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Pretty Little Liars – Creepy, vous avez dit creepy ? (Saison 2, Partie 1)

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La première saison de Pretty Little Liars se concluait sur un moment ô combien hitchcockien, avec nos quatre héroïnes se demandant si l’affreux Ian avait bel et bien passé l’arme à gauche dans cet inquiétant clocher. Mais ce n’était rien comparé à ce que A s’apprêtait à leur faire subir dans ces 12 nouveaux épisodes.

C’est bien connu, une deuxième saison se doit d’aller plus loin que la précédente, de faire plus fort, plus grand, plus, plus, toujours plus. Et c’est ce que va faire Pretty Little Liars en multipliant les intrigues, les rebondissements, les réponses (un peu), et les nouvelles questions (beaucoup). Autant dire qu’il est devenu quasi-impossible de prendre le train en route. Les résumés en début d’épisode ne sont pas de trop car, si les romances sont plutôt simples, la trame principale est – elle – devenue on-ne-peut-plus touffue. Pour l’instant, cela n’entrave pas le visionnage, mais gare aux trop nombreux détours.

On l’aura bien compris, ce n’est pas demain la veille que l’on connaîtra l’identité de A, psychopathe très acharné(e) et inventif(ve). En effet, les actions de la terreur de Rosewood se radicalisent et la tension monte encore d’un cran. On retiendra en particulier l’empoisonnement de la pauvre Emily, qui sera la plus malmenée cette saison.

Sous son emballage rose bonbon, Pretty Little Liars est beaucoup plus sombre qu’il n’y paraît. En témoigne le nombre conséquent de pédophiles au mètre carré. Rosewood possède même un club de pédo-pornographes (!) : charmant… Pretty Little Liars c’est en définitive un film noir pour l’ado du 21ème siècle. Le grotesque et le sordide ne sont jamais loin, et on en redemande.

Alors, bien sûr, la mécanique du show est désormais apparente. Il faut donc trouver des moyens pour éviter que les recherches des filles (décidément piètres détectives) ne finissent par lasser. Ainsi, la séparation forcée des quatre adolescentes est astucieuse. La série évitera par ailleurs de tomber dans le piège d’intrigues trop cloisonnées et ses héroïnes se retrouveront régulièrement (dans les bois et la nuit, de préférence). Autre bonne idée, l’ajout d’Annabeth Gish en tant que psychanalyste et potentielle alliée relance l’idée que les filles doivent se confier à quelqu’un.

Comme il faut bien un peu de douceur dans ce monde de brute, on a aussi droit à notre quota amourettes. De ce côté-là, Pretty Little Liars se révèle plus convaincante qu’en saison 1, et ce, grâce à des couples solides et attachants tels Hanna et Caleb, et surtout Spencer et Toby. Seul bémol, Aria et Ezra n’ont plus le vent en poupe. La faute à la jeune fille, éternelle insatisfaite et reine des décisions calamiteuses. De leur côté, les parents sont toujours victimes du fait qu’ils n’apparaissent que par roulement d’acteurs. Étonnamment, le frère d’Aria sortira de son rôle de boulet pour illustrer un thème fort : la dépression adolescente.

La meilleure réussite de cette première partie de saison 2 est le travail d’étoffement accompli sur les protagonistes. Les filles se distinguent maintenant autrement que par leur look, ce qui rend leurs échanges d’autant plus savoureux. C’est en particulier vrai pour Hanna, qui ignore visiblement le sens du mot inapproprié, et Spencer, qui a érigé la remarque cynique au rang d’art. Les dialogues sont injectés d’un second degré salvateur, alors que les intrigues deviennent de plus en plus rocambolesques. On sent que les auteurs profitent enfin pleinement de l’alchimie entre leurs actrices.

Avec des psychopathes à tous les coins de rue, Hanna, Aria, Spencer et Emily n’ont donc pas fini d’épuiser leur forfait SMS. Si la série est victime du fait qu’elle ne réussit pas toujours à bien jongler entre ses nombreuses intrigues, Pretty Little Liars continue néanmoins d’offrir un divertissement efficace et férocement addictif.