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Quantico : Une première partie de saison loin d’être explosive

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Pendant un moment, il était encore possible d’espérer que Quantico, le nouveau drama made-in ABC, délivre le lot de rebondissements et d’action escompté. Cependant, Inside, dernier épisode de cette première partie de saison, prouve que l’ensemble n’a en fait été qu’une farce où tout est écrit pour faire gagner du temps et où les enjeux sont à la hauteur des mensonges racontés à chaque épisode.

L’histoire suit Alex Parrish (Priyanka Chopra), jeune recrue du FBI qui se retrouve, malgré elle, la principale suspecte dans l’enquête sur le plus important attentat terroriste sur le sol américain depuis le 11 septembre. Bien évidemment, Alex est innocente et, alors que l’agence qui l’a entrainé cherche à l’arrêter pour ce méfait, elle doit mettre toutes ses compétences en œuvre pour trouver le véritable coupable qui ne serait autre qu’un de ses anciens camarades de classe.

Le problème n’est pas tant que cette première fournée d’épisodes soit mauvaise, mais plutôt que le potentiel est gâché par un manque d’ingéniosité et de direction créative. Il n’est pas vraiment excusable que le show intègre à son récit des thématiques aussi fortes que le terrorisme et le patriotisme pour ne les traiter que superficiellement et en brouillant le message jusqu’à une frontière qui est parfois plus que discutable.

En fait, Quantico est une réelle frustration pour ce simple fait que le show entrouvre une porte vers un propos intelligent pour la refermer immédiatement dans le but de favoriser des romances sans aucune saveur. Bien sûr, le format — et probablement la chaîne de diffusion — pourrait dédommager le show de ses travers, mais est-il encore possible de blâmer une chaîne pour les mauvaises décisions des scénaristes ? Il est difficile de concevoir qu’avec un sujet aussi sensible, en rapport direct avec la tragédie américaine du 11 septembre 2001 et plus récemment avec l’actualité, les créateurs du show n’aient pas eu des ambitions plus poussées et se soient contentés d’offrir une panoplie de personnages à coupler ensemble parce que cela est certainement plus intéressant qu’une vague histoire de terrorisme.

Heureusement, là où Quantico parvient un tant soit peu à tirer son épingle du jeu est dans le traitement de ses personnages. Ils gagnent en profondeur au fil des épisodes et se révèlent être les seuls vecteurs de propos intelligents au cours de cette première partie de saison – sauf pour la pauvre Alex Parrish qui, du début à la fin, manque d’un charisme certain. Ainsi, Nimah et Raina (Yasmine Al Massri) offrent un développement intéressant quant à la vision de la religion et de la manière dont elle est perçue en règle générale, grâce à leurs styles de vie différents. Ce point culmine d’ailleurs dans Go, septième épisode de la saison, et malgré son manque de développement par la suite, permet d’espérer une lecture dans la continuité de ce qui a été fait pour le reste de la saison.

Ce qui se révèle également vrai pour le personnage de Simon (Tate Ellington) qui aurait probablement dû être le véritable héros de toute cette machination et qui semble être celui bénéficiant le plus du scénario au fil des épisodes. Il sera alors intéressant de voir comment cet ex-soldat traumatisé par les horreurs dont il a été témoin va évoluer par la suite, surtout après ce qu’il a vécu dans Inside et la mort qui s’en suivit. Le problème étant toujours que son intrigue puisse passer à la trappe comme beaucoup de données au cours de ces onze épisodes préférant introduire un maximum plutôt que de se concentrer sur ce qui est important.

Finalement, il n’est sûrement pas surprenant que je conclue en disant que Quantico est de loin une déception pour ce qui avait été promis en premier lieu. Peut-être que mes attentes étaient au-dessus de ce qu’il était possible d’attendre, mais il est toujours frustrant de voir un show avec une idée qui, à défaut d’être complètement originale, se veut ambitieuse, manquer le coche et utiliser des procédés sans aucune surprise pour forcer à revenir chaque semaine. Le véritable problème étant que, mine de rien, l’envie de revenir après la pause pour finalement mettre un visage sur l’orchestrateur de ces attentats est bien présente, comme si les réelles victimes de ce complot n’étaient autres que les spectateurs eux-mêmes.