Tulip récupère l’adresse d’un homme qui lui a fait du tort et compte emmener Jesse dans sa vengeance. Fiore et DeBlanc préparent leur prochain assaut, tandis que Jesse teste ses nouveaux pouvoirs.
On peut dire que les scénaristes de Preacher font pour le moment un travail assez douteux en matière d’exposition. Ils ne cessent d’introduire des éléments du comic book sans les expliciter, comme cela était donc déjà le cas dans le précédent épisode – cette fois, c’est au tour de Herr Starr et du Graal de faire une brève apparition. Ensuite, ils continuent d’exploiter d’autres éléments qu’ils expliquent dans la douleur.
Malgré tout, la série prend forme dans le bon sens grâce à quelques informations sur le passé de Tulip et Jesse qui font surface. Comme pour la majorité des relations développées dans le show pour le moment, rien n’est réellement tangible. Tulip sous-entendait que Jesse était un criminel repenti, mais nous n’avions jusque-là aucune idée de ce que cela impliquait réellement.
Il y a donc du changement, grâce à de très brefs flashbacks qui ont le mérite d’intriguer sur une histoire que l’on ne semble pas décidé à nous raconter pleinement, mais dont les ramifications apparaissent de plus en plus clairement.
Concrètement, au lieu de nous dire des choses, on commence à nous les montrer. Idem avec le pouvoir de la Voix qui est ici mis en pratique de façon bien plus explicite. Certes, quand l’occasion se présente pour expliciter son origine, l’esquive est privilégiée, mais voir Jesse utiliser son nouveau don et y chercher un sens donne à Preacher une direction à suivre.
De plus, nous ne terminons pas l’épisode totalement bredouille, puisqu’il a des révélations au sujet de Fiore et DeBlanc. C’est un pas dans le bon sens également.
Néanmoins, nous demander de nous investir dans une histoire que les auteurs ne paraissent pas réellement prêts à raconter est quelque peu déconcertant. L’approche semble être que, pour compenser cette problématique timidité créative, on nous offre des scènes avec des personnages qui en font des tonnes. Comprendre, le style doit excuser l’absence de substance.
C’est un angle d’attaque qui a fonctionné avec certaines séries. Dans le cas de Preacher, le résultat reste à ce stade peu avancé assez inconsistant. Ainsi, au lieu de trébucher en tentant de ne pas trop en révéler, les scénaristes devraient s’occuper de développer les habitants d’Annville pour nous expliquer ce que Jesse veut sauver dans cette ville. On pourrait alors mieux apprécier ses motivations et arrêter de se demander où on cherche à nous emmener.
En attendant, chaque épisode qui passe apporte donc sa pierre à l’édifice. Une pierre bien petite certes, mais il faut admettre que certaines scènes font mouche et cela donne à Preacher une personnalité qui séduit autant qu’elle intrigue à en voir toujours un peu plus. Il devient par contre de plus en plus évident que nous nous s’embarquons dans une aventure qui ne dévoilera pas tout ses atouts avant un bon moment. Même quand on a lu le comic book, à ce stade, on sait que c’est une histoire totalement différente qui est racontée et on ignore dans quoi on s’engage.
Quelques éclaircissements SPOILERS pour les noms lecteurs de comics
Puisqu’il semble que chaque épisode va s’ouvrir sur des éléments qui ne seront pas explicités pour les non-lecteurs, si vous faites partie de ceux-ci et désirer en savoir un peu plus, voici quelques éclaircissements.
Au début de l’épisode, ce que livre Tulip à son contact est lié au Graal, une organisation qui prépare l’avènement du descendant du Christ depuis des siècles — et qui est introduite dans le tome 2 de l’édition française de Preacher. L’homme au chapeau est Herr Starr, un de ses leaders, un redoutable Allemand qui n’a pas peur de commettre l’irréparable pour atteindre son but.