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Que vaut Lucifer, la série endiablée de FOX ?

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Lucifer saison 1 tom ellis - Que vaut Lucifer, la série endiablée de FOX ?

Les adaptations libres de comic book se sont multipliées au cours des dernières années, trouvant sur papier le matériel pour donner le jour à une série qui rendra ou non hommage au matériel d’origine et qui saura ou non respecter l’esprit de sa source d’inspiration.

Dans le cas de Lucifer, les points communs sont limités, un fait qui est néanmoins totalement assumé par la production qui a avant tout souhaité emprunté des éléments pour mieux développer la série. Le but étant sans aucun doute de pouvoir injecter la composante policière à la série, là où le matériel d’origine en est plus ou moins dénué.

Pour le coup, Lucifer était une nouveauté qui se présentait comme Second Chance, un procedural drama se réappropriant un mythe qui a plus à offrir que les apparences pouvaient le laisser suspecter.

Le Diable s’appelle Lucifer Morningstar

Développé par Tom Kapinos (Californication), Lucifer (incarné par Tom Ellis) a quitté l’Enfer pour s’installer à Los Angeles. Propriétaire d’un club, le meurtre d’une de ses amis le pousse à travailler avec la détective Chloe Decker (Lauren German) pour arrêter le coupable. Se plaisant à mener l’enquête, il décide donc de poursuivre ensuite cette activité, au grand dam de Mazikeen (Lesley-Ann Brandt), sa confidente et alliée dévouée.

C’est ainsi qu’il se retrouve à arpenter les rues de Los Angeles à employer des méthodes peu orthodoxes pour découvrir la vérité. Lucifer possède le don de pousser les gens à révéler leur désir le plus profond et un penchant pour ne pas respecter les règles au profit de son propre amusement. L’ayant sur le dos, la détective Decker tente tant bien que mal de garder son nouveau partenaire sous contrôle, tout en acceptant le fait qu’il l’aide à être plus performante et qu’il obtient des résultats non négligeables.

De loin, Lucifer ressemble à une série policière avec un twist – celui-ci étant donc que le Diable mène lui-même l’enquête. Chaque épisode nous offre une investigation qui, comme c’est souvent le cas maintenant, est avant tout une excuse pour approfondir la situation de Lucifer.

Los Angeles, la ville des Anges

Lucifer a posé ses bagages à Los Angeles et il est déterminé à y rester. Ville de paillettes où les rêves se font et se défont, le Diable y trouve donc naturellement sa place autant pour la tentation que pour le sordide.

Pour Lucifer, les enquêtes doivent l’amuser ou servir ses intérêts d’une manière ou d’une autre, nous éloignant de multiples formes de noirceur que certains crimes pourraient apporter. Le show opte pour une approche humoristique, Lucifer ne se gênant pas pour pointer quand les choses deviennent tout simplement ennuyeuses. On peut même y voir une déclaration des scénaristes clamant à travers leur personnage principal à quel point le téléspectateur connait trop bien la formule et a besoin de quelqu’un pour distraire de la banalité de l’affaire.

Il est rare de vouloir découvrir l’identité du coupable dans les investigations à la semaine, Lucifer étant l’élément perturbateur vers lequel le regard se tourne et il est plus divertissant que le reste.

Dans la peau de Lucifer, Tom Ellis en fait des tonnes. Il montre ses belles dents blanches et joue avec l’intonation de sa voix. Insensible au charme du Diable, Decker permet de mettre en perspective l’attrait du Diable et de contrebalancer son comportement en étant le plus souvent sérieuse et concernée.

De relation forcée, les épisodes progressent pour légitimer la collaboration et les liens qui unissent les deux personnages. Un procédé qui se retrouve dans la construction générale du show qui explore avec plus d’habilité qu’on ne pouvait l’espérer les dynamiques émotionnelles existantes entre ses protagonistes.

Un fils en rébellion

Le Diable est un séducteur que rien n’arrête, déterminé à prendre du plaisir et à faire ce qu’on n’attend pas de lui. Du moins, à faire ce que son père et l’ange Amenadiel (D. B. Woodside) n’attendent pas de lui.

Là où les excès du personnage menacent au début de créer un sentiment de fatigue, l’équipe créative de Lucifer parvient à légitimer son comportement en choisissant d’analyser celui-ci avec l’aide du docteur Linda Martin (Rachael Harris). L’idée de la thérapie a de quoi se montrer grossière, mais aide définitivement à donner une direction aux agissements de Lucifer.

Derrière la partie policière se cache donc une histoire familiale un peu tordue, avec un fils qui a décidé d’arrêter de faire ce que son père attendait de lui et qu’importent les conséquences. Les thématiques familiales et religieuses permettent à Lucifer d’étoffer le récit et de montrer que le visage du Diable est aussi terrifiant qu’il peut être amusant.

L’univers mythologique du show est à la fois contenu et maitrisé. Chaque épisode aide à mieux cerner les enjeux pour des personnages comme Mazikeen et Amenadiel, exploitant avec parcimonie les éléments plus surnaturels et bibliques pour leur donner de la force lorsqu’ils prennent les devants. Le tout en injectant le plus de fun possible.

Une série endiablée

Contre toute attente – ou presque –, Lucifer se révèle être sympathique dans son genre. Comme d’autres, elle a conscience des limites de sa formule qui avait tout pour devenir redondante très vite et elle réussit avec son humour, une mythologie et des personnages qui s’étoffent à chaque épisode à s’en détacher pour se montrer divertissante.

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