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Political Animals : Chronique ratée d’une ancienne famille présidentielle

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mrmean - Political Animals : Chronique ratée d’une ancienne famille présidentielleIL Y A DES SERIES QUI NOUS ATTIRENT PLUS QUE D’AUTRES. IL Y A DES SERIES QUI NOUS DEÇOIVENT PLUS QUE D’AUTRES. CHEZ CRITICTOO, NOUS AVONS DECIDE PENDANT QUELQUES SEMAINES DE PARLER DE CE QUI FAIT MAL : CES CREATIONS QU’ON ETAIT PRETS A AIMER, MAIS QUI SONT PASSEES A COTE DE LEUR SUJET OU QUI N’ONT PAS SU REMPLIR LE CONTRAT.

Durant l’été 2012, la chaine USA Network se lance dans la politique avec Political Animals. Présentée comme une sorte de mini-série évènementielle nous venant de Greg Berlanti (l’homme derrière l’Arrowverse), cette dernière trouvait son attrait principal dans sa tête d’affiche.

Political Animals met en effet en scène Sigourney Weaver dans la peau d’Elaine Barrish, femme de l’ancien président des États-Unis qui a également fait campagne sans succès pour occuper le bureau ovale. Avant Elizabeth McCord dans Madam Secretary, Elaine Barrish était une secrétaire d’État qui cherchait tant bien que mal à faire ce qui est bien pour son pays et sa famille. Notons qu’à l’époque, c’était Hillary Clinton qui occupait le poste dans la réalité.

Si USA Network était encore à quelques années de se redéfinir comme elle la fait avec Mr. Robot, il était intéressant de la voir s’engager dans un tel projet en compagnie de Sigourney Weaver.

Si cela n’avait pas été elle, la déception aurait peut-être été moins importante, les faiblesses de Political Animals seraient peut-être apparues moins visibles. L’actrice fournit une prestance incroyable à son personnage, et son charisme ne fait que mettre en exergue le manque de complexité et de profondeur du scénario.

Political Animals se proposait au cours de ses 6 épisodes la composant de nous entrainer dans le quotidien d’une famille politicienne qui se trouve presque constamment sous le feu des projecteurs. La série veut décortiquer les ambitions de chaque membre, ainsi que la façon dont ils gèrent (ou ont géré) la pression publique. Avec des parents qui ont dévoué leur vie à leur pays, la famille s’est retrouvée plus que de raison au cœur de l’actualité.

Le récit s’articule bien évidemment autour d’Elaine Barrish : première dame, conjointe, mère de famille, politicienne, carriériste, femme de poigne… Chaque pan de sa personnalité sera exploré pour nous montrer ses forces et ses faiblesses. Avec une telle figure au centre, Political Animals est animée par un message féministe assez fort qui est également soutenu par Margaret Barrish, la mère d’Elaine (Ellen Burstyn) et la journaliste Susan Berg (Carla Gugino).

Reste que Political Animals ne prend pas trop de risques sur le plan politique et approche son sujet avec trop de conventionnalisme. Elaine Barrish est une femme intègre dont il est difficile de contester les décisions. Le président en place (incarné par Adrian Pasdar) en a bien conscience et, pour ne pas l’aider, le scénario ne le met pas le moins du monde en valeur.

Political Animals ne dissimule d’ailleurs pas s’inspirer du couple Clinton. L’aancien Président Bud Hammon est l’un des plus aimés de l’histoire malgré ses nombreuses infidélités. Les femmes sont donc son point faible, bien qu’il aime Elaine. Et dans le rôle, Ciaran Hinds aura de grandes difficultés à ne pas tomber dans la caricature.

Pour mieux nous expliciter l’histoire familiale, cette saison de Political Animal sera agrémentée de flashbacks qui s’imposent vite comme une facilité narrative. Ne cherchant à éviter aucun stéréotype, la série complète le tableau familial avec Douglas (James Wolk) et T.J. (Sebastian Stan), les deux fils d’Elaine au parcours diamétralement opposé. Le premier est le chief of staff de sa mère sur le point de se marier. Il représente alors le bon fils qui fait tout pour satisfaire ses parents. À l’opposé, son frère jumeau T.J. est l’âme artistique troublée de la famille avec des problèmes de drogue. Autant dire que, ni l’un ni l’autre ne sont épargnés par les clichés, mais les personnages parviendront tout de même à s’affirmer pour offrir un portrait nuancé d’Elaine en tant que mère attentionnée.

Lorsque la conclusion arrive, il est difficile de ne pas se dire que le talent de Sigourney Weaver a été ici gaspillé. Le scénario de Political Animals n’était pas à la hauteur de son actrice principale, manquant terriblement de personnalité et d’originalité. Bien qu’elle parvienne à être plaisante à suivre en bout de route, elle reste une occasion ratée de faire un show politique familial de qualité.