec une intensité inégalable ; de même sa relation avec son frère John (Joe Cole) aura pris une nouvelle dimension, aidé de manière indirecte par la place occupée par Michael (Finn Cole) dans la dynamique familiale.

Si son intrigue principale n’est pas à la hauteur de deux précédentes, cette saison 3 de Peaky Blinders parvient à se rattraper grâce à une formule qui a fait ses preuves et à l’aide d’une conclusion qui a un réel impact sur le clan Shelby — ce qui aide à justifier certains choix contestables dans la progression de l’histoire. La série de Steven Knight a donc souffert d’une petite baisse de régime, mais elle a indéniablement encore beaucoup de choses à dire.

Vous pouvez retrouver les cinq premières saisons de Peaky Blinders en streaming sur Netflix, mais aussi les deux premières sur Amazon Prime Vidéo.

51rEz0D8DIL. SL75  - Peaky Blinders Saison 3 : Au milieu de la haute société, les Shelby montrent des faiblesses
small orange - Peaky Blinders Saison 3 : Au milieu de la haute société, les Shelby montrent des faiblesses
Price Disclaimer