Aller au contenu
Séries En saison 1, Quantico fait le strict minimun

En saison 1, Quantico fait le strict minimun

Quantico saison 1 bilan - En saison 1, Quantico fait le strict minimun

Il est dommage que l’un des moments les plus inspirés de cette première saison de Quantico soit le montage d’ouverture de l’épisode final, Yes. Le reste se contente de délivrer le strict minimum pour faire avancer l’intrigue et conserver une approche divertissante. Le problème est que le spectateur n’est pas dupe. Ce genre de scénario a déjà été réalisé maintes fois sur le petit écran et il est désormais plus difficile de piéger celui qui revient chaque semaine dans le filet du whodunnit.

Pour rappel, cette création de Joshua Safran suit Alex Parrish (Priyanka Chopra), jeune recrue du FBI accusée d’être responsable du plus gros attentat s’étant produit sur le sol américain depuis le 11 septembre. Elle doit alors tout mettre en œuvre pour prouver son innocence et découvrir le véritable coupable avant qu’il ne lance une nouvelle attaque.

S’il s’agit du mystère le plus important de la saison, l’identité de l’instigateur des attentats reste une déception. Au-delà du manque de surprise créé par la révélation, l’élément le plus frustrant est que les motivations aient du mal à représenter un réel enjeu ou à ouvrir un débat sur la position et le rôle du FBI. Il est possible que notre culture européenne empêche une compréhension totale des problématiques avancées, mais la conclusion est tellement baignée dans un tragique extrême qu’il est difficile de prendre quoi que ce soit au sérieux.

Il faut dire que, au cours de cette première saison, les scénaristes de Quantico n’ont jamais réellement su faire les bons choix narratifs pour donner de l’épaisseur aux personnages. Il y avait pourtant assez de temps pour offrir à chacun l’occasion de briller. À la place, chaque recrue n’est qu’un pion qui vient faire progresser l’intrigue et permettre à Alex Parrish de résoudre son enquête. Ce qui est gênant quand tout repose sur l’orchestration des motivations des uns et des autres.

En ce sens, l’ajout d’une nouvelle sélection d’agents en formation à la mi-saison est incompréhensible tant cela n’apporte rien au récit et ne sert clairement qu’à avoir assez de chair à canon pour sauver le groupe initial. Cela ne veut pas dire que cette saison n’a pas son lot de morts dramatiques. Cependant, aucune n’est réellement justifiable ni inspirée. Le pire est qu’en perdant du temps à développer de nouvelles dynamiques, Quantico laisse ses histoires secondaires prendre le pas sur son fil rouge.

En fait, l’enquête d’Alex pourrait très facilement être synthétisée en une dizaine d’épisodes. Du moins, si la série s’était exclusivement concentrée dessus au lieu de s’égarer entre les tourments sentimentaux des recrues et les conspirations sans conséquence qui jalonnent leur vie.

Dans l’ensemble, Quantico n’est pas forcément mauvaise et parvient même à engendrer assez de curiosité pour pousser à revenir chaque semaine. Le problème est que la série est d’une superficialité à toute épreuve. Tant de sujets intéressants sont abordés sans être pleinement développés qu’il est possible de se demander si cela est dû à un manque de courage des scénaristes ou si les thématiques étaient trop sensibles pour les spectateurs américains. Il en ressort un fourre-tout aussi divertissant que frustrant. Le pire étant que la formule donne malgré tout envie de revenir la saison prochaine avec l’espoir qu’Alex finira enfin par se rendre compte qu’elle ferait mieux de prendre sa retraite.

Publié en mai 2016, cet article surQuantico saison 1 est remis en avant à l’occasion de la diffusion française sur M6 à partir de ce mardi 12 juillet 2016 à 20h50. La série a été renouvelée pour une saison 2.