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Séries En saison 5, Person of Interest se bat pour la liberté dans une conclusion explosive

En saison 5, Person of Interest se bat pour la liberté dans une conclusion explosive

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Person of Interest Saison 5 - En saison 5, Person of Interest se bat pour la liberté dans une conclusion explosive

S’il y a maintenant des séries tout au long de l’année, nous avons décidé chez Critictoo de profiter de la période estivale pour dépoussiérer et actualiser des archives. Pour l’occasion, nous avons décidé d’offrir une rétrospective (par saison) de la série Person of Interest.


La surveillance a évolué au sein de Person of Interest. Pour sa cinquième et dernière saison diffusée en 2016 sur CBS, la série développée par Jonathan Nolan et Greg Plageman nous dit que nous avons voulu de ce système qui existe pour nous protéger. Nous lui avons accordé le pouvoir de tout voir, enregistrer, archiver et contrôler. Dans ce système incarné par Samaritain, nous sommes tous insignifiants. Le combat n’est cependant pas terminé avec l’équipe de la Machine déterminée à se battre jusqu’au bout pour notre liberté.

La saison 4 de Person of Interest se concluait néanmoins avec la vie de la création d’Harold en péril. Il va donc falloir commencer par la rallumer avant de pouvoir reprendre le combat dans un monde où les règles ont évolué.

Les scénaristes de Person of Interest possèdent moins de temps qu’à l’accoutumée pour mener à bien leur histoire, cette ultime saison ne comprenant que 13 épisodes. Cela ne les empêchera cependant pas de se reposer sur leur formule, démontrant constamment que l’individu est bel et bien au cœur de ce récit et que c’est pour lui que l’équipe doit gagner cette guerre.

Pour le coup, on pourrait presque penser que la machine met du temps à se remettre en route et à redevenir performante. C’est en vérité une lente montée en puissance que nous proposent les scénaristes, repassant au crible les convictions de Finch pour mieux les ébranler et le pousser à accepter sa création et ce qu’elle peut faire. Les interrogations déontologiques qui n’auront eu de cesse de définir les actions d’Harold (Michael Emerson) définissent plus que jamais la direction que cette saison de Person of Interest va prendre.

Les derniers épisodes de Person of Interest nous délivrent alors autant de moments de réflexion que de scènes d’actions à couper le souffle ou d’instants émotionnels qui ont de quoi prendre aux tripes. Maintenant l’équilibre entre la place de l’individu et celui du groupe, la série continue de se pencher sur les dérives du système, de nos gouvernements et des multiples sacrifices faits pour notre sécurité. Cette problématique est plus que jamais omniprésente de nos jours sans pour autant obtenir une réponse un tant soit peu satisfaisante. La sécurité illusoire n’apporte aucunement la paix, elle installe un contrôle malsain limitant nos libertés et qu’il faut par la suite combattre.

Tout en analysant la situation dans laquelle les personnages se trouvent, ces derniers épisodes de Person of Interest explorent également les relations des membres de l’équipe de la Machine sans retenue. Que ce soit Root (Amy Acker) qui a vu son monde être transformé grâce à la Machine, Reese (Jim Caviezel) qui a eu le droit à une seconde chance grâce à Finch ou Fusco (Kevin Chapman) qui a pu se voir offrir la possibilité d’être le flic qu’il pouvait être grâce à l’équipe, Person of Interest mène chacun à une forme de conclusion qui correspond à ses idéaux.

Ce qui est soulevé au sein de ces épisodes n’est pas foncièrement nouveau. Au fond, tout ou presque avait déjà été abordé à un moment ou un autre. Seulement, ces questions ne pouvaient qu’être reposées dans un monde nouveau, dans un monde qui est maintenant surveillé par Samaritain. Qui plus est, revisiter les grandes thématiques de la série nous permet de faire naturellement un dernier tour de piste en remettant en avant les grandes valeurs animant la série et ses personnages. Dans cette lignée, nous reconnectons aussi avec l’œuvre qui a en partie créé Person of Interest, à savoir Batman et plus spécifiquement The Dark Knight dont l’empreinte est partout sur les dernières minutes de l’épisode.

Jusqu’au bout, Person of Interest aura donc poussé à interroger sur les défaillances qui régissent le monde dans lequel nous vivons, présentant Samaritain comme l’issue plus ou moins inévitable si nous ne faisons rien. Elle se sera attelée à confronter les décisions qui sont prises à notre place tout en remettant en avant notre valeur individuelle. Elle l’a fait en ne présentant jamais un univers binaire, où une intelligence artificielle était un personnage à part entière, où un adversaire pouvait devenir un allié, où nos héros ont dû se confronter à des choix plus que difficiles. Elle n’aura pas été avare en surprises et en retournements de situations pour mieux surprendre et emmener son récit dans des directions aussi imprévisibles que naturelles.

Pour sa fin, l’équipe créative aurait pu opter pour une note pessimiste, mais elle choisira cependant d’emprunter une autre route, maintenant une sorte d’optimisme régulier que représente l’être humain. Elle aura offert une ultime saison de Person of Internet nous rappelant une dernière fois qu’elle était une œuvre à part sur notre petit écran.

Scène de fin de la série

Moins de quatre mois après la conclusion de Person of Interest, le parc Westworld ouvrait ses portes sur HBO. Si, au final, cette dernière ne possède pas la solidité ou même richesse narrative de Person Of Interest, la nouvelle création de Jonathan Nolan associée à Lisa Joy, poursuit à sa manière l’exploration du rapport entre technologie, intelligence artificielle, contrôle de l’information, de la sécurité et de l’être humain, en s’inscrivant presque comme une suite non officielle en saison 3. N’est pas Person of Interest qui veut, mais le combat continue…

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