Cet article couvre les événements se déroulant les épisodes 1 à 8 de la saison 2 de Quantico.
Dire que je me suis replongé dans Quantico avec des attentes serait mentir puisqu’au-delà du plaisir coupable, la première saison ne m’avait pas franchement convaincu de sa légitimité. Entre les maladresses du scénario, les rebondissements tirés par les cheveux et une Priyanka Chopra peu convaincante en tête d’affiche, il y avait de quoi s’inquiéter de ce que pourrait délivrer la seconde saison. La question était de savoir comment la série pourrait se renouveler et continuer à surprendre après avoir épuisé une bonne partie des outils télévisuels à disposition.
Seulement voilà, au lieu de s’engager dans une direction qui pourrait redéfinir de nouveaux enjeux et permettre à ses personnages d’évoluer, Quantico choisit la facilité. L’intrigue et son exécution sont ainsi un copier-coller de la première saison. Une prise d’otage par un groupe terroriste lors d’un sommet politique menace de mettre une fois de plus Manhattan en danger et il faudra compter sur l’extraordinaire Alex Parrish (Chopra) pour éviter le pire. Tout cela bien sûr sans oublier les flashbacks relatant le temps d’Alex et Ryan (Jake McLaughlin) à la ferme du FBI, alors qu’ils se retrouvent sous couverture pour mettre à jour les manigances d’un groupe d’agents cherchant à s’émanciper du système de manière violente.
Le problème est qu’au lieu de s’appuyer sur les personnages que nous connaissons déjà et pour lesquels un certain capital sympathie s’est créé, Quantico prend la décision d’introduire une nouvelle fournée d’agents aux motivations tous plus louches les uns que les autres. Bien sûr, cela est fait dans le simple but de créer de fausses pistes et de permettre à l’écriture en révélations à la chaîne de se baser sur le mystère qu’impliquent de nouveaux visages. Ce qui ne fonctionne pas, car après une saison à se creuser les méninges et à tomber dans le panneau, nous ne sommes plus dupes.
Les retournements de situations possèdent un minimum de cachet, mais il reste désormais difficile de croire tout ce que l’on nous montre et cela se révèle être une faiblesse handicapante pour le bon développement de l’intrigue. Ce qui n’est d’ailleurs pas aidé par un propos à la direction confuse. Pendant un temps, il était possible de penser que les scénaristes de Quantico cherchaient à leur manière à critiquer les déviances d’un système ancré dans la culture américaine et à ses possibles dérives. Désormais, l’ensemble n’est qu’une excuse pour permettre à l’intrigue d’avancer plus vite en donnant aux personnages les moyens techniques nécessaires. Pire, le sujet du terrorisme se retrouve complètement noyé sous le poids des révélations-chocs, au point qu’il en devient tout à fait anecdotique.
Il serait plaisant que, à un moment donné, Quantico prenne position et cesse ce jeu du chat et de la souris dans le seul but de créer de faux enjeux et d’avoir de quoi alimenter ses trailers chaque semaine. Si le désir est d’être apolitique et de capitaliser seulement sur le principe de l’histoire à rebondissements cela n’est pas un problème, mais il faudrait alors que le show assume pleinement son identité au lieu de se donner faussement l’air d’être engagé.
Il faut alors se satisfaire de ce que l’on a et peut-être que la véritable façon d’apprécier Quantico est de ne pas se poser de questions. Il est simplement frustrant de voir le show sombrer dans l’ennui parce que les scénaristes ne sont pas capables de réinventer la formule pour qu’elle paraisse neuve à défaut d’être novatrice. Cela ne veut pas dire que tout est bon à jeter, seulement que la série atteint à ce stade un niveau où elle manque de souffle et où le point fort qu’était le scénario surprenant en saison 1, perd de sa superbe et de son intérêt.
