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Que vaut The Family, le dernier thriller pseudo-psychologique signé ABC ?

The Family Saison 1 - Que vaut The Family, le dernier thriller pseudo-psychologique signé ABC ?

Nous ignorons officiellement pourquoi Paul Lee a été remplacé à la tête d’ABC, mais à voir les audiences des nouveautés qu’il a commandées, il n’est pas difficile de supposer que son incapacité à fournir un hit au network a surement contribué à son départ.

The Family ne sera certainement pas la série qui ira contredire cela. Les audiences ne sont pas bonnes du tout. Malgré tout, on ne peut pas juger la qualité d’un show au nombre de personnes qui le regardent, surtout en 2016.

L’avenir de la série développée par Jenna Bans n’est probablement pas très rose, mais cela ne veut pas dire que l’histoire qu’elle a à raconter ne mérite pas un peu de notre attention. Du moins, on peut légitimement se le demander, en particulier après le pilote imparfait, mais qui contenait quelques bonnes idées.

Une famille pas comme les autres

La famille du titre est celle des Warren et la première chose qui la caractérise est donc le kidnapping du fils cadet, Adam (Liam James). Quand il refait surface après une décennie en captivité alors que tout le monde le croyait mort, il chamboule la vie de ses proches. Du moins, c’est en théorie ce qui se produit. Dans la réalité de The Family, les Warren apparaissent plus affectés par ce que le retour d’Adam représente que par les véritables retrouvailles.

L’illusion de la cohésion

Les Warren ne sont pas proches les uns des autres. La disparition d’Adam les a brisés, ce qui n’est pas surprenant. Néanmoins, ce n’est pas là-dessus que l’accent est porté. En fait, les scénaristes s’intéressent à tout sauf à la cellule familiale. Cela est quelque peu déconcertant au point de départ et la situation ne s’arrange pas à chaque épisode qui passe. Entre les ambitions de la mère (Joan Allen) et de la fille névrosée (Alison Pill), l’incapacité du père (Rupert Graves) à savoir ce qu’il doit faire de lui-même et le pseudo-alcoolisme de l’ainé (Zach Gilford), chaque personnage progresse séparément dans des directions mal dégrossies.

Au milieu, le jeune Adam ne semble intéresser personne. En fait, on le voit rarement avec sa famille. Il est majoritairement isolé et quand Danny (Gilford) passe du temps avec lui, cela ne finit pas très bien.

Concrètement, The Family oublie complètement de nous parler de la famille, se focalisant à la place sur des individus évoluant simplement les uns à côté des autres. Tous ne sont que des accessoires pour raconter plusieurs histoires qui intéressent plus les scénaristes que celle qui devait visiblement être au centre du show.

The Family Saison 1 episode 4 - Que vaut The Family, le dernier thriller pseudo-psychologique signé ABC ?

Un mystère après l’autre

Bien entendu, si The Family se refuse d’être un drame familial, c’est parce que la série a d’autres ambitions. La principale est d’être un thriller pseudo-psychologique composé de mystères à tiroirs qui sont alimentés à coup de twists et autres révélations.

Concrètement, on veut nous accrocher non pas avec l’exploration des conséquences du crime, mais bien avec tous les mystères – aussi superficiels qu’ils puissent être – qui l’entourent. Cela encourage les allers-retours entre le passé et le présent. On jongle également entre la police, le véritable criminel, celui qui fut accusé à tort, une prétendue journaliste et une campagne électorale.

Oui, cela est simplement hors de contrôle. L’histoire part dans tous les sens et rien de réellement consistant ne parvient à prendre forme. Au contraire, plus les épisodes passent et plus ils ressemblent à des assemblages de vignettes qui, pour la plupart, sont à peine reliées les unes aux autres.

Parfois, moins c’est mieux

Concrètement, The Family est un fourre-tout. Les scénaristes ont sélectionné plusieurs idées à explorer, les ont lancés sans trop se préoccuper du fait qu’elles demandaient des choses bien différentes pour pouvoir se développer et refusent de mettre de l’ordre.

Ils commencent tout de même, après quelques ratages, à chercher à connecter certains points, forçant des croisements poussifs et peu inspirés qui segmentent toujours plus la série qui, à ce niveau, gagnerait à se séparer de quelques personnages.

Andrew McCarthy délivre une performance intéressante dans la peau de Hank, le voisin qui passa 10 ans en prison pour le meurtre d’Adam qu’il n’avait bien entendu pas commis. Le souci est qu’il n’y a pas de place pour que ses développements soient plus que des distractions accessoires. Idem avec Zach Gilford qui apparait ici ou là, trouvant occasionnellement des lignes de dialogues à placer avant de disparaitre de nouveau.

La liste risque de s’étendre rapidement si la partie policière continue de se développer comme elle le fait, montrant toujours plus que les scénaristes ont encore des hésitations sur le genre d’histoires qu’ils veulent raconter.

Not at all in The Family

Au bout du compte, The Family s’approche de sa mi-saison et ne délivre aucunement ce que le pilote laissait entrevoir. La tension n’a pas de place pour prendre racine, les mystères sont sans conséquence la majorité du temps, tout comme les maigres révélations. Le casting élève globalement le niveau, à l’exception peut-être de Margot Bingham dans la peau de la flic aux compétences douteuses, ce qui est une faible compensation. Sur papier tout est là pour que l’on veuille s’investir dans la vie de la famille Warren, mais cela ne se traduit pas à l’écran et il est apparait rapidement que la série n’a simplement rien à dire. Aucune thématique forte ne prend le dessus, seuls des concepts clichés sont employés à l’occasion sans grand résultat.

Concrètement, passer à côté n’est définitivement pas une perte.