Aller au contenu
Séries Autres séries Rectify, saison 1 : retour à la vie

Rectify, saison 1 : retour à la vie

  • par
  • 3 min read

rectify saison 1 Aden Young - Rectify, saison 1 : retour à la vie

Après une analyse ADN qui remet en question son procès, Daniel Holden est libéré de prison où il a passé 19 ans dans le couloir de la mort. De retour auprès des siens, il doit reconnecter avec le fait d’être libre alors que la menace de nouvelles poursuites judiciaires plane sur lui.

Première série originale de Sundance Channel, Rectify est une création de Ray McKinnon – scénariste, réalisateur et acteur (Deadwood). Composée de 6 épisodes, cette première saison nous entraine dans la vie de Daniel Holden. On le rencontre tandis qu’il sort de prison. Il vient de passer 19 ans dans le couloir de la mort, ayant été condamné pour le viol et le meurtre de sa petite-amie de l’époque. À présent, il doit se réadapter et ainsi réapprendre à vivre auprès de sa famille dans une ville divisée entre ceux qui le pensent innocent et ceux qui auraient voulu qu’il ne revienne jamais.

Avec un sujet pareil, Rectify semblait destinée à livrer du drame assez lourd et, dans une certaine mesure, cette courte saison le fera occasionnellement – rarement. Cela dit, Rectify n’est pas un sombre drama carcéral, c’est plutôt tout l’opposé, car Daniel doit apprendre à vivre après avoir passé la moitié de son existence à attendre de mourir. L’approche est donc relativement originale et son traitement l’est tout autant, misant sur la candeur inattendue de sa figure centrale.

Ainsi, en s’appuyant sur l’idée que Daniel découvre un monde dans lequel il n’a aucun repère, cette première saison tente de nous montrer la société américaine contemporaine qui a évolué à outrance, mais qui est finalement restée la même dans son cœur. Cela crée des contrastes déstabilisants qui contrebalancent l’apparente nonchalance de Daniel avec une pointe d’humour ou d’exaspération.

En faisant de la sorte, Ray McKinnon et ses scénaristes ne perdent jamais de vue leur angle d’approche tout en évitant de le noyer dans l’épaisse mélancolie qui habite Daniel, et ce, même quand ils privilégient la contemplation ou les réflexions plus philosophiques sur ce que c’est que vivre ou mourir. Cette dernière question ne quitte par ailleurs jamais les esprits quand on regarde la série, car plus les épisodes passent et plus elle devient proéminente.

Cela dit, cette première saison ne tentera pas de délivrer des réponses introspectives, s’occupant avant tout de poser un décor. Pour Daniel, les ennuis ne sont pas terminés et, si sa famille s’inquiète pour lui de manière totalement justifiée, le but premier est indéniablement d’entrainer le personnage au niveau où il peut commencer à prendre toute la mesure de ce qui lui arrive et l’impact que sa présence a sur ses proches.

Globalement, Rectify s’impose avec sa première saison comme étant une série prometteuse. Elle possède une grande sensibilité qui est magnifiquement véhiculée par un casting solide. Elle permet ainsi de réfléchir tout en se montrant touchante et en conservant malgré tout une zone d’ombre que l’on sait toujours proche et qui entretient une tension qui devient par moment palpable. C’est une introduction réussie à une histoire qui mérite d’être racontée et qui ne peut pas laisser indifférente.

Vous pouvez également lire le bilan de la saison 2 de Rectify.

Déjà publié en juin 213, cet article est remis en avant à l’occasion de la diffusion sur Arte tous les jeudis du 16 au 30 octobre à partir de 22h20.