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Séries Person of Interest Person of Interest – Control-Alt-Delete (4.12)

Person of Interest – Control-Alt-Delete (4.12)

Person of interest saison 4x12 - Person of Interest – Control-Alt-Delete (4.12)

Suite aux récents évènements, Reese et Root sèment le chaos à New York. Control souhaite en savoir plus sur une cible que son équipe doit éliminer et se heurte à Samaritan.

Après la violente fin de If-Then-Else (4.11), nous voilà à la conclusion de cette trilogie avec Control-Alt-Delete. L’équipe scénaristique de Person of Interest va à contre-courant, changeant alors l’approche en tournant les projecteurs vers Control.

Cet angle est donc au départ quelque peu surprenant, surtout qu’il nous fournit une histoire qui sert plus à installer des éléments pour la suite de la saison qu’à apporter une fin définitive à cet arc en trois épisodes. Pour autant, il reste logique dans le sens où cette trilogie est consacrée à Samaritan.

L’équipe de la Machine est avant tout en arrière plan durant la bonne première partie de Control-Alt-Delete, évitant ainsi aux scénaristes de reproduire ce qui avait été fait dans The Devil’s Share (3.10). Aussi déroutant cela puisse être de s’éloigner soudainement de Finch, Reese et Root à un moment si crucial, c’est un choix difficilement contestable dans le sens où l’on peut sans difficulté combler les trous et imaginer ce que vivent les personnages. Ils reviendront plus sur les devants au cours de la seconde partie avec une volonté de la part de l’équipe créative de ne pas suivre le schéma de la précédente trilogie (avec Carter) et laisser planer le doute et maintenir un espoir en vie – pour les personnages et les téléspectateurs.

Par contre, nous n’avions pas revu Control depuis Deus Ex Machina (3.23) qui gère donc les numéros jugés pertinents pour le gouvernement et se charge d’arrêter toute attaque sur le sol américain avant qu’elle ne se produise. Son point de vue permet alors de mieux cerner ce qui la motive à agir et complexifier son rôle. Nous sommes loin d’une femme qui agit sans penser ou qui ne mesure pas le moins du monde le poids de ses actions. Au contraire, le poids qu’elle donne à chaque vie éliminée en dit long sur son état d’esprit et sur ses convictions.

À ses côtés, on explore alors un monde quelque peu différent, aussi impitoyable que les rues, mais bien plus bureaucratique. Encore une fois, on se retrouve dans une situation particulièrement ambigüe où l’on voit Control investie corps et âme dans ce qu’elle fait. Son caractère déterminé participe à fournir de la gravité à des enjeux qui sont finalement similaires à ce qu’on a l’habitude de trouver dans la série, mais qui se déroule dans un environnement qui n’est pas si familier que cela. C’est principalement dommageable aux scènes avec Samaritan-Enfant qui manquent d’une certaine fluidité et font au final bien trop forcées. Quoi qu’il arrive, on retrouve sans conteste la formule du show, si ce n’est que dans le cas de Control, elle ne se demande pas si elle a affaire à un coupable ou une victime. Le fait que cette question n’existe pas dans son univers permet à Samaritan de déplacer ses pions et de manipuler avec facilité.

Les interrogations morales sont donc, à un certain degré, les mêmes, bien que Control est une femme qui agit dans un monde où il n’y a encore moins le temps de douter. Pour autant, Control-Alt-Delete, dans sa seconde partie, est définitivement là pour insinuer le doute sans pour autant laisser entrevoir quelle sera la position de Control lors de la prochaine confrontation.

En se tournant vers Control, cet épisode de Person of Interest étoffe et complexifie le personnage pour mettre mieux en valeur la place importante qu’elle occupe actuellement dans la série. Les scénaristes préparent alors sans aucun doute le terrain pour la suite, car à n’en pas douter, le moment venu, Control est destinée à jouer un rôle déterminant. Cela permet aussi de mieux cerner le fonctionnement de Samaritan au gouvernement et comment il progresse vers ses objectifs.

Control-Alt-Delete est donc quelque peu déroutant à sa manière, le récit se détournant de notre équipe à un moment où il était difficile de le prévoir. Ce n’est pas une mauvaise chose, l’équipe créative ne pouvant pas fermer le chapitre sur Samaritan de façon aussi définitive que HR à ce stade de l’histoire. Cela reste aussi cohérent avec le sujet de cette trilogie qui se termine en éloignant finalement les deux parties pour les laisser mener chacun de leurs côtés leurs activités jusqu’à la prochaine fois.